Chapitre 8                                                                                                                                                                                                                                Chapter 8

COMMENT CONCEVOIR
DES PERSONNAGES JUSTES 

HOW TO DESIGN
AUTHENTIC CHARACTERS

« — Dites-moi d'abord combien ça coûte, on verra après» 

 

Lorsqu’on entend ou lit une telle demande de la part d'un producteur ou réalisateur, il ne peut y avoir qu’une seule raison, évidente : le demandeur n’a pas assez réfléchi sérieusement à son projet. Il n’en a qu’une très vague idée, basée sur ce qu’il a vu sur les écrans ou dans les magazines de cinéma, mais pas sur une réelle connaissance du sujet dont il affecte de parler, le maquillage en général, et les maquillages spéciaux en particulier. Or c’est exactement à l’inverse que ça marche

 

J’espère que ce chapitre pourra aider ce demandeur à mieux connaitre ce dont il devra effectivement parler avec son maquilleur. 

 

Faire une estimation correcte d’un projet de maquillage, personnage unique, film tout entier ou spectacle de théâtre, ne commence pas par l’addition de la colonne Somme d’un catalogue sur un tableur, c'en est la fin. Cela impliquerait que, comme dans les grands magasins, il y aurait des pièces standard disponibles pour tout ce qui serait nécessaire. Un rêve, mais seulement un rêve, pour tout apprenti réalisateur mais dont il lui faudra se réveiller…

Comme ce serait simple, bien sûr ! Pourtant, ce ne l’est pas autant que cela. Loin de là, car il ne peux exister aucun catalogue standard : chaque projet étant différent des précédents, les travaux à faire sont différents à chaque fois, les techniques évoluent et le prix des fournitures grimpe avec l'inflation.

Avant de faire les additions, pour obtenir un résultat correct pour un artisteou un spectacle entier précis, il faut concevoir chaque article approprié au projet pour élaborer la colonne catalogue et donc y passer du temps à réfléchir pour trouver des données à mettre dans le table et faire des propositions pertinentes. 

Concevoir un ou plusieurs maquillages et le ou les budgétiser sont indissociables. L’artistique et le comptable vont nécessairement de pair, mais on ne peut avoir le résultat du second si on n’a pas déjà fait le travail pour le premier. 

C’est ce long et minutieux travail indispensable que je vais maintenant décrire, autant pour les demandeurs (réalisateurs, producteurs, etc…) que pour beaucoup de maquilleurs eux-mêmes. 


"— Tell me how much it costs first, and we'll see afterwards..."


When we hear or read such a request from a producer or director, there can be only one obvious reason : the requester hasn't seriously thought through their project. They have only a very vague idea, based on what they've seen on screens or in film magazines, but not on a real understanding of the subject they're discussing — makeup in general, and special effects makeup in particular. In reality, it works exactly the opposite way.

I hope this chapter can help this requester to better understand what they will actually need to discuss with their makeup artist.

Making an accurate estimate for a makeup project, whether it's for a single character, an entire film, or a theatre production, does not start with adding up the "Total" column of a catalogue on a spreadsheet—that's the final step. This would imply that, like in department stores, there are standard pieces available for everything needed. A dream, but only a dream, for any budding director from which they must awaken...


How simple that would be, of course ! Yet, it is not as straightforward as that. Far from it, because there can be no standard catalogue : each project being different from the previous ones, the work required is different each time, techniques evolve, and the price of supplies rises with inflation.

Before making the calculations, to obtain an accurate result for a specific artist or a whole theatre show, it is necessary to design each item appropriate for the project to develop the catalogue column. This means spending time thinking about the data to include in the table, and making relevant proposals.


Designing one or more makeup looks and budgeting them are inseparable. The artistic and the financial aspects necessarily go hand in hand, but one cannot have the result of the latter without having already done the work for the former.

It is this long and meticulous essential work that I will now describe, both for the requesters (directors, producers, etc.) and for many makeup artists themselves.

Définissons le travail de maquillage à fournir

Let's define the make-up work to be provided

Deux cas de figure se présentent lorsqu’un artiste arrive au maquillage : esthétique ou fiction.

 

Le premier cas est principalement celui des plateaux de télévision, mais se présentera aussi pour les films institutionnels et souvent pour la publicité : un maquillage pour mettre en valeur les présentateurs, hommes ou femmes, les invités d’une émission, un artiste en récital, ou lors du tournage d’un film institutionnel. Dans ce cas, le maquillage sera comme en esthétique et aussi simple que possible : maquillage beauté classique pour une femme, mise en beauté soigneuse (= grooming, en anglais) pour rendre un homme présentable à son avantage. 


Ce maquillage sera aussi le maquillage principal des séries où on retrouve les mêmes personnages d’un épisode à l’autre, car ils n’évoluent pas ou peu. Parfois, un accident les fera avoir une blessure ou une pousse de barbe exceptionnelle, mais les choses reviendront vite à la normale. Toutefois, certains personnages, même récurants, pourront avoir recours aux maquillages de compositions dont nous parlerons plus loin. Mais revenons au maquillage standard.

Principalement, ce sera : correction des imperfections, (rougeurs excessives, petits boutons, etc…), ton de peau unifié et matifié, et coup de peigne pour les hommes ; poudre, blush et rouge à lèvres rectifié pour les dames.

Ça donne souvent l’impression d’un visage lisse comme une boule de billard. De plus, il faut souvent faire vite, aussi ce travail n’est-il pas toujours aussi élaboré qu’il le faudrait. Ce n’est certes pas ce qu’il y a de plus intéressant à faire, mais si c’est fait sur une chaine de TV, cela paie au moins quelques factures et ça fait des heures pour France-Travail, ce qui arrange bien pour l'intermittence.

Tout maquilleur/euse sortant d’une école est censé savoir faire ça, aussi je ne m’y attarde pas davantage. J’invite cependant les autodidactes, principalement parmi les maquilleurs d’effets spéciaux, à apprendre ces techniques de base indispensables qui leurs seront aussi utiles tôt ou tard d’une manière ou d’une autre. Je propose d'ailleurs une miniformation spécifique à cet effet.

Le second cas est celui du spectacle de fiction, cinéma, téléfilms, théâtre, opéra, ballets, etc, où il faut représenter un personnage et non plus un individu en lui-même.

Concevoir un maquillage, c’est le raisonner, clarifier tous les facteurs à réunir, tant artistiques que comptables, pour créer le maquillage le plus juste possible et au meilleur coût. 

C’est ce que nous allons maintenant approfondir. 



Two scenarios present themselves when an artist arrives for makeup : aesthetic or fictional.

The first scenario mainly occurs on television sets but also applies to corporate films and often to advertising : makeup to enhance the appearance of presenters, both male and female, guests on a show, an artist during a recital, or during the filming of a corporate film. In this case, the makeup will be similar to aesthetic makeup and as simple as possible : classic beauty makeup for a woman, and careful grooming to make a man look presentable and at his best.

This makeup will also be the primary makeup for series where the same characters reappear from one episode to another, as they evolve little or not at all. Occasionally, an accident might result in a wound or an exceptional beard growth, but things will quickly return to normal. However, some recurring characters might resort to more elaborate character makeup, which we will discuss later. But let's return to standard makeup.

Primarily, this will involve : correcting imperfections (excessive redness, small spots, etc.), unifying and mattifying the skin tone, and a quick comb-through for men ; powder, blush, and adjusted lipstick for the ladies. 

This often gives the impression of a face as smooth as a billiard ball. Additionally, since this work often needs to be done quickly, it is not always as detailed as it should be. It’s certainly not the most interesting task, but if done on a TV channel, it at least pays some bills and counts towards hours for unemployment benefits, which is beneficial for intermittent workers.

Every makeup artist graduating from a school is expected to know how to do this, so I won't dwell on it further. However, I encourage self-taught individuals, particularly among special effects makeup artists, to learn these essential basic techniques which will also be useful to them sooner or later in one way or another. I even offer a specific mini-training for this purpose. 

