Chapitre 11
VIEILLISSEMENTS, ALIENS OU MONSTRES
LES PROTHÈSES IMPORTANTES
AGEINGS, ALIENS OR MONSTERS
LARGE PROSTHETICS
Après avoir vu dans les chapitres précédents comment faire un moulage pour des petites pièces génériques à usage général et comment préparer des faux-crânes, voici maintenant ce qu'il conviendra de faire pour un artiste principal, visible en gros plan, que ce soit pour une blessure se fondant parfaitement avec la peau qui l'entourera, un (relativement) simple nez, un vieillissement plus ou moins poussé (les maquillages au seul fard ne sont plus toujours assez convaincants, surtout s'ils n'ont pas été assez soigneusement conçus et travaillés, voire essayés, particulièrement aujourd'hui en HD), une ressemblance avec un personnage historique, un zombie ou un monstre de l'espace, ou les différents déguisements d'un même personnage.
Pourquoi tout cela dans le même chapitre ? Parce que le principe est le même pour le travail et que pour le résultat, il n'y a que la forme de la sculpture qui change.
Commençons donc par ce qui reste la prothèse de base, un nez total ou partiel.
After having covered in the previous chapters how to make moulds for small generic pieces for general use and how to prepare bald caps, we will now look at what should be done for a principal artist, visible in close-up, whether it is for an injury that blends perfectly with the surrounding skin, a (relatively) simple nose, a more or less advanced ageing (make-up using only powder is not always convincing anymore, especially if it hasn't been carefully designed, crafted, or even tested, particularly in today's HD), a resemblance to a historical figure, a zombie or a space monster, or the various disguises of a single character.
Why cover all this in the same chapter ? Because the principle is the same for the work, and for the result, it is only the shape of the sculpture that changes.
Let’s start with what remains the basic prosthetic, a full or partial nose.
Comment faire un faux nez et une prothèse simple
How to Make a Fake Nose and a Simple Prosthetic
Le nez
Le principe général est le même, en changeant la sculpture, pour toute prothèse individuelle (nez, œil tuméfié, blessures diverses). Comme nous avons vu les blessures dans le chapitre précédent, je vais vous décrire schématiquement, en passant quelques détails, comment faire un nez, puisque c'est la prothèse simple la plus couramment utilisée. Je m'adresse donc ici aux futurs et jeunes réalisateurs — principalement, quoique ça puisse aussi intéresser les plus expérimentés — mais aussi, bien sûr, aux jeunes maquilleurs.
- Lors d'une réunion préliminaire avec le réalisateur, il faudra déterminer — et, si possible, dessiner — la forme du nez souhaité, évaluer l'enveloppe budgétaire souhaitable et comparer avec le disponible afin de choisir au mieux les matériaux à mettre en œuvre compatibles avec ce budget.
- Les fournitures achetées, on moulera le visage entier du comédien pour en avoir toutes les proportions exactes et on en tirera une empreinte en plâtre dont on rectifiera les défauts.
- On copiera la zone du nez pour en faire un moule positif séparé qui servira à tirer les futures prothèses, et on y fera des clefs de calage, comme expliqué au chapitre sur les moules de blessures en deux parties.
- On sculptera ou modèlera le nez à la pâte à modeler appropriée au matériau de tirage prévu pour la prothèse sur le moulage du visage intégral afin d'en garder toutes les justes proportions, en faisant des bords très fins et une texture de peau aussi semblable que possible à l’originale.
- Une fois satisfait de l'aspect du travail, on le soumettra à l'approbation du réalisateur et de l'acteur.
- La sculpture approuvée, on la transférera (les détails de cette opération concernent les maquilleurs, mais sachez que ça existe et que ça prend du temps) sur le positif séparé pour la mouler. Pour quelques pièces à tirer, et selon le budget, on utilisera alors du plâtre ou d'autres matériaux plus complexes et plus onéreux (polyuréthane ou silicone) mais qui dureront plus longtemps s'il y a une longue série à faire.
