Chapitre 14

LES FONDATEURS DU MAQUILLAGE AU CINÉMA

DEPUIS SON ORIGINE À HOLLYWOOD

 (Ce chapitre approfondit succinctement le premier :
 Le Maquillage au Cinéma.)

English version below

Aux débuts du cinéma muet, les acteurs se maquillaient eux-mêmes. Certains étaient plus habiles que d'autres à cet exercice qui leur permettait d'être ainsi appelés pour jouer des rôles et être payés. Tels furent Lon Chaney Sr, Yannos Piccoulas et George Westmore.

Chaney était d'origine irlandaise et fit la carrière d'acteur que l'on sait en se maquillant seul la plupart du temps (on l'appela "L'homme aux 1000 visages"), Piccoulas était grec, mais il changea de nom en arrivant aux Etats-Unis (nous en reparlerons) et Georges Westmore arrivait d'Angleterre. Coiffeur, il se recycla vite dans le maquillage et la fabrication des perruques de cinéma où il devint rapidement une célébrité.

En 1914, un autre jeune acteur anglais, Cecil Holland (1887-1973), arriva à Hollywood où il s'illustra en faisant son maquillage tout seul, puis on lui demanda de commencer à maquiller ses collègues tout en jouant la comédie dans les films alors muets. Il y connut un tel succès qu’on le nomma à la tête du département maquillage de la MGM en 1927. On lui doit la découverte de l’utilisation de la membrane d’un œuf sur l’œil pour donner une illusion de cécité. Ce « truc », très douloureux parait-il, fut utilisé par Lon Chaney dans un de ses célèbres maquillages, Mr Wu. Aujourd’hui, on utilise une lentille beaucoup plus douce.

En 1917, George Henry Westmore (1879-1931) devint le premier grand chef maquilleur d’un studio de Hollywood. Il fonda une dynastie de maquilleurs. Ses enfants et petits enfants ont régné sur la plupart des studios hollywoodiens jusqu’à la disparition des Majors dans les années 80, et leurs descendants sont toujours aujourd’hui des maquilleurs réputés. De nos jours, les studios continuent d’exister, mais plus de la même façon et il n’y a plus de département maquillage intégré sous la responsabilité d’un grand chef de service (Department Head) : 

  • Percy « Perc » Westmore (1904-1970) devint chef Maquilleur de Warner Bros. Pictures ; Gordon Bau lui succéda (voir ci-dessous).
  • Wally Westmore (1906-1973) dirigea le maquillage chez Paramount Pictures (qui eut longtemps une branche parisienne jusqu’à l’arrivée des allemands à Paris en 1940) ; 
  • Monte Westmore (1902-1940) dirigea le département maquillage de Selznick Pictures aujourd’hui disparue ; 
  • Montague "Monty" Westmore (1923-2007), débuta à la Warner Bros. avec son grand père Perc Westmore, puis devint le maquilleur favori de Paul Newman (entre autres).
  • Bud Westmore (1918-1973) succéda à Jack Pierce chez Universal en 1947 ; 
  • Ern Westmore (1904-1967), frère jumeau de Perc, dirigea le département maquillage de  RKO Pictures. 
  • Michael Westmore Sr. était le fils ainé de Monte Sr. Ses autres fils sont Monty Jr. et Marvin George Westmore, aujourd’hui retraités, mais leur enfants Michael Westmore Jr., Kandace Westmore, Kevin Westmore, et beaucoup d’autres sont encore en activité. 

 
Il y avait une combinaison de talents et d’ambitions dans cette famille. 

Il faut ajouter que les Westmore non seulement maquillèrent pour le cinéma, mais ils ont créé une boutique Westmore (des années 40 aux années 70) et une gamme de produits de ville (aujourd’hui disparue) avec d’excellents fonds de teints fluides utilisés pour la beauté des stars puis des femmes en général et une poudre qui fut la meilleure poudre de maquillage pendant des années, utilisée par beaucoup des meilleurs maquilleurs du monde entier. 

 

Dans d’autres studios, cependant, d’autres maquilleurs également talentueux ont dirigés les maquillages et d’autres lignées sont apparues. 

 

Yannos Piccoulas, devenu Jack Pierce (1889-1968), fut recruté par Carl Lemmle Jr, fils du fondateur et directeur d’alors Carl Lemmle Sr pour diriger les maquillages du Studio Universal  en 1928, et c’est à lui qu’on doit la plus belle lignée de maquillages fantastiques de l’histoire du cinéma. Jack Pierce créa, entre autres, le maquillage de Boris Karloff pour Frankenstein (1931) et on sait le succès que ce maquillage continue d’avoir 90 ans après, La Momie, Le Loup-Garou sur plusieurs acteurs, et tant d’autres personnages… Malheureusement, il travaillait presque toujours à la main et ses maquillages pour excellents qu’ils furent, duraient plusieurs heures. Curieusement, il n'est pas souvent crédité au générique de la plupart de ces films qui lui doivent leur succès. Comme il n’avait pas reçu de contrat lors de son engagement amical par le producteur Carl Lemmle Jr., il a été remplacé du jour au lendemain en 1947 par Bud Westmore. Jack Pierce est une source d’inspiration aujourd’hui encore pour les vrais maquilleurs de fiction. Après son éviction brutale des studios dont il avait fait la gloire, il a continué à travailler pour quelques films et séries télévisées, et après tant de succès il est mort dans la misère peu à peu oublié. Sa mort a été cependant annoncée à la radio et à la télévision. 

