Après avoir vu, dans la première partie de ce long chapitre, le statut du maquilleur, ce qu’était la Carte Professionnelle de chef maquilleur, comment choisir une école, et un programme minimum à bien connaître pour exercer correctement ce métier, voici maintenant comment faire pour trouver votre premier travail rémunéré en tant qu'assistant maquilleur professionnel. 

After reviewing, in the first part of this long chapter, the status of the make-up artist, what the Make-up Artist's Professional Card was, how to choose a school, and a minimum programme to be well-versed in to practise this profession properly, here is now how to find your first paid job as a professional assistant make-up artist.

Si tout ne tient pas sur une page, alternez le côté où mettre votre photo parce que le recruteur la verra forcément, qu'il prenne le coin droit ou le gauche.

• Naturellement, mettez vos contacts de l'autre côté en haut de la page : nom et prénom, adresse, téléphone, e-mail, site éventuel. Mentionner Passeport disponible et permis de conduire peut aussi être utile si vous en avez.
• En majuscule, mettez  la qualification pour laquelle vous voulez être recruté.
• En dessous, en italique, les domaines où vous pouvez travailler.
• Puis indiquez vos diplômes et autres accréditifs. 
• Ensuite indiquez les domaines techniques que vous maitrisez : le recruteur saura ainsi tout de suite si vous correspondez à ses besoins ou non. 
• Puis indiquez les diverses choses qui vous paraissent important qu'il sache.
•  Puis indiquez votre CV proprement dit, ce que vous avez fait au cours de votre vie professionnelle (de préférence dans le domaine où vous recherchez du travail) Cinéma, téléfils, TV plateau news, théâtre, etc… 
• Si vous n'avez pas de quoi remplir deux feuilles, remplissez-en une en suivant ces indications. 
• Rappelez-vous qu'un recruteur n'aime pas perdre son temps avec des choses qui ne lui sont pas utiles, alors n'envoyez pas un CV type identique à tout le monde (voir ci-dessous) et,  ciblez à qui vous l'envoyez (ce sera apprécié), et choisissez les choses qui concernent celui à qui vous l'envoyez. 

Ce C.V. n'est qu'un exemple, naturellement, ne vous inquiétez pas si vous n'avez pas autant à mettre sur le vôtre : au début de votre carrière, c'est normal. Faites avec ce que vous avez. 

If everything does not fit on one page, alternate the side to put your photo on because the recruiter will definitely see it, whether they take the right or left corner. 

• Naturally, place your contact details on the other side at the top of the page: name and first name, address, phone number, email, and website if any. Mentioning the availability of a passport and a driving license can also be useful if you have them.
• In capital letters, state the qualification for which you want to be recruited.
• Below that, in italics, list the fields where you can work. 
• Then, indicate your diplomas and other credentials. 
• Next, mention the technical areas you master so that the recruiter will immediately know if you meet their needs or not. 
• Then, provide various details that you find important for them to know. 
• After that, list your actual CV, detailing what you have done during your professional life (preferably in the field where you are seeking work): cinema, TV films, TV news set, theatre, etc.
• If you don't have enough to fill two pages, fill one following these guidelines.
• Remember that a recruiter doesn't like to waste time on things that are not useful to them, so don't send an identical standard CV to everyone (see below), and target who you send it to (this will be appreciated), choosing the relevant information for the person you are sending it to.

This C.V. is just an example, of course, don't worry if you don't have as much to put on yours : at the beginning of your career, it's normal. Use what you have.

De nos jours, la rapidité est un critère important pour se faire connaître, aussi bon nombre de jeunes maquilleurs sortant de l'école s'empressent-ils de mettre un site en ligne et d'envoyer cette référence pour chercher du travail. Les employeurs potentiels, en effet, peuvent voir leur travail, mais c'est une arme à double tranchant.