- Une fois démoulé et séché, le moule sera utilisable pour tirer la prothèse en gélatine, silicone ou mousse de latex, comme décrit dans le chapitre précédent.
- Une fois tirées, les pièces en mousse de latex rincées et séchées, les prothèses seront conservées à l’abri de l’écrasement dans une boite ou sur une copie légère de la forme de l’acteur, en attendant d’être utilisées. On peut prévoir des tirages partiels en mousse souple à cet effet.
S'il n'y a qu'un pièce (par exemple, un nez à transformer ou une blessure caractéristique), on peut envisager de présenter plusieurs options. Donc autant de travail à faire après le moulage du comédien pour tirer des copies du nez, faire les sculptures, les mouler, tirer les pièces et faire un essai complet sur l'artiste pour juger du résultat fini. Cela fera du temps, de la main d'œuvre, des fournitures en plus, certes, mais il vaut mieux s'apercevoir aux essais que quelque chose ne marche pas complètement plutôt qu'au moment du tournage. Une mauvaise forme implique systématiquement une nouvelle sculpture, un nouveau moulage, de nouveaux tirages et de nouveaux essais de maquillage complets. Il vaut donc mieux les prévoir et grouper ces essais le même jour si la prothèse n'est pas trop longue à poser et démaquiller. Car il faut penser aussi au temps de démaquillage et aux meilleurs produits démaquillants à utiliser spécifiquement pour les colles et autres matériaux employés et capables de respecter la peau de l'artiste. Et ça, ça fait partie du métier d'un maquilleur spécialisé cinéma-spectacle expérimenté.
Au théâtre, heureusement, les répétitions permettent de voir les choses avant de les présenter au public, et de corriger éventuellement ce qui ne va pas, pourvu que le facteur temps (donc budget) de votre maquilleur ne soit pas trop limité.
Dans le cas contraire, le calendrier imposé risque de se terminer sur un travail inachevé, ce qui ne serait bon pour personne.
Pour plus de détails, voir le chapitre 13. Comment faire à petit budget un faux nez en latex pour théâtre ou cinéma.
The Nose
The general principle remains the same, with changes to the sculpture, for any individual prosthesis (nose, swollen eye, various injuries). As we covered injuries in the previous chapter, I will schematically describe, omitting some details, how to make a nose, as it is the most commonly used simple prosthesis. I am primarily addressing future and young directors here — although this may also interest the more experienced — and, of course, young makeup artists as well.
- In a preliminary meeting with the director, the desired shape of the nose must be determined and, if possible, sketched. The budget should be evaluated and compared with available funds to choose the most suitable materials compatible with the budget.
- Once the supplies are purchased, the actor's entire face will be moulded to capture the exact proportions, and a plaster cast will be made, correcting any defects.
- The nose area will be copied to create a separate positive mould for producing future prosthetics, and alignment keys will be added, as explained in the chapter on two-part wound moulds.
- The nose will be sculpted or modelled using the appropriate modelling wax for the chosen prosthetic material on the full face cast to maintain accurate proportions, creating very thin edges and a skin texture as similar as possible to the original.
- Once satisfied with the work's appearance, it will be submitted for approval by the director and the actor.
- Upon approval, the sculpture will be transferred (the details of this operation are for the makeup artists, but be aware it exists and takes time) to the separate positive for moulding. Depending on the number of pieces to be produced and the budget, plaster or more complex and expensive materials (polyurethane or silicone) will be used, which will last longer if a long series is needed.
- Once demoulded and dried, the mould will be used to produce the prosthetic in gelatin, silicone, or foam latex, as described in the previous chapter.
- Once produced, the foam latex pieces are rinsed and dried, and the prosthetics will be stored to prevent crushing in a box or on a light copy of the actor's form until needed. Partial casts in soft foam can be made for this purpose.