 

Autre exception au règne de la famille Westmore, les studios M.G.M. (La célèbre Métro Goldwyn Meyer, avec le célèbre lion rugissant), une autre dynastie de grand talent s’est installée. Jack Dawn (1890-1961), puis ses fils Wes Dawn (1998-1990) et Bob Dawn (1921-1983) qui devint free-lance, et le fils de celui-ci Jeff Dawn, puis le fils de ce dernier Patrick Dawn. Tout cela forme une lignée considérable. C’est à Jack Dawn que l’on doit le premier grand film en couleurs Autant en emporte le vent avec de nombreux maquillages à prothèses. Il y avait une équipe formidable sur ce film, presque tous les maquilleurs de l'époque, parmi lesquels Ben Nye est un des plus célèbres.

Ben Nye (1907-1986) fondera aussi une lignée de maquilleurs et une marque de produits cosmétiques d’excellente qualité avec des couleurs spécifiques pour à peu près tout. Ses deux fils Ben Nye Jr. et Dana Nye ont aussi eu une grande carrière dans le cinéma et Dana a continué à gérer et developper la marque de produits cosmétiques. 

 

William Tuttle (1912-2007) succéda à la tête de la MGM à Bud Westmore et remporta le premier Oscar du maquillage en 1965 pour 7 faces of Dr Lao. Il a lancé une gamme de produis en crème  H.P. (= Haute Pigmentation) Color Creme Cosmetics qui pouvait être utilisée tant sur la peau que sur les prothèses sans necessiter autant de poudre que les classiques RMGP dont nous avons déjà parlé par ailleurs. 

 

N’oublions pas Ellis Burman (1902-1974), un maître de la sculpture et des matériaux de prothèses pour Jack Pierce et Jack Dawn (entre autres), et son fils Tom Burman qui fut apprenti à la 20th Century Fox avec Ben Nye puis avec John Chambers sur la Planète des Singes.

Tom Burman, à partir de 1960, créa des choses aussi extraordinaires que l’endosquelette de Terminator. N’oublions pas non plus les deux fils de Tom, Rob Burman et Barney Burman, deux experts du maquillage spécial. Tom Burman a fondé les Burman Industries, actuellement dirigé par son ex épouse Sandra. Rob Burman a fondé Rubber Wear qui fabrique et distribue des prothèses en mousse de latex dans le monde entier. 

 

Pensons aussi à tous les maquilleurs engagés par les studios mais dont les noms n’apparaissent pas au générique puisqu’il était de tradition à l’époque  de ne citer que le chef de département tant en maquillage qu’en coiffure, même si les chefs ne faisaient pas tout le travail eux-mêmes. Cette mauvaise tradition a donné l’idée plus tard aux producteurs qu’un chef maquilleur pouvait tout faire tout seul sur un film et qu’il n’avait pas besoin d’assistant. Heureusement, cela tend à revenir à une plus saine vision des choses aujourd’hui, surtout pour les maquillages spéciaux. 

 

Max Factor (1877-1938), de son nom originel Maksymilian Faktorowicz, était un esthéticien, un coiffeur et un perruquier polonais, arrivé aux USA en 1908. Il développa rapidement un atelier de perruques pour le cinéma et devient vite célèbre. Il créa une ligne de produits de maquillage spécifiques pour le cinéma, fond de teint en tubes, pour améliorer les produits existant alors. Ses produits eurent rapidement un grand succès dans le studios. Avec son fils, Max Factor Jr. il inventa en 1935 le Pan-Cake (fard à l’eau en boite) bien plus pratique que les fonds de teint en poudre dispersés dans un liquide ou les crèmes à texture de pâte dentifrice en usage à l’époque, puis en 1948, le fard en crème plus fin mais plus solide que la pâte en tube genre dentifrice classique et le commercialisa dans le monde entier sous le nom de Pan-Stik. Cette texture est encore aujourd’hui la meilleure forme qui soit de fond de teint pour le cinéma en raison de sa versatilité : il peut être mis très fin ou très couvrant selon les besoins. Max Factor a eu un fils, Franck Factor (1904-1996), qui fit aussi du cinéma à Hollywood mais qui reprit le prénom Max pour présider la société portant ce nom en 1938 à la mort de son père. La société ne fait plus aujourd’hui tous les produits et coloris qui la rendirent célèbre dans le cinéma, et il ne reste plus qu'une petite gamme de produits de beauté de ville. 