Evitez les pièges

Pour que ce site vous soit utile, ce sera votre vitrine de présentation, il convient qu'il soit accessible directement ; aussi, ce n’est plus le temps d’avoir des fausses pudeurs, bien au contraire : ne le mettez surtout pas chez un hébergeur qui demandera une inscription ou un code préalable avant d'ouvrir votre page. Les employeurs n'ont pas du tout envie de perdre leur temps à ces attrape-nigauds publicitaires et n'iraient pas visiter vos informations.

Faites les bons choix

Choisissez un hébergeur où votre site sera en accès direct et qui ne demandera pas de payer pour y entrer. N'y mettez que des photos clairement lisibles exposant votre travail le plus clairement possible. De tels sites peu chers, sont nombreux sur le net.

Nowadays, speed is an important criterion for getting known, so many young makeup artists fresh out of school rush to set up a website and send this reference to look for work. Potential employers can indeed see their work, but it is a double-edged sword.

Avoid the traps

To make your site useful as your presentation showcase, it must be directly accessible. It’s no longer the time for false modesty ; on the contrary : do not host it with a provider that requires prior registration or a code to open your page. Employers do not want to waste their time with such advertising tricks and would not visit your information.

Make the Right Choices

Choose a host where your site will be directly accessible and does not require payment for entry. Only include clearly readable photos showcasing your work as clearly as possible. Such inexpensive sites are numerous on the net.

Ça y est, vous avez non seulement choisi votre école, mais suivi ses cours et passé l’examen final. Comment allez-vous trouver un job à présent ? 

Vous voilà devenu un professionnel du maquillage, vous espérez donc, légitimement, gagner de l’argent en travaillant pour vivre. Je vous rappelle qu’un métier n’est pas qu’un simple passe-temps, mais ce qui doit vous permettre, en principe, de payer vos dépenses contraintes : loyer, assurances, nourriture, vacances, etc. Il est donc normal de se faire payer pour travailler, quel que soit votre degré d’expérience professionnelle, et cela dès votre premier engagement, même si certains vous conseillent le contraire pour vous faire de la pub. Ceux-lа ne viendront pas payer votre loyer, vos frais généraux, votre nourriture, vos vêtements, votre recherche professionnelle, ni rien d'autre. 

Inutile donc d’accepter — encore moins de proposer — de travailler bénévolement, comme nous le verrons dans un instant. 

Si le maquillage de cinéma-spectacle est bel et bien un métier de réseau, cela ne suffit pourtant pas et il faut autre chose que de bonnes relations pour y entrer et surtout pour y durer. Quoique vous ayez pu entendre dire à l’école, en famille ou officieusement par certains mauvais conseillers (« les conseilleurs ne sont pas les payeurs », c’est bien connu), accepter les offres de bénévolat publiées dans la presse ou sur Internet ne vous mettra pas le pied à l’étrier dans les bonnes filières : dans celles-là, on sait que le travail se paie et le vôtre le serait normalement. 

Si vous voulez vous faire payer, vous devez le mériter par un travail réel : non pas gratuitement et aveuglément pour une production indélicate et de toute façon indifférente à votre sort, mais pour vous-même. 

Documentez-vous sur les maquilleurs dont les travaux vous plaisent, vous inspirent et vous donnent envie et avec qui vous voudriez travailler : lisez les génériques des (télé)films ou les articles des journaux spécialisés pour trouver leurs noms, vérifiez leurs CVs sur Internet (IMDb, Unifrance, et les nombreux autres sites donnant les fiches techniques des films et des techniciens, cf. ci-dessous) et essayez de les contacter en priorité. Sachez donc qui est qui, qui fait quoi, avec quoi, et dans quel domaine du maquillage afin de cibler plus efficacement en fonction de vos goûts et compétences et des leurs. 

Faites aussi l’effort de vous renseigner sur les différentes marques professionnelles pour le cinéma-spectacle qu’on ne vous aurait pas présentées à l’école, sur leurs produits, les domaines d’utilisations et les modes d’emploi de ces produits, pour ne pas être surpris quand on vous parlera de quelque chose ou quand vous arriverez sur un plateau et qu’on vous donnera des produits que vous ne connaîtriez pas. 