If there is only one piece (for example, a transformed nose or a distinctive wound), it might be feasible to present several options. This means more work after moulding the actor: creating copies of the nose, sculpting them, making the moulds, producing the pieces, and conducting a complete test on the actor to assess the final result. This will require additional time, labour, and supplies, but it is better to discover any issues during the tests rather than during filming. A flawed shape inevitably necessitates a new sculpture, a new mould, new casts, and new makeup tests. Therefore, it is advisable to anticipate this and group these tests on the same day if the prosthetic is not too time-consuming to apply and remove. Consideration must also be given to the time needed for makeup removal and the best makeup removers to use specifically for the adhesives and other materials employed, ensuring they are gentle on the actor's skin. This is part of the expertise of an experienced specialised cinema-theatre makeup artist.
In theatre, fortunately, rehearsals allow for issues to be addressed before presenting to the audience and to correct anything that is amiss, provided the time (and therefore budget) allocated to your makeup artist is not too restricted.
Otherwise, a tight schedule might result in unfinished work, which would be detrimental to everyone involved.
For more details, see Chapter 13: How to Make a Low-Budget Latex Fake Nose for Theatre or Cinema.
Une cicatrice ou une brûlure sur mesure
Custom Scar or Burn
S'il y a besoin de défigurer un visage par une grosse cicatrice ou une brûlure importante, on procèdera comme suit :
1. On moulera de même le comédien et on sculptera la déformation sur l’empreinte du visage.
2. La sculpture approuvée sera décollée et une copie partielle de la zone concernée du visage sera faite.
3. On y positionnera la sculpture que l’on texturera précisément comme décrit précédemment.
4. On fera ensuite les petits murets tout autour ainsi que les dégagements et on moulera en plâtre ou en silicone (dans ce cas, attention à la pâte à modeler pour la sculpture).
5. Le moule en plâtre bien pris sera ouvert le lendemain matin et nettoyé complètement. La prise du moule en silicone dépendra du silicone employé.
6. Une fois complètement sec, le moule en deux parties (positive et négative emboîtables) sera alors prêt pour tirer des prothèses pleines en gélatine, silicone ou mousse de latex.
Variante : Si la sculpture peut être mise à plat, on aura intérêt à la mouler à plat. C'est possible pour les fronts, les joues, les poches sous les yeux ; c'est délicat, voire impossible, pour les parties arrondies, menton et nez, et en tout état de cause impossible en une seule pièce pour une équipe standard et un petit budget.
If there is a need to disfigure a face with a large scar or significant burn, the procedure will be as follows:
1. The actor will be moulded in the same way, and the deformation will be sculpted on the face's impression.
2. Once the sculpture is approved, it will be removed, and a partial copy of the affected area of the face will be made.
3. The sculpture will be positioned on this copy and textured precisely as previously described.
4. Small walls and vents will then be created around it, and it will be moulded in plaster or silicone (if using silicone, be cautious with the modelling clay for the sculpture).
5. Once the plaster mould is well set, it will be opened the next morning and thoroughly cleaned. The setting time for a silicone mould will depend on the type of silicone used.
6. Once completely dry, the two-part mould (positive and negative, which fit together) will be ready for casting solid prosthetics in gelatine, silicone, or foam latex.
Variation: If the sculpture can be laid flat, it is advantageous to mould it in this way. This is possible for foreheads, cheeks, and under-eye bags; however, it is tricky, if not impossible, for rounded parts like the chin and nose, and in any case, it is impossible to do in one piece for a standard team and a small budget.
Schéma typique d’un vieillissement par prothèses
(id. pour un alien ou un zombie)
Typical Diagram of Ageing with Prosthetics
(Same for an Alien or Zombie)
Quoique le schéma du travail soit à peu près le même, exception faite du design de la sculpture, pour un alien, un zombie ou un monstre ne nécessitant pas d'appareillage pour des cornes ou autres mécanismes de déformations, je décrirai ici principalement pour les jeunes réalisateurs comment faire un vieillissement, plus courant dans le cinéma français que les monstres, même si les maquilleurs — et, je pense, les réalisateurs et le public aussi — peuvent le regretter, mais les productions françaises de (télé)films ne nous font pas assez de demandes sérieuses dans ce sens, sauf à quelques rares excellents chefs d’équipe. Il existe maintenant des méthodes utilisant des matériaux contemporains autres, résultats des recherches de maquilleurs passionnés, le plus souvent étrangers mais surtout bien payés comme il se doit (ce qui finance en même temps leurs recherches dont les futurs « clients » réalisateurs bénéficieront, mais dont, en attendant, ils profitent eux-mêmes), qui donnent des résultats extraordinaires incomparables. Mais commençons pour les petits budgets par ce schéma classique et traditionnel qui nécessitera quand même un peu d'argent, et - surtout - du temps.