 

Les frères Gordon (1907-1975) et George Bau (1905-1974), à l’origine ingénieurs chimistes dans une usine de latex se reconvertirent assez vite dans le maquillage avant la 2e guerre mondiale. Appelés par Perc Westmore, George fut chargé de développer la mousse de latex et Gordon fut chargé d’appliquer le maquillage de Quasimodo pour Charles Laughton sur Notre Dame de Paris (The Hunchback de Notre Dame) avant de succéder chez Warner Bros. à Perc Westmore jusqu’en 1972. George perfectionna la mousse de latex et la reduisit de 12 à 15 ingrédients à 4 composants + 1 démoulant. Il ravitailla longtemps sur commande spéciale les autres maquilleurs (dont un certain Dick Smith, de New York…) avec sa formule restée secrète sous la marque G.T. Bau Laboratories. Le monde du maquillage doit énormément à George et Gordon Bau. Entre autres choses (le système du Roll-on Mascara, par exemple, repris par beaucoup de marques) toujours en usage actuellement, Gordon et George Bau sont les inventeurs de la formule du Old Age Stipple, un très intéressant produit, mélange de latex et de gélatine, très utilisé pour fripper la peau. Ce produit a été repris par la suite par beaucoup d’autres marques.

Charlie Schram (1911-2008), après la mort de George en 1974, hérita de la fameuse formule secrète de la mousse, l’améliora et la commercialisa, toujours à 4 composants + démoulant, sous l'étiquette « Windsor Hills Laboratories » puis la transmit peu avant de mourir à Rick Baker qui la transmit à Tom Burman qui la commercialisa sous son nom. 

 

John Chambers (1922-2001) utilisa le R&D Foam latex system, une autre mousse disparue, pour créer à la demande de Ben Nye les prothèses de La Planète des Singes, ce qui lui valut un Oscar d'honneur. Il changea aussi un homme en cobra sur SSSSnake avec l’ami Dan Striepeke, avec qui il fut responsable des maquillages du film de John Huston Le dernier de la Liste où je découvris les prothèses en mousse de latex sur plusieurs personnages. Je décidais alors de m'orienter dans cette voie.

Dan Striepeke (1930-2019), déjà maquilleur chevronné après dix ans de métier et deux ans sur la série TV Mission Impossible, avait travaillé avec John Chambers et Ben Nye à la création des maquillages de La Planète des Singes en 1967. Il succéda ainsi naturellement à Ben Nye à la tête du département Maquillage à la 20th Century Fox en 1967, puis dirigea les films et séries suivants ainsi que beaucoup d’autre films de cette importante compagnie.

Dick Smith (1922-2014) n’a pas débuté à Hollywood mais à New York en 1940 où il fut recruté en 1941 comme maquilleur puis en 1945 comme premier Chef Maquilleur de la chaine de télévision NBC. A cette époque, la télévision (encore en N&B) débutait et transmettait non seulement les informations, mais aussi beaucoup de fictions en direct et Dick Smith eut l’occasion d’y développer son habilité à faire des prothèses. On lui doit aussi d’avoir créé, en collaboration avec la société Max Factor, la gamme de coloris spéciaux pour la télévision en couleur alors naissante, en système américain PAL, la série CTV-1W à CTV-12W qui devint vite le standard international au cinéma pendant des années. Ces coloris ont été repris avec plus ou moins d'exactitude par la suite dans beaucoup d’autres marques, et sont toujours utilisés largement. Dick Smith n’a jamais créé, pour autant que je sache, sa propre formule de mousse, mais il a utilisé, voire amélioré, toutes celles qui existaient sur le marché à l’époque. Il reconnait avoir reçu à cet égard un soutien formidable de John Chambers et de George Bau, mais n’a jamais connu la recette exacte de sa mousse.
Il a quitté NBC en 1959 pour se lancer dans le cinéma. Dick Smith a été un insatiable pionnier de la généralisation de l’usage des prothèses réalistes ou surnaturelles, améliorant les techniques de moulage, inventant le masque fractionné par l’éclatement des sculptures pour réaliser des vieillissements en plusieurs petites pièces souples se chevauchant au lieu d'un seul masque un peu rigide (Little Big Man, Amadeus, entre autres…), développant les possibilités de la mousse de latex, puis de la gélatine dont il avait amélioré sur Marathon Man la recette originale abandonnée depuis avant la 2e guerre mondiale. Il a obtenu un Oscar pour Amadeus et un Oscar pour l’ensemble de sa carrière. Comme tous les maquilleurs à l’ancienne, il savait tout faire en maquillage depuis la beauté la plus banale jusqu’au maquillage à prothèses le plus élaboré, y compris le postiche poil à poil fait main.
Il a créé un cours de maquillage par correspondance auquel ont souscrit des centaines de maquilleurs du monde entier, dont tous ceux qui sont aujourd’hui parmi les meilleurs maquilleurs du monde, à commencer par Rick Baker dont on ne compte plus les Oscar. 
Depuis la mort de Dick Smith en 2014, son cours continue en ligne et c’est une équipe de ses anciens élèves (dont plusieurs sont oscarisés) qui corrige les exercices des élèves. Malgré le prix élevé (mais justifié) de son cours, l’investissement en valait la peine, car les élèves pouvaient alors toujours lui poser toutes les questions qu'ils voulaient. Peut-être reparlerai-je une autre fois des carrières de ces élèves dont le total des Oscars est impressionnant, mais ils font partie d’une autre génération… 

 

Charlie Gemora (1903-1961),qu'on ne doit pas oublier ici, fut un acteur connu à Hollywood depuis l’entre deux guerres pour interpréter les rôles de singes et de gorilles dont il s’était fait comme une spécialité. C’était un sculpteur, acteur, cascadeur et maquilleur et il faisait les masques de ses costumes en mousse de latex dès la moitié des années 30. Il a beaucoup travaillé dans les équipes des Department Heads, et est ainsi un de ces héros du maquillage hollywoodien "non crédité" la plupart du temps, mais ça n'enlève rien à son talent ni à son ingéniosité. 