The second scenario involves fictional performances, such as in cinema, TV films, theatre, opera, ballet, etc., where a character must be represented rather than an individual as they are. 

Designing makeup means reasoning it out, clarifying all the factors to be considered, both artistic and financial, to create the most accurate makeup possible at the best cost. 

This is what we will now delve into.

Pour « quoi » maquiller ? 

For "what" to make up?

Il y a de plus en plus d’écoles de maquillage en France, DOM-TOM compris, aussi est-il d'autant plus surprenant de voir de moins en moins de maquillages intéressants sur les écrans français. Ce n'est souvent pas, pourtant, la faute de nos maquilleurs. Comme si tout devait s’uniformiser, la plupart du temps on ne voit plus qu’un maquillage passe-partout d’aujourd’hui (même dans les films d’une autre époque !…), paraissant fortement maquillé et souvent trop poudré — ou, inversement, incorrectement appliqué sans faire le cou ni les oreilles, révélant ainsi un mauvais artifice — sans rapport avec le personnage représenté qui devrait paraître naturel, comme s’il n’était pas maquillé. Or, même si c’est bien fait, l’objectif à atteindre est manqué. Voici pourquoi. 

 

Au cinéma, le spectateur vient voir raconter une histoire par des personnages. Ce sont donc des personnages qu’il doit remarquer et suivre dans leur histoire, et non des  interprètes mal maquillés pour faire croire qu’ils sont… ce qu’ils ne sont pas : si on voit le maquillage – l’artifice – on ne croit plus à l’authenticité du personnage.

Au chapitre 6, on a vu comment le maquilleur doit dépouiller son scénario pour y relever et lister tous les effets prévisibles et étudier les solutions à proposer. Nous allons maintenant approfondir le cas d'un film important où on a un personnage – ou plusieurs – à composer.

Ce chapitre a pour but d’apprendre à raisonner la conception moderne de personnage(s) pour le cinéma-spectacle (écran ou scène) en faisant réfléchir et répondre à un petit questionnaire assez simple et logique pour arriver à créer un personnage juste, ni trop ni trop peu, mais tout ce qu’il faut, rien que ce qu'il faut, là où il faut, sans excès ni insuffisance, ni mauvais placement des choses, mais présent et remarquable pour ce qu’il est censé être et non plus uniquement par qui le fait vivre. 

Vous pourrez rajouter toute question qui vous paraitra utile. Ce chapitre n'a pas pour but de vous donner mes réponses au problème de votre film, je ne fais qu'indiquer les questions et ce sont vos réponses qui vous guideront vers le but recherché.

Chaque réponse vous ouvrira une porte, voire plusieurs, et il faudra aller aussi loin que possible en enchaînant les questions - réponses qui découleront du raisonnement au-delà même du questionnaire. Plus il y aura de demandes, plus il y aura d'éléments qui aideront à construire simplement, logiquement le personnage peu à peu en lui donnant plus de présence, plus de densité, une meilleure apparence compatible avec ce qu’il est censé être. Plus le travail sera réfléchi, profond et bien construit, plus juste sera l’aspect du personnage, sans même, le plus souvent, qu’on remarque le maquillage tant il sera juste.

Et c’est précisément ce qu’il faut obtenir : montrer un personnage juste sans qu’on voit un acteur maquillé inadéquatement, ce qui ruinerait sa crédibilité aux yeux du spectateur.

Certains personnages seront relativement simples à réaliser, d’autres beaucoup plus complexes. Et il pourra y avoir plusieurs personnages très différents à créer pour une même occasion, surtout dans le cinéma fantastique, l’Heroïc fantaisy ou une reconstitution historique sérieuse et fouillée. Il faudra alors faire ce même travail pour tous ou au moins pour les plus importants. Mais c'est encore très rare en France, hélas. 

Si une grande figuration est prévue sur des modèles similaires aux premiers plans, une liste générale sera conçue et distribuée à l’équipe chargée de la maquiller. Il sera alors également souhaitable de fournir une maquette aussi élaborée que possible avec description et marche à suivre.



There are more and more makeup schools in France, including the overseas departments and territories, so it is all the more surprising to see fewer and fewer interesting makeup designs on French screens. Often, this is not the fault of our makeup artists. As if everything had to be standardised, most of the time we only see a generic makeup style of today (even in films set in other eras!), which appears heavily made-up and often over-powdered — or, conversely, incorrectly applied without covering the neck and ears, thus revealing an obvious artifice — bearing no relation to the character being portrayed, who should look natural as if they were not wearing makeup. Even if it is well executed, the intended objective is missed. Here’s why.

In cinema, the audience comes to see a story told by characters. Therefore, it is the characters they must notice and follow in their story, not poorly made-up actors trying to convince us they are someone they are not. If the makeup — the artifice — is visible, the authenticity of the character is lost.

In Chapter 6, we discussed how the makeup artist must break down the script to identify and list all foreseeable effects and study the proposed solutions. We will now delve into the case of an important film where one or more characters need to be created. 

This chapter aims to teach the reasoning behind modern character design for cinema and stage productions by prompting thoughtful responses to a fairly simple and logical questionnaire to create an authentic character, neither too much nor too little, but exactly what is needed, no more, no less, placed correctly, without excess or deficiency, but present and noticeable for what it is meant to be and not merely by who portrays it. 

You can add any questions you find useful. This chapter does not aim to provide my answers to your film's problem ; I only indicate the questions, and your answers will guide you towards the desired goal. 

Each answer will open a door, possibly several, and you will need to go as far as possible by linking questions and answers stemming from the reasoning beyond the questionnaire. The more inquiries made, the more elements there will be to help construct the character simply and logically, giving it more presence, more depth, and a better appearance compatible with what it is supposed to be. The more thoughtful, thorough, and well-constructed the work is, the more accurate the character's appearance will be, often without the makeup being noticed because it is so accurate.

And this is precisely what must be achieved : to show an accurate character without revealing an inadequately made-up actor, which would ruin their credibility in the eyes of the audience. 

Some characters will be relatively simple to create, others much more complex. There may also be several very different characters to create for the same production, especially in fantasy cinema, heroic fantasy, or serious and detailed historical reconstructions. The same work will have to be done for all or at least the most important ones. But this is still very rare in France, unfortunately. 

If a large number of extras are required to resemble the main characters, a general list will be created and distributed to the team responsible for their makeup. It will then also be advisable to provide a model as detailed as possible with descriptions and instructions

Du personnage vers l’artiste 

From the character to the artist

Y a t’il une maquette faite par un Production Designer, un chef costumier ou le réalisateur ?… 

Dans ce cas, on passe directement à « Et dans la pratique ? » (mais ce serait dommage de ne pas lire la suite).

Dans le cas contraire, on se renseigne sur les points suivants, soit par la lecture attentive du scénario – on dit alors que l'on dépouille le scénario – soit par une conversation avec le réalisateur ou le responsable du projet. 

Dans les deux cas, il conviendra de préciser le ou les personnage(s) autant que possible, et de remonter de chaque personnage jusqu’à l’interprète pour voir ce qu’il faut ajouter ou modifier sur l’artiste pour arriver à lui donner l’allure de son personnage. 

Il faudra travailler, vite et bien, sans déranger personne inutilement. Pour éviter d’appeler plusieurs fois au lieu d’une, la liste ci-dessous de questions concernant le personnage pourra être posée aux responsables, artistique et/ou financier, lors d’une réunion  de production. 

 

Personnage fictif ou réel ? 

Depuis le XIXe s., un personnage historique réel aura souvent été photographié, auparavant peint ou sculpté. Rassembler une iconographie éventuelle sur le personnage sera un gain de temps appréciable.

Un personnage fictif, tiré de la littérature ou d’un scénario, sera plus difficile à représenter faute d’images réelles de référence. C’est là que la lecture attentive du scénario, à la recherche du moindre indice, aidera le maquilleur à construire une image qu’il pourra comparer à celle qu'en a l’auteur ou le réalisateur.