Précisons quand même que chaque explication nécessite un développement plus détaillé que j'ai évité ici pour la simplicité de l'exposé, mais comportant tous les détails de chaque opération. Tout cela, bien entendu fait partie des formations spécialisées sur le le sujet que vous obtiendrez auprès de vos écoles ou de vos formateurs. Je serais ravi que vous me le demandiez.
1. Après avoir écarté les autres hypothèses de maquillage (fard gras, application de latex sur le visage, pâte à modeler (pour une seule journée) et autres produits complémentaires, il faudra déjà bien définir clairement avec le maquilleur retenu, le plus tôt possible, le concept à représenter :
- suffira-t-il de faire des prothèses, et lesquelles précisément ?
- faut-il envisager aussi une ou des perruque(s) et des postiches ou suffira-t-il de colorer les cheveux et d'un peu de crêpé au poil-à-poil ?
- faudra t-il des fausses dents, des faux-ongles et/ou des lentilles pour les yeux ?
- faudra-t-il aussi en prévoir autant pour une éventuelle doublure pour les cascades ou autres raisons ?
- de quel délai et de quel budget doit-on disposer ?
2. Le projet convenu, un bon croquis, à la main ou en CAO, approuvé par vous, daté et signé, devra être remis au maquilleur chargé de réaliser le projet avec son équipe, car une seule personne ne suffit généralement plus pour un travail aussi minutieux. Un assistant est déjà un minimum, ne serait-ce que pour mouler l’acteur et préparer les moules séparés dont nous parlerons d’ici peu.
3. Les préparatifs, achats des fournitures fraîches, préalablement réalisés (cela peut prendre de un à plusieurs jours selon les cas, mais c’est évidemment indispensable) votre acteur viendra au local où travaillera votre maquilleur pendant environ 3 à 4 heures.
4. On commencera par lui mouler les dents s'il y a lieu de faire un dentier pour lui changer de dentition (au moins deux jours à temps plein pour une seule personne déjà expérimentée et donc indisponible pour autre chose).
5. On lui posera une calotte pour lui protéger la chevelure, puis on enduira son visage d’une crème souple, l’alginate, pour le mouler et copier ses traits. Il existe une méthode plus récente mais aussi plus chère qui consiste à mouler le visage avec un silicone spécial, mais ça ne change pas grand chose à la description du travail.
6. Cet alginate sera renforcé par des bandes plâtrées, puis on démoulera cette empreinte creuse que l’on remplira de plâtre pour en tirer une empreinte positive qui sera ensuite corrigée de ses défauts naturels, puis montée sur un socle et sèchera complètement jusqu'au lendemain.
7. On devra ensuite le copier tout de suite, en le moulant au silicone, avant de tirer une ou plusieurs copies totales ou partielles en plâtre, et cela prend souvent au moins deux jours. Cela est fait avec un moule en silicone renforcé en plâtre (lourd) ou en stratifié (bien plus léger).
8. Il faudra tirer autant de pièces qu'il y aura de propositions à présenter : version très marquée ou normale, nez tombant ou bosselé, voire les deux ensemble, etc… Il faudra alors sculpter autant de fois complètement le visage ou l'effet à créer pour la présentation et le choix définitif du projet.
Attention : selon les sculptures, il est vraisemblable qu'il ne sera pas possible de prendre une pièce d'une version et une pièce d'une autre. Pourquoi ? parce que les mouvements n'auront pas été créés exactement pareils, même si l'ensemble général reste sensiblement identique, et les pièces ne s'adapteront pas de la même bonne façon. Tout cela prend du temps, de la main d'œuvre assez onéreuse et des fournitures assez chères à l'arrivée. Donc, plus vous serez clair et précis dans votre demande initiale au maquilleur, moins il y aura de tâtonnements et d'hésitations, moins cela vous coûtera.