     

Maurice Seiderman (1907-1989) qu'il me semblerait injuste de ne pas citer ici eut une carrière aussi discrète que son talent fut énorme. Né en Russie en 1907, il est arrivé aux USA après la Révolution d’Octobre 1917. Il a commencé à travaillé chez RKO pour « balayer les cheveux », mais il y avait son petit coin-atelier et y faisait des prothèses tout seul. C’est là qu’il fut remarqué en 1940 par Orson Welles qui à 25 ans lui demanda s’il pourrait transformer complètement son visage progressivement de 25 à 75 ans pour le film Citizen Kane. Les maquillages de Seiderman sont devenus un succès majeur de l'Histoire du maquillage. Dès lors, Maurice est devenu le maquilleur préféré d’Orson Welles, mais sans être cité au générique le plus souvent. Or ses maquillages ont inspiré par leur qualité et leur technique un autre jeune maquilleur qui a depuis fait une grande carrière, Dick Smith, et qui lui a dédié affectueusement son livre Do it Yourself Make-up Handbook . Ce n’est certainement pas un mince hommage. Or, assez bizarrement, on ne trouve presque pas de trace de lui. Pourquoi ? Mystère. 

 

Tom McLaughlin, à Londres, créa aussi sous son nom en fin des années 60 une formule de mousse de latex qui disparut pendant quelques années mais fut reprise plus tard sous le nom de Monster Makers. Tom a depuis émigré aux USA et y a créé une société traitant les produits pour les prothèses en silicone. 

 

A Londres également, Stuart Freeborn (1914-2013) créateur de nombreux maquillages extraordinaires (2001, l'Odyssée de l'Espace, Noblesse oblige, Star Wars, Oliver Twist, Dr. Folamour, et tant d'autres…) et père du célèbre Yoda est à l’origine de l’excellente mousse commercialisée un temps par son neveu John Woodbrige. Je crois savoir que cette mousse est aujourd’hui la base de celle commercialisée sous la marque Alcone à New York. 

 

Christopher Tucker (1946-2021), était une basse d’opéra et se fabriquait souvent des prothèses en latex pour les rôles de composition auxquels sa voix le cantonnait, souvent des vieillards alors qu’il était encore tout jeune homme. Petit à petit, on lui demanda d’en faire pour d’autres au théâtre puis pour la télévision. Ce célèbre créateur anglais du maquillage de l’Elephant Man et du Phantom of the Opéra, entre autres chefs-d'œuvres, fabriquait aussi sa mousse selon sa propre formule, mais, à ma connaissance, il ne l’a pas commercialisée. C’est un homme adorable, un ami précieux. 

 

Kryolan-Brändel, qui devint Kryolan, a créé le système A-150 de mousse de latex qui est maintenant « fabriqué » aussi à San Francisco. Notons que ce qu’on appelle abusivement « Mousse à froid » (« Cold foam ») n’est pas de la mousse de latex (qui nécessite une cuisson de plusieurs heures dans un four autour de 95-100°C), mais de la mousse de polyuréthane. Le processus n’est pas du tout le même. Les résultats non plus.

 

D’autres formules de mousses  de latex sont apparues, d’autres ont disparu, mais je n’en connais pas tous les détails…  

UN PEU D'HISTOIRE DU MAQUILLAGE 

C'est à Dick Smith qu'on doit le célèbre PAX, un mélange à parts égales de colle acrylique Pros Aide avec du colorant LiquiteX, utilisée pour la première fois dans les années 1990 alors qu'il avait été mandaté pour faire des retouches sur le mannequin de Regane, du film l'Exorciste, exposé au New York’s Museum of the Moving Image. (Merci à Jill Rockow pour cette info)

Notons que le latex base de la mousse de latex était un latex cru concentré à 68% de matière solide en suspension, alors que le latex utilisé pour faire des masques creux ou des « coquilles » est un latex prévulcanisé concentré à 60%. Il existe aussi une catégorie autour de 50%. Aujourd’hui, le latex devenu trop cher a été remplacé par une autre qualité. Ça ne semble pas faire une grosse différence, mais au lieu de mettre 150 g de latex base dans une unité basique de mélange, il est suggéré dorénavant d'en mettre jusqu'à 170 g pour l’équilibrer plus facilement avec les autres composants.

Dans les années 30 et 40, la gélatine avait été utilisée pour fabriquer des prothèses mais fut abandonnée car elle fondait à la chaleur des projecteurs des studios, n’étant pas assez concentrée.