Un personnage de B.D. aura déjà son apparence et son univers dessinés sur le papier. Ce sera déjà un grand travail de fait, mais il faudra préciser comment y arriver.

Dans tous les cas, les réponses à ce questionnaire aideront à construire une image, sorte de portrait-robot, proche de l’idéal. 

 

De quelle époque ? Quelle mode capillaire sera la sienne ?

Il est évident que les acteurs d’aujourd’hui, sauf rarissimes exceptions, n’ont plus l’allure des années 50 ou 70 voire 2000, et  encore moins des différentes périodes précédentes de l’Histoire de la France ou du Monde. La Mode évoluant sans cesse, les références de styles des deux sexes seront différentes d’une époque à une autre pour déterminer les coiffures du projet à traiter. De même pour les poils faciaux.

Le merveilleux livre Fashions in Hair de Richard Corson (en anglais), avec de très nombreuses illustrations, sera une référence fantastique de coiffures naturelles, perruques et postiches, pour hommes et pour femmes, de tous les styles et de toutes les époques dans la plupart des pays. Il est assez cher, mais je ne peux que vous en recommander l'achat, car il vous servira souvent. 

Les archives de la Bibliothèque Nationale sur les costumes ainsi que les albums des collections de peintures, de dessins et de photos des musées seront d’un immense secours pour d’authentiques représentations de toutes les époques. Beaucoup de ces références sont accessibles via Internet. Ça ne demande qu’un peu de temps et de travail, mais les résultats paraîtront naturellement plus authentiques puisqu’inspirés d’images réelles d’époque. 

Le cas échéant, les perruquiers — et, bien sûr, les costumiers — auront aussi d’autres sources de références. 

En s'informant sur ces questions, on déterminera ainsi si le personnage a des cheveux longs ou courts, de quelle couleur et de quelle épaisseur, s'il est plus ou moins chauve, s'il a une tonsure ecclésiastique et laquelle (celle d'un moine n'est pas celle d'un prêtre et toutes deux varient de taille selon l'époque, etc…). Ce n'est déjà pas un mince travail.

 

De quel pays ?

Bien que de la même époque, les modes pouvaient différer d’un pays à un autre : dans une époque déterminée, porter une barbe pouvait être permis dans un pays mais pas dans un autre pour la même catégorie sociale, etc. Les références iconographiques sont alors absolument indispensables pour préciser ce que portera votre personnage en fonction de son contexte. 

 

Sexe

Homme - Femme - Garçonnet - Fillette - Autre (préciser : Drag Queen, évidemment pas naturel), Alien, etc…). 

 

Race

Bien que cela devienne rare au cinéma, pour des raisons plus politiques qu'artistiques, il faut encore souvent à l’Opéra changer un ténor blanc en Maure (Noir) pour chanter Othello ou une soprano blanche en japonaise pour chanter Mme Butterfly ou en Hindoue pour Lakmé. Il faut donc savoir raisonner une telle transformation, rechercher de la documentation pour réaliser ces maquillages transraciaux avec le plus de justesse possible pour éviter la caricature (sauf si c’est précisément ce qui est demandé, cela peut arriver aussi). Il faudra alors déterminer une juste couleur de peau, certes, mais pas seulement. 

 

Age du personnage 

Détermine une allure générale : jeune, âge moyen ou vieillard ? petit ou grand ? Mince ou enveloppé voire obèse ? Préciser le plus justement possible. 

 

Santé 

Précise l’allure de l’état physique du personnage et renseigne sur la couleur du fond de teint, selon sa santé ou son caractère : 

  • droit ou cabossé ? 
  • pâle ou coloré ? 
  • gris ou violacé ? 
  • rougeurs ou pas ? 
  • buriné ou serein ? 
  • bilieux ou rubicond ? 
  • Perte de cheveux suite à vieillissement, traitement médical ou torture, etc… 
  • Indique aussi d’éventuelles blessures : lesquelles et où ? 

 

Signes particuliers

Ce seront les choses distinctives caractéristiques de l'aspect du personnage : tatouages, déformations morphologiques particulières (par exemple, les bosses de Quasimodo ou Rigoletto - qui seront plutôt traitées au département des costumes, à moins qu'on ne puisse les voir réellement à nu, les membres amputés, etc… Chacun de ces éléments aura sa propre histoire, déterminante pour l'aspect à produire, il faudra donc s'en informer le plus précisément possible si cela peut présenter un intérêt pour l’histoire. 

 

Caractère 

Gentil ou méchant ? avare ou généreux ? timide ou exubérant ? serein ou anxieux ?… Cela déterminera la carnation générale et le sens des traits du visage, et donc la chevelure et les postiches. 

Un fond de teint uni et lisse n’indique rien : au contraire, il gomme les détails qui font la personnalité, mais terni ou réchauffé, il peut donner des indications de base pour un maquillage de composition ; de petites touches ici ou là vont caractériser un personnage et identifier le film ou la pièce au théâtre. Un même artiste avec le même maquillage dans deux films ne sortira pas du lot. Avec deux maquillages différents, ce sera toujours le même acteur, mais chaque personnage sera identifiable au premier coup d’œil comme appartenant à tel film précis. Faites l'expérience avec vos acteurs favoris, exemple Johnny Depp ou Kenneth Brannagh, voire Jean Marais ou Dustin Hoffman, mais il y en a d’autres, cherchez-les. 


Pour savoir comment exprimer tout cela en termes de maquillage, on aura grand avantage à se renseigner sur la physiognomonie et à jeter un œil attentif sur les livres de maquillages de théâtre de l’ancien temps, avant les gros plans de télévision, quand il fallait que le maquillage (rappelons-nous que ce mot à l'origine signifie masque) véhicule l’image du personnage aux spectateurs du fond en haut de la salle, parfois à 30 mètres de distance. Il ne s’agit évidemment plus de reproduire ces maquillages, surtout pour l’écran, mais de s’en inspirer pour aider à bien rendre le personnage de façon équivalente en efficacité mais plus subtile. 

Age apparent de l'interprète 

Détermine l’étendue du travail à faire : 

  • Rajeunissement 

Pas un simple maquillage standard, mode ou esthétique, mais un maquillage raisonné, approprié à la situation du personnage : 
     – de combien d’années ? 
     – que s’est-il passé pendant cette évolution pour le personnage ? 
Cela indiquera d’éventuelles modifications de coloration et de texture de peau : généralement brillante dans la jeunesse en bonne santé, la coloration ternit avec l’âge ou la maladie, et des tavelures apparaissent fréquemment.

  • Vieillissement  

     – Au fards gras ? lesquels ? 

     – Avec du latex ? 
     – Ou avec des prothèses ? 
     – Avec ou sans perruque ou postiches ? 
     – Qu'a vécu le personnage avant d'en arriver là ?

  • Maquillage « pas maquillé » ou maquillage paraissant logiquement maquillé ?… 


Tout cela demande une vraie connaissance de ce qu’on veut obtenir pour trouver avec quoi et comment le rendre sur l’artiste pour arriver au résultat voulu. 

Localisation

En France, les gens du Nord seront généralement plus clairs et plus ternes que les gens du Sud plus habitués au soleil et au bronzage, donc plus chauds et parfois plus rubiconds. De même, ceux qui vivent en intérieur par rapport à ceux qui vivent dehors. Mais on trouvera partout des gens au teint doré lumineux, même parmi les peaux claires. 

Même différence entre les New Yorkais et les habitants de Los Angelès. D'où la différence entre les gammes de fonds de teint.


Milieu social et standing 

Détermine une allure possible : 

  • riche ou pauvre ? 
  • soigné ou négligé ? 
  • propre ou sale ? 
  • dynamique ou rabougri ? 
  • sportif ou sédentaire ? 


Attention de ne pas maquiller tout le monde pareil si ce n’est pas le but recherché. Mais s’il y a une foule de singes, de Na’avis ou autant de Misérables ou de Poilus à faire en figuration, il faudra suivre les indications du responsable sans trop s’en écarter. Un même jeu de prothèses maquillées différemment donnera des personnages différents, mais si tout le monde porte des prothèses et des maquillages semblables, cela conduira à une sorte d’uniformité. 