9. On pourra alors sculpter le masque désiré, pendant qu’un assistant copiera les différentes sections d'après le moulage dupliqué afin d’en faire des moules séparés. Cela prendra environ deux à trois jours minimum à temps plein à deux spécialistes rapides.
10. La sculpture terminée, vous viendrez la voir et donnerez le feu vert pour la suite des opérations.
11. On pourra alors (le cas échéant) faire un moulage spécial en résine légère à transmettre au perruquier pour lui permettre de faire sa perruque sur les mesures justes du personnage approuvé. Cela prendra du temps, et nécessitera bien évidemment des frais importants, excluant toute notion de bénévolat sur un film d'amateur ou auto-produit. On peut toutefois ne faire refaire que le devant, c'est à dire le front, et c'est alors beaucoup moins cher qu'une perruque à fabriquer.entièrement Cf. Chap. 6 : La préparation chez le perruquier
12. On séparera alors soigneusement la sculpture du masque entier, en plusieurs parties, pour faire des moules individuels de chacune des parties de l’ensemble : nez, poches, menton, lèvres, oreilles, front, cou, bajoues, mains, etc… Chaque partie de la sculpture sera transférée sur le positif individuel lui correspondant et moulée comme une prothèse isolée. La sculpture unique aura donc été éclatée en plusieurs pièces. Les moules ainsi réalisés seront donc au moins en deux parties : un positif, représentant les traits de l'acteur, et un négatif, représentant en creux la prothèse à réaliser. Faire des gants monstrueux nécessitera des moules complexes en trois parties, assez longs à fabriquer, mais des dessus de mains se pratiquent plus facilement comme on le ferait pour une joue : relativement à plat.
13. Chaque prothèse sera alors coulée dans son négatif, le positif posé par dessus et bien calé avec des poids assez lourds, ou vissé avec des écrous, afin d’assurer des bords très fins, invisibles après la pose et le maquillage. Certaines grosses pièces devront être injectées avec une grosse seringue dans les moules fermés par des clamps.
14. Le tirage des pièces se fera alors selon le même principe que précédemment, mais les quantités de produit mises en œuvre seront sans doute plus importantes selon la taille du masque ainsi réalisé.
15. Incidemment, signalons que certaines parties de la sculpture originale (front, poches, joues, parties du cou ou du nez, certaines blessures de peu de volume…) pourront être posées très soigneusement à plat et moulées individuellement en silicone pour que les pièces coulées dans ces moules puissent être « transférées » directement du moule sur l'acteur. Ce procédé moderne est plus pratique, plus rapide et plus précis, mais le silicone pour faire les moules et les pièces ensuite coûte cher. A vous de voir si le rôle du maquillage dans votre film justifie d'y investir un peu de budget. Je sais que oui, et vous en apprécierez le résultat sur l'écran. Mais ça ne marchera pas pour des choses arrondies comme un nez entier ou un menton de sorcière nécessitant un positif arrondi et pour lesquelles il faudra procéder de la façon classique détaillée dans le reste de cette section. Poursuivons donc…
Quelle que soit la matière choisie, au cinéma il faudra une prothèse (ou une série de prothèses = un masque complet) par séance de tournage (ou par représentation sur scène) car les pièces très fines seront détruites lors du collage et du démaquillage, plus une ou deux en sécurité en cas d’accident.
En complément, voyez Chapitre 16 : Notes sur Elephant Man.
Although the workflow is roughly the same, apart from the design of the sculpture, for an alien, zombie, or monster that does not require apparatus for horns or other deforming mechanisms, I will mainly describe here for young directors how to create an ageing effect. This is more common in French cinema than monsters, even if make-up artists—and I think directors and the public as well—may regret it. French (television) film productions do not make enough serious requests in this area, except for a few rare, excellent team leaders. There are now methods using contemporary materials, the result of passionate make-up artists' research, most often foreign but above all well-paid as they should be (which simultaneously finances their research from which future director clients will benefit, but in the meantime, they profit themselves), that give extraordinary and incomparable results. However, let's start with this classic and traditional method for small budgets, which will still require some money and, most importantly, time.