Dans les années 70, grâce à Dick Smith sur Marathon Man, la gélatine plus concentrée est revenue sur le marché pour la fabrication des prothèses. Egalement avant la guerre, on faisait des faux crânes à base de nitrate de cellulose, le fulmicoton qui servait aussi à fabriquer le collodion et le support des pellicules de cinéma, mais ce produit très inflammable, parfois explosif, rétrécissait à la chaleur dévoilant parfois la peau non maquillée voire la racine des cheveux. Ce produit fut abandonné pour le latex. Ce n'est qu'autour de 1950 qu'on remplaça le nitrate de cellulose par du vinyle dissous dans l'acétone puis dans les années 2010 apparut le plastique polyuréthane soluble à l'alcool. Ces produits pour faire les faux crânes servent aussi à encapsuler le silicone des prothèses.

Puis le silicone est bientôt apparu mais était difficile à maquiller jusqu’à ce qu’un autre Smith, Gordon Smith, maquilleur canadien et chercheur assidu, généralise l’usage d’un produit spécifique, le « deadener » qui avait pour but d’assouplir le silicone. Il eut aussi l’idée d’encapsuler le silicone entre deux couches de plastique à faux crâne, ce qui permit de maquiller plus facilement les prothèses avec à peu près tous les fonds de teints possible, du fard crème classique en stick ou en boite au spécial pour prothèses (RMGP = Rubber Mask Greasepaint) ou au fard à l’alcool. Cette technique des prothèses encapsulées a depuis pris une énorme ampleur dans le métier et est couramment enseignée un peu partout pour un prix modique.

Je dois un grand  M E R C I  à mon ami Scott Essman (de Los Angeles, journaliste spécialisé et professeur indépendant de cinéma, scénariste et réalisateur d’un très beau DVD rendant hommage à Jack Pierce) pour lequel Rob Burman a conçu et coordonné la reconstitution des principaux maquillages de Pierce, qui fut une source d’inspiration et m’a permis d’utiliser sa grande connaissance du maquillage de cinéma pour rassembler ainsi de manière cohérente toutes ces informations que j’avais déjà en tête.

Il manque ici bien des noms, bien des dates, bien des faits, je les mettrai quand j'aurai le temps, mais je pense vous avoir déjà indiqué quelques-uns des principaux fondateurs qui ont apporté des choses importantes au métier du maquillage au cinéma. Cela vous donnera déjà une idée de ce qu'est le maquillage de cinéma, grâce à qui et comment on en est arrivé là où en sont les choses aujourd'hui. Tous les grands artistes mentionnés sur cette page ont beaucoup travaillé pour que le maquillage évolue depuis Méliès. Il vous appartient de continuer à travailler autant pour le faire évoluer à nouveau et faire à votre tour d'aussi grandes et belles choses que vos prédécesseurs. Connaissez-les, respectez-les, profitez de leur enseignement, et transmettez-le à votre tour.

L'histoire du maquillage au cinéma ne finit pas là, alors, d’autres articles suivront…

Le premier est une explication, car beaucoup de jeunes maquilleurs, étudiants ou déjà débutants, ne semblent pas comprendre Pourquoi il faut apprendre le Postiche.

THE FOUNDERS OF FILM MAKE-UP ARTISTRY 

SINCE ITS ORIGINS IN HOLLYWOOD

This chapter deepens Chapter 1 : Make-up Artistry in Cinema.

At the beginning of silent cinema, actors did their own makeup. Some were more skilled at this than others, which helped them get cast in numerous  roles and be paid. Such were Cecil Holland, Lon Chaney Sr., Yannos Piccoulas, and George Westmore.

Lon Chaney was of Irish descent and made a well-known acting career by often doing his own makeup (he was called "The Man of a Thousand Faces"). Piccoulas was Greek, but he changed his name upon arriving in the United States (we'll discuss this later). George Westmore came from England. A hairdresser, he quickly transitioned to makeup and wig making for cinema, where he soon became a celebrity.

In 1914, another young English actor, Cecil Holland (1887-1973), arrived in Hollywood, where he distinguished himself by doing his own makeup. He was then asked to start doing makeup for his colleagues while acting in the silent films. He was so successful that he was appointed head of the makeup department at MGM in 1927. He is credited with discovering the use of an egg membrane on the eye to give the illusion of blindness. This trick, reportedly very painful, was used by Lon Chaney in one of his most famous makeups, Mr. Wu. Today, a much gentler contact lens is used.

In 1917, George Henry Westmore (1879-1931) became the first head makeup artist at a major Hollywood studio. He founded a dynasty of makeup artists. His children and grandchildren dominated most Hollywood studios until the decline of the Majors in the 1980s, and their descendants are still renowned makeup artists today. Nowadays, studios continue to exist, but not in the same way, and there is no longer an integrated makeup department under the responsibility of a head of department:

  • Percy “Perc” Westmore (1904-1970) became head makeup artist at Warner Bros. Pictures; Gordon Bau succeeded him (see below).
  • Wally Westmore (1906-1973) headed the makeup department at Paramount Pictures, which had a Paris branch until the Germans arrived in Paris in 1940.
  • Monte Westmore (1902-1940) led the makeup department at the now-defunct Selznick Pictures.
  • Montague "Monty" Westmore (1923-2007) began at Warner Bros. with his grandfather Perc Westmore, then became the favourite makeup artist of Paul Newman, among others.
  • Bud Westmore (1918-1973) succeeded Jack Pierce at Universal in 1947.
  • Ern Westmore (1904-1967), Perc's twin brother, headed the makeup department at RKO Pictures.
  • Michael Westmore Sr. was the eldest son of Monte Sr. His other sons, Monty Jr. and Marvin George Westmore, are now retired, but their children Michael Westmore Jr., Kandace Westmore, Kevin Westmore, and many others are still active.