Pour commencer efficacement dans le métier, ne perdez pas votre temps à contacter inutilement les productions ou les réalisateurs, mais contactez des chefs-maquilleurs, et seulement eux : c’est un réel chef maquilleur, et seulement lui, qui, choisissant l'équipe dont il sera responsable vis à vis de la production, vous fera engager sur un film s’il a besoin d’assistance et veillera alors à ce que vous soyez payé. Souvenez-vous à ce propos qu'un bon assistant aura plus souvent l'occasion de travailler qu'un chef moyen. Plus tard, vous aurez connu des directeurs de productions, des réalisateurs, des acteurs qui feront appel à vous pour être à votre tour chef-maquilleur sur un de leurs films. 

Même si c’est une recommandation classique de France-Travail, n’envoyez pas une lettre-type préfabriquée pour l’industrie classique — vantant votre disponibilité, votre passion enthousiaste pour ce métier et votre envie de travailler, même dur (voire gratis, comme on le voit trop souvent) — vous n’indiqueriez que votre non-implication dans votre propre démarche.

Faites plutôt une lettre personnalisée, nominative, indiquant à chaque maquilleur que vous contacterez que vous savez qui il est et ce qu’il a fait, ce qui vous évitera de tomber sur n’importe qui. Décrivez-lui votre parcours, ce que vous aimez faire et ce que vous savez faire, même si c’est différent, pour qu’il sache à quoi il peut vous employer en fonction de ses besoins. Ne vous vantez pas, mais ne vous diminuez pas : soyez précis et juste envers vous-même, indiquez clairement ce que vous pouvez apporter (et non ce que vous attendez qu’on vous apporte) et vous aurez une chance d’attirer l’attention positivement. 

Comme je l’ai suggéré dans la section précédente sur le book, n’envoyez pas non plus le même CV à tout le monde : 

Comme les deux mondes (cinéma-spectacle / mode) ne communiquent pas souvent ensemble (je n'invente rien, c'est un fait constaté, quelles qu'en soient les raisons, même si c'est peut-être regrettable…), faites un CV différent pour les maquilleurs de mode où vous développerez la partie de votre talent qui les intéressera le plus, et un autre pour les maquilleurs de cinéma-spectacle en développant ce qui leur sera utile. Pensez que vous ne postulez pas pour qu’on veuille bien s’occuper de vous, mais pour apporter votre assistance la plus utile possible à un employeur, comme partout ailleurs, pour l'aider quand il en a besoin.

De même, si vous postulez pour un emploi de vendeuse en magasin, mettez en éviddence sur votre CV spécifique votre expérience en ce domaine si vous en avez. 

Pour revenir au domaine du cinéma qui nous intéresse ici, méfiez-vous des pièges tendus aux débutants ignorants des règles et désireux de travailler : 

• Entre les productions qui ont déjà leur équipe, celles, trop nombreuses, qui n’aiment pas les solliciteurs (vos CVs vont directement à la poubelle), et celles qui ont tendance actuellement à vouloir des personnels mal payés ou carrément gratuits, voire au black — ce qui entraîne qu’ils n’ont pas de couverture sociale en cas d’accident du travail et la nullité ultérieure de ces « références » dans les organismes officiels tels que CNC, France-Travail retraite, etc… — inutile donc de les appeler pour leur demander du travail.

• De trop nombreux jeunes réalisateurs ou photographes débutants (pas tous, heureusement ! les vrais pros sérieux savent que votre travail mérite un bon salaire) vous proposeront le plus souvent de travailler bénévolement, en échange d’un DVD ou de photos — qui vous sont dus de toute façon, mais que vous ne verrez jamais (ou exceptionnellement) si j’en crois ma longue expérience de ce métier et les nombreux récits que m’ont faits les jeunes collègues. Ils ne vous respecteront pas (alors que vous leur rendez service), pas plus que votre travail (parce qu’il ne leur aura rien coûté), et prendront l’habitude de vous demander gratuitement. 