It should be noted that each explanation requires a more detailed development, which I have avoided here for the sake of simplicity, but which includes all the details of each operation. All of this, of course, is part of the specialised training on the subject that you will receive from your schools or instructors. I would be delighted if you asked me for it.
1. After ruling out other makeup hypotheses (greasepaint, application of latex on the face, modelling clay for a single day, and other complementary products), it is essential to clearly define the concept to be represented with the chosen makeup artist as early as possible:
- Will prosthetics be sufficient, and if so, which specific ones?
- Should we also consider a wig (or several) and facial hairpieces, or will it suffice to colour the hair and use a bit of hand-laid crêpe hair?
- Will false teeth, false nails, and/or contact lenses for the eyes be needed?
- Should we also prepare the same for a possible stunt double for stunts or other reasons?
- What time frame and budget do we have available?
2. Once the project is agreed upon, a good sketch, either hand-drawn or computer-aided design (CAD), approved by you, dated and signed, should be given to the makeup artist tasked with executing the project with their team. A single person is generally not sufficient for such detailed work; at least one assistant is necessary, if only to mould the actor and prepare the separate moulds, which we will discuss shortly.
3. After the preparations and purchasing of fresh supplies are completed (this can take from one to several days depending on the situation, but it is obviously essential), your actor will visit the workshop where your makeup artist will work for approximately 3 to 4 hours.
4. The process will begin by moulding the actor's teeth if a dental appliance is required to change their dentition (at least two full days for one already experienced person, rendering them unavailable for anything else).
5. A bald cap will be applied to protect the actor’s hair, and then their face will be coated with a flexible cream, alginate, to mould and replicate their features. There is a more recent but also more expensive method involving a special silicone for moulding the face, but this does not significantly alter the description of the process.
6. This alginate will be reinforced with plaster bandages, and the hollow impression will then be filled with plaster to create a positive cast. This cast will be corrected for natural imperfections, mounted on a base, and left to dry completely until the next day.
7. The cast should then be duplicated immediately by moulding it in silicone, before making one or more total or partial plaster copies. This process often takes at least two days and involves using a silicone mould reinforced with either plaster (heavy) or fibreglass (much lighter).
8. As many pieces as there are proposals to present will need to be created: a highly marked version or a normal one, a drooping nose or a bumped one, perhaps even both together, etc. Each version will require a complete sculpting of the face or the effect to be created for presentation and the final project choice. Note: depending on the sculptures, it is likely that pieces from different versions cannot be mixed and matched. This is because the movements will not have been created exactly the same way, even if the overall look is similar, and the pieces will not fit together properly. All this requires time, rather costly labour, and quite expensive materials in the end. Therefore, the clearer and more precise you are in your initial request to the makeup artist, the fewer trials and hesitations there will be, and the less it will cost you.
9. The desired mask can then be sculpted while an assistant duplicates the different sections from the mould to create separate moulds. This will take approximately two to three days minimum of full-time work for two fast specialists.
10. Once the sculpture is finished, you will review it and give the green light for the next steps.
11. If applicable, a special lightweight resin mould can be made and sent to the wigmaker, allowing them to create a wig to the exact measurements of the approved character. This process will take time and incur significant costs, which excludes any notion of volunteer work on an amateur or self-produced film. However, it is possible to only redo the front, i.e., the forehead, which is much cheaper than making an entire wig. See Chapter 6: Preparation at the Wigmaker’s.