Si un personnage est individualisé, il faudra lui refaire la même chose à chaque journée nouvelle, donc lui garder le même personnel (maquilleur, assistants et coiffeur). 

Selon les époques, les femmes auront le droit d’être bronzées si ce sont des paysannes vivant dehors, mais les Grandes Dames se devaient d’être pâles pour précisément justifier de leur noblesse et du fait qu’elles n’avaient pas à travailler comme des paysannes. 

Aujourd'hui, les dames se font joyeusement bronzer à la plage, mais, sur un film d'époque, gare aux marques de bronzage à effacer ou camoufler si elles ne sont pas justifiées.


Postiches faciaux 

  • Le personnage est-il soigné ou négligé ? 
  • Lui voit-on une absence juvénile de barbe ou la marque d’une barbe rasée importante et drue ? 
  • Est-il mal rasé ou présente-t-il une barbe de plusieurs jours ou des favoris, une barbe, un bouc, une moustache ? 

On a vu de quelle époque précédemment, ce qui donne une idée de la forme, mais comment seront-ils coiffés : 

  • Soignés, naturels, hirsutes ? 
  • De teinte unie ou mixte ?… 

(cf. Ch. Pourquoi apprendre le postiche

 

Allure idéale, visage et costume 

De la réunion des informations ci-dessus se dégage alors une idée générale à rédiger. 

  • Est-ce la seule possible ? 
  • Quelle(s) autre(s) possibilités pouvons-nous avoir ? 


Que faire dans l’idéal ?

  • On étudie les divers choix, 
  • On compare, 
  • On synthétise, 
  • On choisit.


Et dans la pratique ?

Après étude d’un budget idéal, on compare avec le raisonnable et on s'adapte au possible, quitte à modifier certains facteurs ou à obtenir une remontée du budget (Rare, mais ça arrive parfois quand l'utilité est démontrée).

 

Besoin de quoi ?

Combien de jours de tournage ou de représentations le personnage devra t'il faire ? Cela déterminera le nombre de jeux de prothèses éventuelles à tirer pour chacun, l’information est donc vitale. 

On déterminera les buts et moyens nécessaires pour réaliser ce qui sera décidé : 

  • Maquillage simple : comment et avec quoi ? 
  • Besoin de pâte à modeler et/ou autres produits d’effets simples ? lesquels ?
  • Prothèses : en faut-il ? lesquelles ? sont-elles déjà disponibles ou qui les fera ? 
  • Combien de temps cela prendra t’il s’il faut faire des prothèses, et par combien de personnes ? Donc :

     – quel budget salaires faut-il prévoir approximativement ? 

     – pour quel budget matériel approximatif, même s’il est impossible à ce stade de prévoir un devis à l’euro près ?

  • Coiffure ou perruque

Un coiffeur sera indispensable pour une personne, principalement pour une femme, mais il peut en falloir plusieurs s’il y a de nombreux artistes hommes et femmes nécessitant de la coiffure.

  • Postiches faciaux

     – En faut-il ?
     – Lesquels ?
     – Où les trouver ?
     – A l'achat ou en location ?
     – A quel prix (les artistes principaux auront souvent du sur-mesure assez cher, mais du générique moins cher conviendra le plus souvent en figuration) ?
     – A faire sur place pour un plan ou une seule journée ?
     – Naturels ou déguisement du personnage ?
     – Faudra t'il faire des postiches au collé-décollé


J’ai indiqué au Chapitre 6.3 : La préparation du maquillage, à la section La préparation chez le perruquier, comment cela se passe en détail ; on pourra s’y reporter pour davantage de précisions sur ce point. 

 

La préparation des prothèses

De la plus petite blessure à la composition la plus élaborée, est exposée sommairement dans les  chapitres suivants, mais cela suffira amplement pour donner une indication du travail à fournir pour un seul personnage complexe. Le maquilleur pourra préciser davantage les besoins pour réaliser votre projet quand il l’aura bien étudié comme décrit ci-dessus. 

 

S’il y a plusieurs personnages, évidemment, cela demandera plus de temps, une équipe plus grande et plus de matériel, mais les professionnels du cinéma (maquilleurs, réalisateurs, producteurs, etc…) le comprendront aussi aisément. 

 

Ravitaillement 

Il faudra demander aux divers fournisseurs des devis pour les fournitures envisagées, non seulement pour les perruquier et prothésiste, mais aussi pour les fournisseurs de produits pour le maquillage. 

Les produits spécifiquement professionnels ont souvent des emballages moins luxueux et moins volumineux que les produits de ville, mais ils sont spécialement conçus pour tenir toute la journée avec un strict minimum de raccords, et ne changent pas de référence tous les six ou douze mois par effet de mode. Par ailleurs, étant conçus pour être utilisés partout, ils sont souvent plus pratiques à manipuler et ranger que les produits de ville. De plus, on peut – parfois, ce n'est pas systématique – obtenir des réductions sur les commandes importantes.

 

Prévisions 

  • Tout bien déterminé et devis des fournisseurs éventuels en mains, il faudra résumer une possibilité idéale et en calculer une estimation ; 
  • Idem pour un projet raisonnable
  • Prendre des notes générales sur le projet ;  
  • Préparer des fiches maquillage à transmettre aux assistants et renforts maquilleurs chargés de les exécuter, notamment pour la figuration de personnages similaires. 


Constituer une équipe ?

  • Si le projet n’est pas faisable seul, faut-il un assistant ou plusieurs ? 
  • Faudra t’il un coiffeur pour coiffer l’artiste ou lui poser une perruque  ? 
  • Combien de spécialistes faut-il pour : 
  1. fabriquer les prothèses ? 
  2. fabriquer les postiches ?
  3. appliquer le maquillage sur un seul artiste ou plusieurs personnages similaires ?
  • Combien de temps pour réunir une telle équipe, plus ou moins lourde selon l’importance du projet ?
  • Combien cela devrait-il coûter approximativement ?


Maquette

  • Si on sait dessiner, on fera une maquette du personnage ou plusieurs s’il y a lieu ;
  • Si on ne sait pas suffisamment bien, on utilisera la technique du calque en dessinant au crayon les modifications envisagées par dessus une photo d’un artiste, ou de plusieurs, et on pourra ainsi proposer plusieurs versions à choisir à la Production ;
  • Pour ceux qui savent s’en servir, la CAO (Conception Assistée par Ordinateur) donnera une image pratique de ces propositions ; il en existe plusieurs logiciels, mais encore assez chers et plutôt complexes à manipuler.


Attention : Toutes ces images seront très appréciées, certes, mais elles prennent beaucoup de temps à réaliser et il n’est pas possible de consacrer autant de temps sans en être payé si la production n’a pas encore signé le contrat du maquilleur pour la préparation et le tournage, comme je l’explique plus loin dans la section Les bonnes pratiques. La plupart des productions françaises n’ont pas encore compris, ou affectent de ne pas comprendre, que ce travail-là est déjà un vrai travail, vous l’avez vu, et qu’il doit se payer aussi.

Sur des films importants, un consultant peut être engagé pour faire des propositions et devra être payé pour cela, puisqu’on a vu qu’il y a un vrai travail qui prend beaucoup de temps.  Ce fut, par exemple, le cas en 2017 pour Kazuhiro Tsuji pour créer le maquillage de Winston Churchill pour Gary Oldman pour le film Darkest Hour (Les heures sombres). On a déjà pu voir ci-dessus que ce n’est pas qu'une broutille insignifiante.


Is There a mock-up by a Production Designer, Head Costumer, or Director ?…

If so, you can skip directly to "And in Practice?" (although it would be too bad not to read on).

Otherwise, gather information on the following points, either through careful reading of the script — this process is called breaking down the script — or through a conversation with the director or the project manager.

In both cases, it will be necessary to specify the character(s) as much as possible and work backwards from each character to the actor to see what needs to be added or modified on the artist to give them the appearance of their character.