There was a combination of talent and ambition in this family.

The Westmores not only worked as makeup artists for the cinema, but they also created the Westmore Salon (operating from the 1940s to the 1970s) and a range of cosmetics (now discontinued) with excellent liquid foundations used for the beauty of stars and then women in general, as well as a powder that was considered the best makeup powder for years, used by many of the best makeup artists worldwide.

In other studios, however, other equally talented makeup artists led the makeup departments, and other dynasties emerged.

Yannos Piccoulas, who became Jack Pierce (1889-1968), was recruited by Carl Laemmle Jr., son of the founder and then director Carl Laemmle Sr., to head the makeup department at Universal Studios in 1928. He is credited with creating some of the most iconic fantasy makeup in cinema history. Jack Pierce created, among others, the makeup for Boris Karloff in "Frankenstein" (1931), which continues to be celebrated 90 years later, "The Mummy," "The Wolf Man" on several actors, and many other characters. Unfortunately, he often worked by hand, and his makeup, excellent as it was, took several hours to complete. Curiously, he is not often credited in the titles of most of these films that owe their success to his work. Since he had not received a contract when he was hired informally by producer Carl Laemmle Jr., he was replaced overnight in 1947 by Bud Westmore. Jack Pierce remains an inspiration to true fiction makeup artists today. After his abrupt dismissal from the studios, whose glory he had helped achieve, he continued to work on a few films and television series, but after so many successes, he died in poverty, gradually forgotten. However, his death was announced on radio and television.

Another exception to the Westmore family's dominance was the M.G.M. Studios (the famous Metro-Goldwyn-Mayer, with the iconic roaring lion). Another dynasty of great talent established itself there: Jack Dawn (1890-1961), followed by his sons Wes Dawn (1998-1990) and Bob Dawn (1921-1983), who became a freelancer, and Bob's son Jeff Dawn, then Jeff's son Patrick Dawn. This forms a remarkable lineage. Jack Dawn is credited with the makeup for the first major colour film, "Gone with the Wind," which featured numerous prosthetic makeups. There was a formidable team on this film, including almost all the makeup artists of the time, among whom The Bau brothers and Ben Nye are of the most famous.

Ben Nye (1907-1986) also founded a line of makeup artists and a brand of high-quality cosmetic products with specific colours for nearly everything. His two sons, Ben Nye Jr. and Dana Nye, also had significant careers in the cinema, and Dana continued to manage and expand the cosmetic brand.

William Tuttle (1912-2007) succeeded Bud Westmore as head of makeup at MGM and won the first-ever Academy Award for makeup in 1965 for "7 Faces of Dr. Lao." He launched a range of products called H.P. (High Pigmentation) Color Creme Cosmetics, which could be used both on skin and prosthetics without requiring as much powder as the classic RMGP, which we have discussed previously.

Let’s not forget Ellis Burman (1902-1974), a master sculptor and prosthetic materials expert for Jack Pierce and Jack Dawn, among others. His son Tom Burman apprenticed at 20th Century Fox with Ben Nye and then with John Chambers on "Planet of the Apes."

Tom Burman, from 1960 onwards, created extraordinary works, including the endoskeleton of "The Terminator." Additionally, his two sons, Rob Burman and Barney Burman, are experts in special makeup effects. Tom Burman founded Burman Industries, which is currently managed by his ex-wife Sandra. Rob Burman founded Rubber Wear, which manufactures and distributes latex foam prosthetics worldwide.

Let’s also remember all the makeup artists employed by the studios whose names did not appear in the credits, as it was customary at the time to only mention the department head for both makeup and hair, even if the heads did not do all the work themselves. This unfortunate tradition later led producers to believe that a head makeup artist could handle everything alone on a film without needing assistants. Fortunately, this perception is shifting towards a healthier understanding, especially for special makeup effects.

Max Factor, (1877-1938), originally named Maksymilian Faktorowicz, was a Polish cosmetician, hairdresser, and wig maker who arrived in the USA in 1908. He quickly developed a wig workshop for the cinema and soon became famous. He created a line of specific makeup products for the film industry, including tube foundation, to improve the existing products of the time. His products quickly became popular in the studios. In 1935, with his son, Max Factor Jr. (1904-1996) he invented Pan-Cake (a compact water-based makeup) which was much more practical than the powdered foundations mixed with liquid or the toothpaste-textured creams used at the time. Then, in 1948, he introduced a finer, more solid cream foundation than the classic toothpaste-like tubes and marketed it worldwide as Pan-Stik. This texture is still considered the best form of foundation for cinema due to its versatility: it can be applied very thinly or with full coverage as needed. Max Factor had a son, Frank Factor (1904-1996), who also worked in Hollywood but adopted the name Max to lead the company. Today, the company no longer produces all the products and colours that made it famous in the cinema, and only a small range of beauty products for the general public remains.