• Mais le jour où vous demanderez à vous faire payer normalement, ou lorsqu’ils auront un budget normal, vous n’existerez plus pour eux. De plus, aller travailler gratuitement vous coûte de l’argent et du temps, ce qui est le contraire du but recherché, et ce genre de mauvaise habitude donnée aux productions entrainerait la disparition des maquilleurs privés des ressources normales mais pourtant fruit de leur travail.

• Il ne faut donc pas avoir peur de vous faire respecter dès le début, de faire respecter votre travail, notre métier. 

Faites vous payer pour maquiller, et faites rembourser intégralement tous vos frais, (déplacement, fournitures, hébergement, etc…) comme c'est l'usage professionnel garanti par la Convention Collective depuis plus de 70 ans. 

Ne vous laissez pas abuser par ces affligeantes offres d'emplois bénévoles qui polluent le net et une certaine presse, vous vous feriez du tort à vous-même ainsi qu'aux autres professionnels, en sciant la branche sur laquelle vous voulez vous asseoir. Et n’ayez pas peur qu’un autre fasse le job à votre place : s’il n’y a pas de budget pour vous, il n’y en aura pour personne d’autre de toute façon et vous n’aurez rien perdu. Il semble, hélas ! nécessaire aujourd'hui de rappeler que le travail non rémunéré est absolument illégal, tout comme le travail non déclaré, au black, dangereux en cas d'accident ou de contrôles administratifs, et qu'il faut que les productions fassent l'effort de payer normalement avec tout ce que la loi implique. Ni les maquilleurs, ni les employeurs ne peuvent se soustraire à la Loi. Personne n'y peut rien, c'est ainsi pour tout le monde et chacun doit assumer la législation tant qu'elle existe. N'hésitez donc pas à demander à vous faire payer normalement. C’est un dû. Vous vous ferez peut être rejeter la première fois, mais tenez bon : quand les employeurs indélicats auront vu d'autres que vous demander la même chose, il faudra bien qu'ils changent de moeurs. 

Bien que les rémunérations des chefs maquilleurs soient souvent très mystérieuses, vous pouvez parler avec les collègues pour avoir une idée du niveau des rémunérations normalement pratiquées, et sachez qu'il existe des barèmes minima disponibles sur Internet. Je vous recommande vivement d'en prendre connaissance pour savoir quoi vous faire payer et combien. Mais ces tarifs minimums sont censés être connus par les producteurs. Leur application, obligatoire, dépend en fait de votre implication à défendre votre métier, votre gagne-pain. 

You've not only chosen your school, but also attended its courses and passed the final exam. How will you now find a job ?

You've become a professional makeup artist, so you rightfully hope to earn money working to live. Remember, a profession isn’t just a hobby ; it’s what should ideally cover your essential expenses : rent, insurance, food, holidays, etc. It's normal to expect payment for your work, regardless of your level of professional experience, starting from your first job, even though some may advise otherwise to gain exposure. Those individuals won't be paying your rent, overheads, food, clothing, job search costs, or anything else.

Therefore, there's no need to accept — let alone propose — working for free, as we'll discuss shortly.

While networking is indeed crucial in the film and theatre makeup industry, it's not sufficient on its own. You need more than just good connections to enter and, more importantly, sustain yourself in this field. Despite what you may have heard at school, from family, or unofficially from misguided advisors ("advice is cheap", as they say), accepting unpaid offers advertised in the press or online won't pave the way into the right circles. In reputable circles, it's understood that work deserves compensation, and yours should be too.

If you want to get paid, you must earn it through genuine work : not for free and blindly for an unscrupulous production indifferent to your well-being, but for yourself.

Research makeup artists whose work you admire, which inspires you, and with whom you'd like to collaborate : read credits of films or TV shows, or articles in specialised journals to find their names. Check their CVs online (IMDb, Unifrance, and other technical film and technician databases, see below) and try to contact them first. Know who's who, what they do, with what tools, and in which makeup domain, to target more effectively based on your preferences, skills, and theirs.