Work quickly and efficiently without disturbing anyone unnecessarily. To avoid making multiple calls instead of just one, the following list of questions concerning the character can be asked of the artistic and/or financial manager during a production meeting.

Fictional or Real Character ?

Since the 19th century, a real historical figure has often been photographed, and before that, painted or sculpted. Gathering any possible iconography on the character will be a considerable time saver. 

A fictional character, drawn from literature or a script, will be more challenging to represent due to the lack of real reference images. This is where a thorough reading of the script, searching for the slightest clue, will help the make-up artist construct an image that can be compared to the one held by the author or director.

A comic book character will already have their appearance and universe drawn on paper. This will save a lot of work, but it will be necessary to specify how to achieve it.

In all cases, the answers to this questionnaire will help build an image, a sort of identikit, close to the ideal.

What era ? What hair fashion?

It is obvious that today's actors, with very rare exceptions, no longer look like people from the 1950s or 1970s, or even the 2000s, let alone various earlier periods in the History of France or the World. As fashion is constantly evolving, style references for both genders will differ from one era to another, determining the hairstyles for the project. The same goes for facial hair.

The wonderful book Fashions in Hair by Richard Corson (in English), with numerous illustrations, is a fantastic reference for natural hairstyles, wigs, and hairpieces for men and women of all styles and periods in most countries. It is quite expensive, but I highly recommend purchasing it as it will often be useful. 

The archives of the Bibliothèque Nationale on costumes, as well as albums of collections of paintings, drawings, and photos from museums, will be of immense help for authentic representations of all eras. Many of these references are accessible via the Internet. It only takes a bit of time and work, but the results will appear more naturally authentic as they are inspired by real period images.


Where appropriate, wig makers—and, of course, costumers—will also have other sources of reference.

By researching these questions, we can determine if the character has long or short hair, what colour and thickness, if they are more or less bald, if they have an ecclesiastical tonsure and which one (a monk’s tonsure is not the same as a priest's and both vary in size according to the era, etc.). This is already no small task.

Which Country ?

Even from the same period, fashions could differ from one country to another : in a certain time, wearing a beard might be allowed in one country but not in another for the same social category, etc. Iconographic references are then absolutely essential to specify what your character will wear according to their context. 

Sex and gender

Man - Woman - Boy - Girl - Other (specify: Drag Queen, obviously not natural), Alien, etc.

Race

Although this is becoming rare in cinema, more for political than artistic reasons, it is still often necessary in opera to change a white tenor into a Moor (Black) to sing Othello or a white soprano into a Japanese woman to sing Madame Butterfly or an Indian woman for Lakmé. One must know how to reason such a transformation, researching documentation to achieve these cross-racial make-ups as accurately as possible to avoid caricature (unless that is precisely what is requested, which can also happen). It will then be necessary to determine an appropriate skin colour, but not only that.

Character's Age

Determines a general appearance : young, middle-aged, or elderly ? Short or tall ? Slim or stout, even obese ? Specify as accurately as possible.

Health

Specifies the physical appearance of the character and informs about the foundation colour, according to their health or character : 

  • upright or bent ? 
  • Pale or colourful ? 
  • Grey or purple ? 
  • Redness or not ? 
  • Weather-beaten or serene ? 
  • Bilious or ruddy?
  • Hair loss due to ageing, medical treatment, or torture, etc.
  • Also indicates any injuries : which ones and where?


Distinguishing Features

These will be the distinctive characteristics of the character's appearance: tattoos, specific morphological deformities (e.g., Quasimodo’s or Rigoletto’s humps, which will be handled by the costume department unless they are to be seen unclothed, amputated limbs, etc.). Each of these elements will have its own story, crucial to the appearance to be produced, so it will be necessary to find out as precisely as possible if this can be of interest to the story. 

Character

Kind or mean ? Stingy or generous ? Shy or exuberant ? Serene or anxious ? This will determine the general complexion and the direction of the facial features, and thus the hair and hairpieces. 

A smooth, uniform foundation indicates nothing : on the contrary, it erases the details that make up the personality, but dulled or warmed, it can provide basic indications for character make-up ; small touches here and there will characterise a character and identify the film or play. The same artist with the same make-up in two films will not stand out. With two different make-ups, it will still be the same actor, but each character will be identifiable at first glance as belonging to a specific film. Try this with your favourite actors, for example, Johnny Depp or Kenneth Branagh, or even Jean Marais or Dustin Hoffman, but there are others, look for them.

To know how to express all this in terms of make-up, it is highly advantageous to learn about physiognomy and to take a close look at old theatrical make-up books from before television close-ups, when make-up (remembering that this word originally means mask) had to convey the character’s image to spectators at the back of the theatre, sometimes 30 metres (±100 ft.) away. It is obviously not a question of reproducing these make-ups, especially for the screen, but drawing inspiration from them to help render the character equally effectively but more subtly.

Apparent age of the actor

Determines the extent of the work to be done :

  • Rejuvenation  

Not a simple standard or aesthetic make-up, but a reasoned make-up, appropriate to the character's situation : 
     – By how many years ? 
     – What has happened during this evolution for the character ? 
     – This will indicate possible changes in skin colouration and texture : generally bright in youth with good health, the colouration dulls with age or illness, and spots frequently appear.

  • Ageing 

     – With grease paints? Which ones ? 
     – With latex ? 
     – With prosthetics ? 
     – With or without a wig or hairpieces ? 
     – What has the character experienced to reach this point ?

  • Make-up "not made-up" or logically made-up appearance?…


All this requires a real understanding of what is to be achieved to find out how and with what to render it on the artist to achieve the desired result.

Location

In France, people from the North will generally be paler and more subdued than those from the South who are more accustomed to the sun and tanning, therefore warmer and sometimes more ruddy. Similarly, those who live indoors compared to those who live outside. But everywhere you will find people with a luminous golden complexion, even among the fair-skinned. 

The same difference applies between New Yorkers and residents of the Los Angeles area. Hence, the difference in foundation ranges.

Social Background and Status

Determines a possible appearance : 

  • rich or poor ? 
  • Neat or neglected ? 
  • Clean or dirty ? 
  • Energetic or shrivelled ? 
  • Athletic or sedentary ?


Be careful not to make up everyone the same unless that is the intended goal. But if there is a crowd of monkeys, Na’avis, or as many Miserables or Poilus to make up for extras, you will need to follow the supervisor’s instructions without deviating too much. The same set of prosthetics made up differently will give different characters, but if everyone wears similar prosthetics and make-up, it will lead to a kind of uniformity.

If a character is individualised, the same thing will need to be done every new day, so the same staff (make-up artist, assistants, and hairdresser) will need to be kept. 

Depending on the times, women will be allowed to be tanned if they are peasants living outdoors, but Ladies had to be pale precisely to justify their nobility and the fact that they did not have to work like peasants. 

Today, women happily tan on the beach, but, on a period film, beware of tan lines that need to be erased or camouflaged if they are not justified. 

Facial Hairpieces

  • Is the character well-groomed or neglected ? 
  • Do we see the absence of a juvenile beard or the mark of a significant and thick shaved beard ? 
  • Is he unshaven or does he have several days’ beard or sideburns, a beard, a goatee, a moustache ? 

We have seen the period earlier, which gives an idea of the shape, but how will they be styled :

  •  Groomed, natural, dishevelled ?
  •  Solid colour or mixed ? 

(see Ch. Why learning Facial Hair)

Ideal Appearance, Face and Costume

From the above information, a general idea will emerge to be written down.

  • Is it the only possible one ? 
  • What other possibilities do we have ?


What to do ideally?

  • We study the various options,
  • We compare,
  • We synthesise,
  • We choose.


And in practice?

After studying an ideal budget, we compare it with what is reasonable and adapt to what is possible, even if it means modifying some factors or increasing the budget (this is rare, but it happens occasionally when the necessity is demonstrated).


What do we need ?  