Brothers Gordon (1907-1975) and George Bau (1905-1974), originally chemical engineers at a latex factory, quickly transitioned into the makeup industry before World War II. Summoned by Perc Westmore, George was tasked with developing foam latex while Gordon applied makeup to Charles Laughton as Quasimodo in "The Hunchback of Notre Dame" before succeeding Perc Westmore at Warner Bros. until 1972. George perfected the foam latex recipe, reducing its formulation from 12-15 ingredients to 4 components plus 1 releasing agent. He supplied this secret formula, known under the brand G.T. Bau Laboratories, to other makeup artists by special order, including a certain Dick Smith from New York. The Bau brothers are credited with inventing the Old Age Stipple formula, a blend of latex and gelatin widely used for creating wrinkles, which became a staple in the industry and was adopted by many other brands.

Charlie Schram (1911-2008), after George Bau's death in 1974, inherited the formula, improved it, and commercialized it under Windsor Hills Laboratories, continuing with 4 components plus the releasing agent. He later passed it on to Rick Baker before Tom Burman eventually marketed it under his name.

John Chambers (1922-2001) used the R&D Foam Latex System, another now-defunct foam, to create prosthetics for "Planet of the Apes" at the request of Ben Nye, which earned him an honorary Oscar. Chambers also transformed a man into a cobra on "SSSSSnake" alongside his friend Dan Striepeke, with whom he also did the extraordinary makeups of John Huston's The list of Adrian Messenger that was a shock for me when I saw the foam latex disguises of the bad guy. I decided to become involved with such things.

Dan Striepeke (1930-2019), already a seasoned makeup artist with a decade of experience and two years on the Mission: Impossible TV serie, collaborated with John Chambers and Ben Nye on the makeup effects for Planet of the Apes in 1967. He naturally succeeded Ben Nye as head of the Makeup Department at 20th Century Fox in 1967, subsequently overseeing numerous films and series for the major studio.

Dick Smith (1922-2014) didn't start his career in Hollywood but in New York in 1940, where he was recruited in 1941 as a makeup artist and then in 1945 as the first Head Makeup Artist for NBC television. At that time, television (still in black and white) was just beginning and broadcast not only news but also many live fictions. This provided Dick Smith with the opportunity to develop his skills in creating prosthetics. He is also credited with creating, in collaboration with the Max Factor company, a range of special colour shades for the then-emerging colour television, using the American PAL system. This series, CTV-1W to CTV-12W, quickly became the international standard in cinema for years. These colours have been replicated, with varying degrees of accuracy, by many other brands and are still widely used.

As far as I know, Dick Smith never created his own foam formula, but he used and even improved all the ones available on the market at the time. He acknowledged receiving tremendous support in this regard from John Chambers and George Bau, but never knew the exact recipe for their foam.

He left NBC in 1959 to venture into cinema. Dick Smith was a relentless pioneer in the widespread use of realistic or supernatural prosthetics, enhancing moulding techniques, inventing the fractionated mask by breaking up sculptures to create ageing effects using several overlapping flexible pieces instead of a single somewhat rigid mask (as seen in Little Big Man and Amadeus), and developing the capabilities of latex foam, and then gelatin, whose original formula he improved for Marathon Man after it had been abandoned before World War II. He won an Oscar for Amadeus and an Academy Award for his lifetime achievement. Like all old-school makeup artists, he could do everything from the most mundane beauty makeup to the most elaborate prosthetic makeup, including handmade hairpieces applied strand by strand.

He created a correspondence makeup course that was subscribed to by hundreds of makeup artists worldwide, including those who are now among the best in the world, starting with Rick Baker, who has won numerous Oscars. Since Dick Smith's death in 2014, his course continues online, and a team of his former students (several of whom are Oscar winners) corrects the students' exercises. Despite the high (but justified) price of his course, the investment was well worth it as students could always ask him any questions they wanted. Perhaps I'll discuss the careers of these students, whose total number of Oscars is impressive, another time, as they belong to a different generation...

Charlie Gemora (1903-1961), whom we must not forget here, was an actor known in Hollywood since the interwar period for his roles as monkeys and gorillas, a niche he made his specialty. He was a sculptor, actor, stuntman, and makeup artist, crafting the masks for his costumes out of foam latex as early as the mid-1930s. He worked extensively in the teams of Department Heads and thus remains one of those unsung heroes of Hollywood makeup, often uncredited but no less talented and ingenious.