Also, make an effort to learn about different professional brands for film and theatre makeup that may not have been covered in your school curriculum: their products, applications, and usage areas. This will prevent surprises when discussing or encountering products you're unfamiliar with on set.

To start effectively in the industry, don't waste time contacting productions or directors unnecessarily ; contact chief makeup artists only. It’s the chief makeup artist who decides the team responsible for the production and may hire you for a film if assistance is needed, ensuring you are paid. Remember, a good assistant often gets more work than an average chief. Later, you may get to know producers, directors, and actors who will hire you as a chief makeup artist on their films.

Even though it's a classic recommendation from job centres, don't send out a generic cover letter tailored for the mainstream industry — extolling your availability, enthusiastic passion for the job, and willingness to work hard (even gratis  as all too often seen) — as it indicates lack of commitment to your own career path.

Instead, craft a personalised, targeted cover letter addressing each makeup artist you contact by name. Mention that you know who they are and what they've done, preventing you from contacting the wrong person. Describe your background, what you enjoy doing, and your capabilities, even if different, to show how they could employ you based on their needs. Be humble yet confident, precise, and fair to yourself, clearly stating what you can bring (not just what you expect to receive), increasing your chances of positive attention.

As suggested in the previous section on portfolios, don't send the same CV to everyone : 

As these two worlds (entertainment and fashion) don't often overlap (this isn't made up, it's a noted fact, whatever the reasons, though it's regrettable perhaps), create a different CV for fashion makeup artists, emphasising the aspects of your talent that would interest them most, and another for film/theatre makeup artists, focusing on what's relevant to them. Remember, you're not applying for someone to take care of you ; you're offering your most useful assistance to an employer, as in any profession, to help them when they need it.

Similarly, if you are applying for a job as an in-store salesperson, highlight your experience in this field on your specific CV if you have any.

Returning to the film domain of interest here, be cautious of pitfalls awaiting ignorant beginners eager to work:

• Between productions already with their teams, the numerous ones disliking solicitors (your CVs go straight to the bin), and those currently preferring underpaid or outright free labour — leading to lack of social security coverage in case of workplace accidents and rendering these "references" null with official bodies like CNC, job centres, retirement funds, etc. — there's no point in calling them for work.

• Many young, inexperienced directors or photographers (not all, thankfully ; serious pros know your work deserves fair pay) will often suggest working voluntarily, in exchange for a DVD or photos — which are rightfully yours anyway, but you might never see them (or rarely), based on my extensive experience and stories from colleagues. They won't respect you (despite your service to them) or your work (since it cost them nothing), and may develop the habit of expecting free work from you.

• However, if you later ask for normal payment, or when they have a regular budget, they'll likely forget you. Moreover, working for free costs you money and time, which goes against your goals. Normalising this practice in productions would harm makeup artists, depriving them of fair compensation.

• Therefore, don't hesitate to assert your value from the outset, ensuring respect for your work, our profession.

Demand payment for your makeup services and full reimbursement of all expenses (travel, supplies, accommodation, etc.), as guaranteed by professional conventions for over 70 years.

Don't be misled by discouraging offers of voluntary work cluttering the internet and certain press outlets ; doing so harms both yourself and fellow professionals, weakening the industry's foundation you wish to build upon. Don't fear someone else taking your job ; if there's no budget for you, there isn't one for anyone else either, and you lose nothing. Sadly, it's necessary to reiterate today that unpaid work is illegal, as is unreported work, and is risky in case of accidents or administrative checks, with producers obliged to comply with the law. Neither makeup artists nor employers can evade it. Nothing can be done ; it applies to everyone, and each must adhere to the legislation while it exists. Thus, don’t hesitate to insist on fair payment. It's your right. You may face rejection initially, but stand firm : when unscrupulous employers see others demanding the same, they'll have to change their ways.

While the salaries of chief makeup artists are often shrouded in mystery, you can discuss with colleagues to get an idea of typical earnings and know that minimum scales are available online. I strongly recommend familiarising yourself with these to understand what to charge and how much. However, these minimum rates should be known to producers. Their mandatory application depends on your commitment to defending your profession, your livelihood.