How many days of filming or performances will the character require ? This will determine the number of prosthetics sets needed for each character, so this information is vital.

We will determine the goals and means necessary to achieve what is decided :

  • Simple makeup : how and with what ?
  • Need for modelling wax and/or other simple effects products ? Which ones ?
  • Prosthetics : are they needed ? Which ones? Are they already available or who will make them ?
  • How much time will it take to make the prosthetics, and how many people will it require ? Thus :

     – What approximate salary budget should be planned?

     – For what approximate material budget, even if it is impossible at this stage to provide an exact estimate ?  

  • Hair or Wig

A hairdresser will be indispensable for one person, especially for a woman, but several may be needed if there are many male and female artists requiring hairstyling.

  • Facial hair pieces : 

     – Are they needed ? 
     – Which ones ? 
     – Where to find them ? 
     –  To buy or to rent ? 
     – At what price (main artists will often need bespoke, quite expensive ones, but generic ones, which are cheaper, will usually be suitable for extras) ? 
     – To make on-site for one scene or one day ? 
     – Natural or character disguise ? 
     – Will we need to make floated-off hairpieces?


I have indicated in Chapter 6.3: Makeup Preparation, in the section Preparation at the Wig Maker's, how this process goes in detail ; it can be referred to for more details on this point.


Prosthetics Preparation

From the smallest injury to the most elaborate composition is summarised in the following chapters, but it will suffice to give an indication of the work required for a single complex character. The makeup artist can further specify the needs to realise your project once it has been thoroughly studied as described above.

If there are multiple characters, obviously, this will require more time, a larger team, and more material, but film professionals (makeup artists, directors, producers, etc.) will easily understand this as well.


Supplies

Quotes should be requested from various suppliers for the necessary supplies, not only for the wig maker and prosthetist but also for the suppliers of makeup products.

Professionally specific products often have less luxurious and less bulky packaging than commercial products, but they are specially designed to last all day with a minimum of touch-ups, and their references do not change every six or twelve months due to fashion trends. Moreover, being designed for use everywhere, they are often more practical to handle and store than commercial products. Additionally, it is possible – sometimes, not systematically – to obtain discounts on large orders.


Forecasts

  • Once everything is determined and potential supplier quotes are in hand, an ideal scenario needs to be summarised and an estimate calculated ;
  • The same goes for a reasonable project ;
  • Take general notes on the project ;
  • Prepare makeup charts to pass on to assistants and additional makeup artists responsible for executing them, particularly for similar characters in the background.


Assembling a Team ?

  • If the project cannot be done alone, is an assistant or several needed ?
  • Is a hairdresser needed to style the artist or place a wig?
  • How many specialists are required to :
  1.      Make the prosthetics ?
  2.      Make the postiches ?
  3.      Apply the makeup to a single artist or multiple similar characters?
  • How much time is needed to assemble such a team, more or less heavy depending on the importance of the project?
  • What should be the approximate cost ?


Mock-up

  • If one can draw, they will make a mock-up of the character, or several if necessary ;
  • If not sufficiently skilled, they will use the tracing technique by drawing the intended modifications in pencil over a photo of an artist, or several, and thus propose multiple versions for the Production to choose from ;
  • For those who can use it, CAD (Computer-Aided Design) will provide a practical image of these proposals ; there are several software options available, but still quite expensive and rather complex to use.


Attention: All these images will be greatly appreciated, of course, but they take a lot of time to create, and it is not possible to dedicate so much time without being paid if the production has not yet signed the makeup artist's contract for preparation and filming, as I explain later in the section Best Practices. Most French productions have not yet understood, or pretend not to understand, that this work is already real work, as you have seen, and that it also needs to be paid.


For major films, a consultant may be hired to make proposals and must be paid for this, as it is clear that it involves substantial work that takes a lot of time. This was the case, for example, in 2017 for Kazuhiro Tsuji to create Winston Churchill's makeup for Gary Oldman in the film "Darkest Hour". It is evident that this is not a trivial matter.

Approbation, discussion, refus

Approval, discussion, refusal

Lorsque la réflexion du maquilleur est suffisamment avancée pour avoir une idée assez claire du projet, il lui faudra le faire valider, approuver, par les personnes concernées : le réalisateur, le ou les acteurs, le directeur de production, etc. Une réunion sera donc organisée où il présentera ses propositions. 

Il devra alors : 

  • Soumettre maquettes au réalisateur, éventuellement aux comédiens principalement concernés, et devis global approximatif au Directeur de Production.
  • Etre prêt à entendre « oui », « non », « peut-être, mais si on changeait ça comme-ci ou comme-ça ? » ou « pouvez-vous faire la même chose plus vite et/ou pour (beaucoup) moins cher ? »
  • Avoir anticipé ces questions et les réponses à leur apporter. 
  • Avoir prévu de proposer une version allégée si la production refuse son chiffrage idéal, mais ne pas faire la même chose pour moins cher, cela ne ferait que donner à tort l’impression d’avoir voulu gruger la production. Ça ne serait pas une bonne publicité, même s’il a finalement bien travaillé. 

 

Comment faire ?

  • Point sur les faisabilités. 
  • Raisonnement définitif du projet. 
  • Précision des divers délais nécessaires pour la préparation.
  • Acceptation définitive du projet, du devis et des équipes par les responsables et signature d’un accord sur ce point. Naturellement, une marge d’erreur doit être acceptable en fonction de l’importance des divers travaux et d’impondérables qui pourraient survenir. 
  • Préciser clairement que les contrats seront établis pour chaque membre de l’équipe maquillage/coiffure selon les conditions en vigueur de la Convention Collective, et non pour un minimum syndical forfaitaire qui priverait les techniciens du fruit de leur travail.
  • Bien entendu, une enveloppe d'avance sur les frais devra immédiatement être accordée au maquilleur pour commencer la mise en place effective de ce projet, et le travail de conception payé, soit en salaire, soit en droit d'auteur, soit un panachage des deux.


When the makeup artist's planning is sufficiently advanced to have a clear idea of the project, they will need to have it validated and approved by the relevant parties : the director, the actors, the production manager, etc. A meeting will therefore be organised where they will present their proposals. 

They will then need to :

  • Present mock-ups to the director, and possibly to the main actors involved, and an approximate overall budget to the Production Manager.
  • Be prepared to hear "yes," "no," "maybe, but what if we changed this or that?" or "can you do the same thing faster and/or for (much) less money ?"
  • Have anticipated these questions and prepared responses.
  • Plan to propose a scaled-down version if the production rejects their ideal budget but should not offer the same thing for less money, as this would wrongly suggest an attempt to deceive the production. This would not be good publicity, even if the final work is done well.


How to Proceed?

  • Assess feasibility.
  • Finalise the project plan.
  • Specify the various timelines required for preparation.
  • Obtain final acceptance of the project, budget, and teams by the responsible parties and sign an agreement on this point. Naturally, a margin of error must be acceptable depending on the importance of the various tasks and any unforeseen issues that may arise.
  • Clearly state that contracts will be established for each member of the makeup/hair team according to the conditions in force under the Collective Agreement, and not for a minimum flat rate that would deprive the technicians of the fruit of their labour.
  • Of course, an advance on expenses must be immediately granted to the makeup artist to begin the effective implementation of this project, and the design work must be paid for, either as a salary, as copyright fees, or a combination of both.

De l’artiste au personnage : aux actes ! 

From the artist to the character : to the deeds !

Après la période d’étude et de réflexion vient la période d’action. 

Le projet et le budget acceptés et signés par la Production, il faut : 

  • réunir son équipe, et éventuellement déléguer quelques responsabilités, notamment à l’équipe figuration. 
  • passer les diverses commandes nécessaires approuvées, faire le shopping.
  • exécuter toute la préparation, y compris les tests (voir ci-dessous) qui incombent au maquilleur responsable, seul ou avec son équipe. 
  • surveiller l’exécution des prothèses (si on ne les fait pas soi-même) et des postiches et les essayer sommairement chez le perruquier ou le prothésiste dès que possible.