Maurice Seiderman (1907-1989), whose career it would be unfair not to mention here was as discreet as his talent was immense. Born in Russia in 1907, he arrived in the USA after the October Revolution of 1917. He began working at RKO, initially sweeping hair, but he had his own little workshop corner where he independently created prosthetics. It was there in 1940 that Orson Welles, then 25 years old, noticed him and asked if he could gradually transform his face from 25 to 75 years old for the film Citizen Kane. Seiderman’s makeup became a major success in the history of makeup artistry. From then on, Maurice became Welles’ preferred makeup artist, though he was often uncredited. His makeup work inspired another young artist who went on to have a remarkable career, Dick Smith, who affectionately dedicated his Do It Yourself Make-up Handbook to Seiderman. This is certainly a significant homage. Yet, strangely enough, there is little trace of him. Why? It's a mystery.

Tom McLaughlin, in London, also created a latex foam formula under his name in the late 1960s, which disappeared for a few years but was later revived under the name Monster Makers. Tom has since emigrated to the USA and established a company dealing with products for silicone prosthetics.

In London as well, Stuart Freeborn (1914-2013), creator of numerous extraordinary makeups (2001: A Space Odyssey, Kind Hearts and Coronets, Star Wars, Oliver Twist, Dr. Strangelove, and many others) and the father of the famous Yoda, originated an excellent foam that was briefly marketed by his nephew John Woodbridge. I believe this foam is now the basis of the one sold under the Alcone brand in New York.

Christopher Tucker (1946-2021), originally an opera bass, often made latex prosthetics for his character roles, which his voice often confined him to, usually elderly men despite his youth. Gradually, he was asked to make them for others in theatre and then television. This famous English creator of the makeup for The Elephant Man, Quest for Fire, I, Claudius, and The Phantom of the Opera, among other masterpieces, also made his own foam according to his formula, but to my knowledge, he never marketed it. He was an adorable man and a precious friend.

Kryolan-Brändel, which became Kryolan, created the A-150 foam latex system, now also manufactured in San Francisco. It should be noted that what is often incorrectly referred to as cold foam is not foam latex (which requires several hours of baking in an oven at around 95-100°C) but polyurethane foam. The process is entirely different, as are the results.

Other latex foam formulas have appeared and disappeared, but I don’t know all the details...

A Bit of Makeup History

It was Dick Smith who introduced the famous PAX, an equal parts mixture of Pros-Aide acrylic adhesive with Liquitex colorant, first used in the 1990s when he was commissioned to do touch-ups on the mannequin of Regan from the film "The Exorcist," exhibited at New York’s Museum of the Moving Image. (Thanks to Jill Rockow for this info)

It’s worth noting that the latex base for foam latex was raw latex concentrated to 68% solid matter in suspension, whereas the latex used for making hollow masks or shells is pre-vulcanized latex concentrated at 60%. There is also a category around 50%. Today, the natural latex has become too expensive and has been replaced by another quality. It may not seem like a big difference, but instead of putting 150g of latex base into a basic unit of mix, it is now suggested to put up to 170g to balance it more easily with the other components.

In the 1930s and 40s, gelatin was used to make prosthetics but was abandoned because it melted under the heat of studio lights, as it wasn’t concentrated enough.

In the 1970s, thanks to Dick Smith on Marathon Man, more concentrated gelatin made a comeback for prosthetic making. Also, before the war, bald caps were made from cellulose nitrate, the guncotton also used to make collodion and the base of film stock, but this highly flammable, sometimes explosive material shrank under heat, revealing unmade-up skin or even the hair roots. This product was replaced by latex. It was only around 1950 that cellulose nitrate was replaced by vinyl dissolved in acetone, and then in the 2010s, alcohol-soluble polyurethane plastic appeared. These products for making fake skulls also serve to encapsulate silicone prosthetics.


Silicone eventually appeared but was difficult to apply makeup to until another Smith, Canadian makeup artist and diligent researcher Gordon Smith, popularised the use of a specific product called deadener to soften the silicone. He also had the idea of encapsulating silicone between two layers of plastic used for bald caps, which allowed for easier application of makeup to the prosthetics with nearly all types of foundations, from classic cream sticks or pots to special prosthetic makeup (RMGP - Rubber Mask Greasepaint) or alcohol-activated makeup. This technique of encapsulated prosthetics has since gained significant popularity in the industry and is widely taught at a modest price.

I owe a great deal of thanks to my friend Scott Essman, of Los Angeles, a specialised journalist and independent film professor, screenwriter, and director of a beautiful DVD tribute to Jack Pierce, for which Rob Burman designed and coordinated the reconstruction of Pierce's main makeups. He has been a source of inspiration and allowed me to use his extensive knowledge of film makeup to coherently gather all this information that I already had in mind.

There are many names, dates, and facts missing here, which I will add when I have time, but I believe I have already highlighted some of the main pioneers who contributed significantly to the craft of cinematic makeup. This should give you an idea of what film makeup is, thanks to whom and how we have reached where we are today. All the great artists mentioned on this page have worked hard to evolve makeup from Méliès's time. It is up to you to continue working hard to evolve it further and to create great and beautiful things like your predecessors. Know them, respect them, learn from them, and pass on their knowledge.

The history of cinematic makeup doesn't end here, so more articles will follow...

The first one will be an explanation because many young makeup artists, whether students or beginners, do not seem to understand why you need to learn about postiche (facial hair-work).