• Méfiez vous des réputations, bonnes ou mauvaises, comme de la peste ! Elles peuvent ne pas être justifiées. Lors de vos démarches, ne vous laissez jamais influencer par ce qu’on pourra vous dire des gens ; faites-vous votre propre jugement sur des faits : voyez le travail des chefs vous-même. Ce qui vous importera, c’est de travailler pour acquérir de l’expérience. Du moment où, avec lui ou elle, vous pourrez apprendre quelque chose d'utile pour votre métier, peu vous importe que le chef soit ronchon ou souriant (encore que ce soit préférable, mais dans une situation stressante, l’urgence va à l’efficacité sur le travail à faire vite plutôt qu’aux ronds de jambes) ; de plus, les réputations sont transmises selon l’humeur aléatoire des gens et non sur des faits tangibles, elles peuvent donc être frelatées plus ou moins volontairement selon le sentiment de la personne qui s’exprimera devant vous sur le ou la professionnel(le) concerné(e). 

•  Surtout, ne colportez-pas les ragots, ni les on-dits. Soyez VRAI. Ne parlez que de ce qui vous est arrivé personnellement.

• Ne restez jamais seul(e) dans votre coin : gardez le contact avec des collègues de tous niveaux, anciens élèves de votre promotion ou maquilleurs déjà en exercice, entretenez et développez vos connaissances techniques professionnelles pour toujours rester au courant des dernières évolutions, faites des essais chez vous, mais demandez à un collègue, si possible plus expérimenté, de superviser vos essais et démarches afin de ne pas prendre de défauts, et faites-en autant pour lui : on avance toujours mieux à plusieurs qui s’épaulent bien qu’à se morfondre tout seul parce qu’on n’a pas le moral faute de bon boulot payé normalement.

• Même s'il est normal qu'on vous demande de « faire vos preuves » en début de carrière, n’ayez jamais honte de ne pas savoir faire quelque chose dont on vous parle : dites-le simplement et calmement et apprenez-le. On ne peut pas tout savoir, même après de nombreuses années de pratique, encore moins au début. C’est normal de ne pas connaître une chose, c’est anormal et non professionnel de faire semblant de la connaître, et la prétention ne paie pas longtemps. Un bon chef maquilleur, prévenu de vos faiblesses, ne vous enverra jamais au casse-pipes sur quelque chose que vous lui avez annoncé ne pas savoir faire et s'organisera autrement, soit pour vous remplacer par un professionnel plus qualifié, soit pour vous former à ce dont il a besoin. Tout au long de votre vie professionnelle, vous devrez continuer à découvrir les nouveaux matériels et à apprendre les nouvelles techniques pour vous maintenir à jour et au top. 

• En revanche, dans le cinéma-spectacle, ne vous attribuez pas une compétence que vous n'avez pas encore maitrisée en la pratiquant sur un tournage avec des professionnels reconnus du métier. Il n'y a rien de tel pour vous griller que de faire croire que vous savez faire ceci ou cela si au pied du mur votre travail ne donne pas un niveau professionnel présentable sur l'écran. Un chef-maquilleur doit pouvoir avoir une confiance absolue et justifiée en vous. Celui qui vous aurait appelé sur des informations non fondées serait alors obligé de refaire votre travail qui n'aurait pas donné satisfaction, d'où perte de temps sur le tournage et conséquences fâcheuses prévisibles pour toute l'équipe maquillage, surtout pour vous et pour le chef maquilleur. Même s'il a commis une grave erreur en vous faisant venir sans avoir préalablement vérifié la réalité de votre niveau de compétences, c'est vous, pratiquement, qui aurez fait tomber toute l'équipe, et on vous en voudra longtemps, alors méfiez-vous de ce genre de vantardise. 

• Soyez toujours ponctuel, un peu en avance pour avoir le temps de vous préparer ou aider à préparer la salle de maquillage avant l'arrivée du ou des comédiens, surtout pour les maquillages importants. Voyez ce point très important la veille avec votre chef de service si vous êtes engagé comme assistant.
  