Autant que faire se pourra, demander à la production de pouvoir procéder, au moins pour les artistes principaux, quelques temps avant le tournage à une ou plusieurs séances d’essais maquillage filmés seuls mais complets. Pourquoi ? : 

  • Cela donnera une idée du temps nécessaire а sa réalisation, et permettra au 1er assistant réalisateur de rédiger la veille du tournage sa feuille de service en conséquence, au plus juste question horaire ; 
  • Cela permettra aussi de procéder éventuellement à quelques ajustements, voire refaire un jeu de pièces différentes, si quelque chose ne rend pas aussi bien que prévu. Cette réfection d'une pièce ou plusieurs ne serait plus possible si on doit faire les essais trop près du vrai tournage.


Si le personnage est compliqué, il faudra insister pour faire des essais filmés en costume et maquillage. Cela  permettra de voir s’il y a des incompatibilités entre maquillage et costume. Ça ne devrait pas être le cas si la maquette a été fournie par le Production Designer. Dans le cas contraire, il faudra rectifier ce qui peut l’être en fonction du temps disponible, ou négocier un délai pour des choses plus importantes. 

Les personnages à représenter n’étant pas tous compliqués, les maquillages simples, mais tout de même raisonnés et préparés, peuvent être réalisés le premier jour de tournage par les maquilleurs préalablement briefés. C’est alors une sensation excitante, mélange de stress et de joie… 

After the period of study and planning comes the period of action.


With the project and budget accepted and signed off by the Production, it is necessary to:

  • Assemble your team and possibly delegate some responsibilities, particularly to the extras team.
  • Place the necessary approved orders and do the shopping.
  • Carry out all the preparation, including tests (see below) that are the responsibility of the lead makeup artist, either alone or with their team.
  • Oversee the production of prosthetics (if not making them yourself) and hairpieces, and test them briefly at the wigmaker's or prosthetic artist's as soon as possible.


As much as possible, request that the production allow for one or more filmed makeup test sessions for the main actors some time before filming begins. Why?

  • This will give an idea of the time required for makeup application, allowing the first assistant director to draft the call sheet accurately and efficiently the day before filming;
  • It will also allow for any necessary adjustments or the remaking of certain pieces if something doesn't look as good as expected. This remaking wouldn't be possible if the tests are conducted too close to the actual filming.


If the character is complex, it is essential to insist on conducting filmed tests in full costume and makeup. This will help identify any incompatibilities between the makeup and the costume. There shouldn't be any issues if the mock-up was provided by the Production Designer. If there are, adjustments will need to be made based on the available time, or negotiations will be necessary for more significant changes. 

Since not all the characters to be portrayed are complex, the simpler makeups, though still carefully planned and prepared, can be applied by the makeup artists on the first day of filming after being properly briefed. It is an exciting feeling, a mix of stress and joy... 

Les bonnes pratiques                            

                       Best practises

J’espère que vous comprenez maintenant que tout cela est déjà un vrai gros travail très sérieux, pas seulement une simple et rapide addition d'après je ne sais quel catalogue supposé mais inexistant. C’est pour cette raison qu’il convient avant de commencer le travail sur un projet d’engager vraiment le technicien et de lui établir un contrat réel, pas une simple vague promesse, comprenant au moins l’élaboration de plusieurs propositions, la préparation et la mise au point des maquillages. Si le consultant n’est plus disponible pour le tournage, la production pourra lui demander de désigner des maquilleurs dûment qualifiés pour faire les maquillages sous sa responsabilité pendant le tournage ou les représentations. Mais, compte tenu du temps passé et de l'investissement intellectuel, le maquilleur doit être payé pour son travail de conception des maquillages, même si l’employeur appelle ça improprement faire un devis.

Compte tenu des particularités spécifiques de ce métier, il est en fait très malhonnête de demander une telle estimation à plusieurs personnes sans les payer sous prétexte qu’elles gagneront leur vie si elles font le film. Ce n’est valable que pour celle qui sera retenue, les autres auront travaillé pour rien et perdu leur temps au détriment d’autres projets potentiellement payés. C’est injuste et il n’y a aucune raison que cela se produise et perdure.

Je sais bien qu’en France ça ne sera pas facile, mais il faudra arriver à ce que ce travail d’élaboration des estimations soit reconnu et payé par les employeurs qui en demandent, sinon les maquilleurs perdent leur temps pour rien et passent pour des râleurs. A eux donc de demander à se faire payer pour ça. Ça va probablement hurler pendant quelques temps, mais si tous les maquilleurs se tiennent à cette règle de bon sens, les employeurs y viendront aussi, comme partout ailleurs.

Serait-il juste qu’un technicien, maquilleur ou autre, ait travaillé sur votre film plusieurs jours,  voire une ou deux semaines selon l’ampleur du projet, sans être payé ? Non, bien sûr. Alors soyez équitable et payez ceux à qui vous demandez de travailler pour vous. Alors engagez-le sous contrat dès le début, avant de le faire réfléchir, comme ça se fait eu Royaume-uni ou aux USA.

Mais si vous choisissez bien votre maquilleur sur ses qualités professionnelles et ses références et non sur son prix apparemment bon marché, vous n’aurez jamais ce genre de soucis, ni à refaire de séquence parce que le maquillage ne passe pas. 

La qualité a un prix… comme tout et comme partout. 



I hope you now understand that all of this is already a very serious and substantial piece of work, not just a quick addition from some imaginary catalogue. This is why, before starting work on a project, it is essential to properly engage the technician and set up a real contract, not just a vague promise. This contract should at least cover the development of several proposals, the preparation, and the finalisation of the makeups. If the consultant is unavailable for the filming, the production can ask them to designate duly qualified makeup artists to apply the makeups under their supervision during the shoot or performances. However, given the time and intellectual investment, the makeup artist must be paid for their work in designing the makeups, even if the employer improperly calls it a quotation.

Given the specific nature of this profession, it is highly unethical to ask several people for such estimates without paying them, under the pretext that they will earn their living if they get the film. This only benefits the one who is chosen, while the others will have worked for nothing and wasted their time at the expense of other potentially paid projects. This is unfair and there is no reason for it to happen and persist. 

I understand that this will not be easy in France, but it is essential that the work of producing estimates is recognised and paid for by the employers who request them. Otherwise, makeup artists waste their time and come across as complainers. They should therefore demand to be paid for this work. There will probably be an outcry for a while, but if all makeup artists adhere to this sensible rule, employers will come around, as they do everywhere else. 

Would it be fair for a technician, whether a makeup artist or otherwise, to have worked on your film for several days or even a week or two, depending on the scope of the project, without being paid ? Of course not. So be fair and pay those you ask to work for you. Engage them under contract from the start, before they begin their work, as is done in the UK or the USA. 

But if you choose your makeup artist based on their professional qualities and references, rather than their seemingly cheap price, you will never have this kind of problem, nor will you have to redo sequences because the makeup does not work. 

Quality has a price... like everything and everywhere

Avis indispensable pour les maquilleurs !!!

Essential notice for make-up artists !!!

Lorsque le personnage est complètement maquillé, il faut faire des photos au naturel pour vos propres raccords et en costumes pour la publicité ultérieure de chacun de ceux qui y ont contribué. Si on ne peut pas vous interdire complètement de les publier, on peut exiger que vous ne le fassiez pas avant la sortie confirmée du film. C’est parfois écrit sur les contrats, sinon demandez un accord écrit et faites selon ce qui vous sera répondu. Sur les tournages, l'employé engagé sous contrat est payé par la production et, en principe, son travail produit appartient à l'employeur, non а l'employé. Mais ce n'est pas le cas si la production n'a pas payé la totalité du temps et des fournitures nécessaires.

Bien qu’il existe des photographes de plateau, ou des scriptes, chargés de ces photos raccords, le service maquillage aura aussi intérêt à disposer de son propre matériel photographique pour être sûr d’avoir les photos voulues au bon moment. Cela peut aussi représenter un certain budget pour la régie, mais la Production doit le mettre à votre disposition pour le bon accomplissement de votre travail. Ce n’est pas ça qui la ruinera, en principe.