  
• Faites vos démarches de recherche d’emploi auprès des chefs maquilleurs sans humilité excessive ni arrogance (si, si, ça existe : j’en ai vu si intimidés qu'ils n'osaient à peine parler et d'autres qui ne voulaient carrément pas esquinter leur vernis à ongles dans la colle à postiches ou une cuvette de plâtre…) : soyez vous-même, curieux, discret, efficace, l’esprit ouvert, serviable, disponible ; acceptez joyeusement toutes les corvées professionnelles (mettre les tables, laver les éponges, etc), mais n’allez pas chercher un café s’il n’est pas demandé gentiment à un moment où celui qui le demande n’est pas occupé. Un assistant n’est pas une boniche mais déjà un respectable collègue. 

• Enfin, quand vous travaillerez dans l’équipe d’un chef maquilleur, pensez que vous ne travaillez pas que pour vous mais pour lui et toute l’équipe dont vous faites partie. Et, alors qu’on écarte vite les mauvaises têtes, on reprend toujours une équipe qui marche bien et donne de bons résultats… donc vous. 

• Quand vous aurez l'opportunité, la chance, de pouvoir aider un chef-maquilleur, soyez à l'écoute, attentif à ses besoins ; observez ses gestes pour les comprendre, et soyez prêt à lui passer les choses dont il a besoin sans qu'il doive les demander, encore moins le répéter, car chaque seconde compte. Ne parlez pas inutilement. Soyez attentif et discret. Une attitude professionnelle aussi sérieuse et fiable, même si elle est parfaitement naturelle ainsi, jouera beaucoup en votre faveur. 

• Ne perdez pas votre temps, ne cassez pas les oreilles des collègues à discuter constamment sur les plateaux de sujets oiseux au lieu de surveiller en silence le travail en cours ; il n’y a rien de plus agaçant ni de pire pour vous faire perdre du boulot. 

• Ne dérangez pas la concentration des collègues qui travaillent en loge en parlant haut et fort au mauvais moment avec des personnels des autres départements. 

• Ne posez pas non plus de questions sans rapport avec ce qu'ils font pendant qu'ils travaillent mais attendez qu'ils aient fini.  

•  Ne mettez pas votre chef maquilleur en mauvaise posture en le contredisant devant témoin. Si vous voulez discuter un point qui vous semble important, faites-le en privé. Il peut avoir des raisons que vous ignorez ou n’avez pas à savoir.

On ne devrait pas avoir besoin de dire ces choses, mais ce sont de simples règles de courtoisie professionnelle qu'il semble nécessaire de rappeler, tant ces fautes de savoir vivre sont fréquentes sur les plateaux. Suivez-les attentivement si vous voulez vous attirer bonne réputation et vous faire réengager.

J'espère que ces quelques conseils élémentaires de bon sens vous seront utiles.
 
On trouvera d'autres précisions sur les règles du jeu du maquilleur débutant au chapitre 12 : Débutant maquilleur : Les "Règles du Jeu". Je vous en recommande vivement la lecture attentive si vous voulez profiter pleinement d'une chance qui se présenterait à vous.
     
Dans le chapitre suivant, je vous parlerai d'un aspect curieusement méconnu du travail du maquillage au sein d'une équipe de production : La préparation du maquillage avant tournage.

• Beware of Reputations, Good or Bad, Like the Plague !
  They may not be justified. In your endeavours, never let yourself be influenced by what others say about people ; form your own judgement based on facts : see the work of the heads of makeup departments for yourself. What matters to you is to work to gain experience. As long as you can learn something useful for your profession with him or her, it doesn’t matter whether the head of makeup is grumpy or cheerful (although the latter is preferable, but in a stressful situation, the priority is efficiency in getting the job done quickly rather than niceties) ; moreover, reputations are passed on based on the random moods of people and not on tangible facts, so they can be more or less intentionally tainted depending on the sentiment of the person speaking to you about the professional concerned.

• Above all, do not spread gossip or rumours. Be TRUTHFUL. Only speak about what has happened to you personally.

• Never stay isolated : keep in touch with colleagues at all levels, former classmates or makeup artists already practising, maintain and develop your professional technical knowledge to always stay abreast of the latest developments, practice at home, but ask a colleague, preferably more experienced, to supervise your practice and efforts to avoid developing bad habits, and do the same for them : progress is always better achieved with mutual support than by brooding alone because you’re disheartened by the lack of a well-paid job.

• Even though it is normal to be asked to "prove yourself" at the start of your career, never be ashamed of not knowing how to do something : simply and calmly admit it and learn. One cannot know everything, even after many years of practice, let alone at the beginning. It is normal to be unaware of something, but it is unprofessional to pretend otherwise, and pretentiousness doesn’t pay off in the long run. A good head of makeup, aware of your weaknesses, will never put you in a situation where you are likely to fail at something you’ve admitted you can’t do and will organise things differently, either by replacing you with a more qualified professional or by training you in what is needed. Throughout your professional life, you must continue to discover new materials and learn new techniques to stay up-to-date and at the top.

• However, in the film and theatre industry, do not claim expertise you have not yet mastered by practising on a set with recognised professionals. There is nothing worse for your reputation than pretending to know how to do something if, when it comes to the crunch, your work does not meet professional standards on screen. A head of makeup must have absolute and justified confidence in you. If someone calls you based on unfounded information and has to redo your unsatisfactory work, this results in lost time on set and predictable negative consequences for the entire makeup team, especially for you and the head of makeup. Even if they made a grave mistake by hiring you without verifying your skill level, it is practically you who will have let the team down, and you will be resented for a long time, so beware of such bravado.

• Always be punctual, a bit early to have time to prepare or help set up the makeup room before the arrival of the actors, especially for significant makeup applications. Check this very important point the day before with your head of department if you are hired as an assistant.

• When job hunting with heads of makeup, avoid excessive humility or arrogance (yes, it exists : I’ve seen some so intimidated they could barely speak, and others who outright refused to dirty their nails with prosthetic adhesive or plaster...) Be yourself, curious, discreet, efficient, open-minded, helpful, available ; willingly accept all professional chores (setting up tables, washing sponges, etc.), but don’t fetch coffee unless asked nicely at a time when the requester is not busy. An assistant is not a servant but already a respectable colleague.

• Finally, when working in a head of makeup's team, remember that you are not working just for yourself but for them and the whole team you are part of. While troublesome individuals are quickly sidelined, a team that works well together and delivers good results is always rehired... which includes you.

• When you have the opportunity, the chance, to assist a head of makeup, be attentive to their needs ; observe their movements to understand them, and be ready to hand them what they need without being asked, let alone repeatedly, because every second counts. Do not talk unnecessarily. Be attentive and discreet. Such a serious and reliable professional attitude, even if it is perfectly natural, will greatly work in your favour.

• Do not waste time, do not annoy colleagues by constantly chatting on set about trivial matters instead of quietly observing the work in progress ; nothing is more annoying or worse for losing you jobs.

• Do not disturb the concentration of colleagues working in the makeup room by talking loudly at inappropriate times with staff from other departments.

• Do not ask irrelevant questions while they are working, but wait until they have finished.

• Do not put your head of makeup in a bad position by contradicting them in front of others. If you want to discuss a point that seems important to you, do it in private. They may have reasons you are unaware of or do not need to know.

These things should not need to be said, but these are simple professional courtesy rules that seem necessary to remind you, as breaches of decorum are frequent on sets. Follow them carefully if you want to earn a good reputation and be rehired.

I hope these few common-sense tips will be useful to you.

Further details on the rules for beginner makeup artists can be found in Chapter 12: Beginner Makeup Artist: The "Rules of the Game." I strongly recommend you read it attentively if you want to make the most of any opportunity that comes your way.

In the next chapter, I will discuss a curiously little-known aspect of makeup work within a production team: Makeup Preparation Before Filming.