 Le moment venu, vous pourrez alors faire ce que vous voulez tant que ça reste discret et dans l’esprit du film, mais si vous faites les fous avec ces photos, cela pourra se retourner contre vous et vous faire mauvaise réputation, ce que je ne vous souhaite pas.

Bien au contraire, je vous souhaite que ces quelques pages puissent vous aider à réaliser de façon cohérente de beaux personnages de fiction, à recréer un personnage historique réel et vous apporter le succès de vos maquillages et une bonne réputation de qualité qui fera grandir votre carrière.

Les chapitres 6 et 7 sur la Préparation des maquillages et le prix du maquillage au cinéma ainsi que les chapitres techniques 9, 10 et 11, sur comment faire les blessures, les faux-crânes et les prothèses importantes seront un bon complément d’informations tant pour les maquilleurs, bien sûr, mais aussi pour les réalisateurs, producteurs, scriptes, et régisseurs. Je vous invite à les (re)lire au besoin. 

Once the character is fully made up, you need to take natural photos for your own touch-ups and in costume for the later publicity of everyone who contributed to the film. While you may not be completely prohibited from publishing them, it may be required that you refrain from doing so until the film's release is confirmed. This is sometimes stated in contracts; if not, request written agreement and act accordingly to the response. On film sets, employees engaged under contract are paid by the production, and typically, their work product belongs to the employer, not the employee. However, this is not the case if the production has not paid for all the necessary time and supplies. 

Although there are set photographers or continuity supervisors responsible for these continuity photos, the makeup department will also benefit from having its own photographic equipment to ensure that the desired photos are available at the right time. This may represent a certain budget for the production, but it must be made available to you for the proper execution of your work. In principle, this should not bankrupt the production. 

When the time comes, you can do as you please as long as it remains discreet and in line with the spirit of the film. However, if you go overboard with these photos, it could reflect poorly on you and damage your reputation, which I do not wish upon you. 

On the contrary, I hope these few pages can help you consistently create beautiful fictional characters, recreate real historical figures, and bring you success in your makeup endeavors, along with a good reputation for quality that will enhance your career. 

Chapters 6 and 7 on Makeup Preparation and the Cost of Makeup in Cinema, as well as technical chapters 9, 10, and 11 on creating injuries, bald caps, and significant prosthetics, will be a valuable source of information not only for makeup artists but also for directors, producers, continuity supervisors, and production managers. I encourage you to (re)read them as needed. 

En conclusion 

To conclude

Voilà exprimé ce qu’est au minimum la conception des maquillages de personnages, ce à quoi doit penser un maquilleur responsable avant même de pouvoir annoncer une fourchette de coût et bien avant d’arriver sur le plateau le jour du tournage.

C’est déjà un gros travail artistique et intellectuel à accomplir dont n’ont pas conscience les apprentis réalisateurs dans les écoles françaises de cinéma parce qu’on ne leur en parle pas assez dans leurs cours et qu’ils ignorent à peu près tout de ce que ce département peut apporter à leur film, contrairement à leurs homologues anglais et américains. J’espère leur avoir apporté un peu de lumière sur un sujet généralement obscur ou au moins flou.

Ce n’est probablement pas là un tout immuable mais juste quelques idées de base et il pourra y avoir plus ou moins de questions selon l’importance du film. Que vous soyez réalisateur, producteur, directeur de production, scripte, chef-opérateur, photographe de plateau ou de mode, cela vous donnera une idée du travail des maquilleurs, ce travail méconnu mais respectable qui mérite qu’on y consacre le temps et le budget nécessaire pour le succès du film.

Tout cela malheureusement ne s’apprend pas suffisamment dans les écoles de cinéma où on ne s’intéresse pas trop à ces choses-là, mais plutôt à la partie technique beauté-esthétique – insuffisante pour faire un vrai maquilleur de spectacle mais utile si on sait vers quoi la diriger – ou à la partie technique des effets spéciaux, voulant ainsi mettre la toiture avant la charpente. Ne s’intéresser au maquillage qu’en fonction de la colonne coût, c’est nier l’importance du travail à réaliser, et bien sûr, cela ne suffit pas pour obtenir les miracles souhaités.

Non, le maquillage professionnel n’est pas que des détails isolés qui donnent des clichés indéfiniment refaits sans grande créativité, mais un ensemble cohérent regroupant toutes les techniques dans un but précis : donner une apparence de vie à un personnage animé par un artiste. Je l’ai déjà dit mais je le répète, la formation d’un maquilleur pour le cinéma-spectacle doit être complète.

De même, la formation des cinéastes – réalisateurs, directeurs de production, 1ers assistants, scriptes – sans entrer trop loin dans la cuisine des maquilleurs – doit leur permettre de savoir tout ce à quoi peut réellement servir le maquillage sur leur tournage, et en quoi ça consiste.

Si le maquilleur n’a pas pu faire ce travail d’élaboration dans l’intérêt de la production, le film en sera privé, et il ne pourra faire qu’un maquillage standard banal moins adapté, donc moins intéressant.

S'il n'a pas su faire ce travail, alors la production avait fait le mauvais choix pour son maquilleur. C'est souvent le cas quand on choisit des gens sur le seul critère qu'ils acceptent de travailler à bas prix, voire bénévolement, pour se faire des références, la plus mauvaise raison qui soit.

C’est pourquoi je publie cet article à l’intention de tous, car chacun est concerné. J’espère faire œuvre utile pour mieux faire connaitre et mieux utiliser le métier du maquillage au cinéma en particulier et dans le spectacle en général, dans l’intérêt de tous, maquilleurs comme employeurs.

Le chapitre suivant vous exposera comment préparer des blessures diverses.



This has outlined the minimum conception of character makeups, what a responsible makeup artist must consider even before being able to announce a cost estimate and long before arriving on set on the day of shooting.

It's already a significant artistic and intellectual endeavor, which apprentice directors in French film schools are not aware of because it's not emphasized enough in their courses. They're almost completely unaware of what this department can bring to their films, unlike their English and American counterparts. I hope to shed some light on a generally obscure or at least blurry subject for them. 

This is probably not an immutable whole but just a few basic ideas, and there may be more or fewer questions depending on the importance of the film. Whether you're a director, producer, production manager, script supervisor, director of photography, or fashion or set photographer, it will give you an idea of the makeup artists' work, this often overlooked but respectable work that deserves the time and budget necessary for the film's success. 

Unfortunately, all of this is not sufficiently taught in film schools, where there isn't much interest in these things, but rather in the technical aspects of beauty and aesthetics – insufficient to make a real stage makeup artist but useful if directed correctly – or in the technical aspects of special effects, wanting to put the roof before the frame. Only being interested in makeup in terms of cost is denying the importance of the work to be done, and of course, it's not enough to achieve the desired results. 

No, professional makeup isn't just isolated details that produce endlessly repeated clichés without much creativity, but a coherent whole encompassing all techniques for a specific purpose : giving life-like appearance to a character animated by an artist. I've said it before, but I'll repeat it : the training of a makeup artist for cinema and theater must be comprehensive. 

Similarly, the training of filmmakers – directors, production managers, 1st assistants, script supervisors – without delving too deeply into makeup artists' techniques, should enable them to understand all the ways makeup can truly serve their shoot and what it entails. 

If the makeup artist hasn't been able to do this preparatory work in the interest of the production, the film will be deprived, and only a standard, less adapted, and therefore less interesting makeup will be possible. 

If they couldn't do this work, then the production made the wrong choice for their makeup artist. This is often the case when people are chosen solely because they agree to work at low prices or even voluntarily to build their portfolio, the worst reason possible. 

That's why I'm publishing this article for everyone's benefit because everyone is involved. I hope to contribute usefully to better understanding and utilisation of makeup artistry in cinema, in particular, and in the performing arts in general, in the interest of all, makeup artists as well as employers. 

The following chapter will explain how to prepare various injuries.