12. The entire mask sculpture is then carefully divided into several parts to create individual moulds for each piece: nose, eye bags, chin, lips, ears, forehead, neck, jowls, hands, etc. Each part of the sculpture is transferred to its corresponding individual positive and moulded as an isolated prosthetic. The unique sculpture will therefore be divided into multiple pieces. These moulds will thus consist of at least two parts: a positive, representing the actor’s features, and a negative, representing the hollow form of the prosthetic to be created. Making monstrous gloves will require complex three-part moulds, which take longer to make, but hand tops can be made more easily, similar to how one would make a cheek: relatively flat.
13. Each prosthetic is then cast in its negative, with the positive placed on top and weighted down with heavy weights or secured with nuts to ensure very fine, invisible edges after application and makeup. Some large pieces will need to be injected with a large syringe into moulds closed with clamps.
14. The casting of the pieces will follow the same principle as before, but the quantities of material used will likely be greater, depending on the size of the mask being made.
15. Incidentally, some parts of the original sculpture (forehead, eye bags, cheeks, parts of the neck or nose, certain low-volume wounds…) can be carefully laid flat and individually moulded in silicone so that the pieces cast in these moulds can be "transferred" directly from the mould to the actor. This modern process is more practical, faster, and more precise, but the silicone for making the moulds and subsequent pieces is expensive. It's up to you to decide if the role of makeup in your film justifies investing some budget into it. I believe it does, and you will appreciate the result on screen. However, this method won't work for rounded items like a full nose or a witch's chin, which require a rounded positive and must be done using the classic method detailed in the rest of this section. Let's continue…
Regardless of the material chosen, in cinema, one prosthetic (or a series of prosthetics = a complete mask) will be needed per shooting session (or per stage performance) because very thin pieces will be destroyed during application and removal, plus one or two extra for safety in case of accidents.
For further information, see Chap. 16 : Notes on Elephant Man
Pour de petites prothèses telles que blessures, poches sous les yeux ou nez partiels, on pourra utiliser de la gélatine, mais le poids de ce matériau le rend inadéquat à des grosses pièces, telles que gros doubles mentons, grands masques complets d’une seule pièce, faux ventres, etc… De plus, la forte chaleur peut la faire refondre. Il faut donc bien connaître le contexte d'utilisation pour bien choisir la matière la plus appropriée aux conditions du tournage que votre maquilleur ne pourra pas prévoir s'il n'est pas prévenu suffisamment longtemps à l'avance. De plus, arrivant au dernier moment, il n'aura peut-être pas non plus le temps de préparer tout cela correctement, ce qui peut ne pas donner à l'écran les meilleurs résultats souhaitables sans que cela puisse légitimement lui être imputé pour autant.
Vous voyez déjà l'importance du travail en amont pour une personne à maquiller. Pensez que si vous avez 6 ou 10 zombies, ce sera le même travail multiplié par 6 ou 10. Bien sûr, il existe d'autres techniques (avec d'autres produits — j'en reparlerai peut être prochainement) permettant de travailler directement sur le visage d'un acteur. Cela prend beaucoup de temps sur le plateau. De plus, ces produits coûtent assez cher et il en faut beaucoup, ce n'est donc pas si économique qu'il y parait, surtout si vous avez plusieurs acteurs à faire maquiller. Par ailleurs, deux exemplaires tirés d'un même moule peuvent être maquillés différemment, permettant ainsi d'employer en figuration une pièce faite pour l'acteur principal, technique courante pour les maquillages de zombies et autres monstres… Vous concevez qu'il est donc intéressant de dialoguer très en amont avec votre maquilleur. (Cf. Ch. 6 La préparation du maquillage au cinéma
Les premières prothèses tirées, il faut faire un essai sur l'acteur afin de déterminer approximativement le temps qu'il faudra sur le tournage pour maquiller, et démaquiller, afin d'en tenir compte pour l'établissement définitif du plan de travail. On ne changera pas plusieurs fois de maquillage dans la journée si cela prend plusieurs heures, ni si c’est trop fatigant pour l’acteur… Et quand il y a des coiffures particulières et des perruques à nettoyer et recoiffer plusieurs jours, un vrai coiffeur est indispensable.
Les fournitures pour ces travaux dépendront bien évidemment de l’ampleur du travail à réaliser et des matériaux mis en œuvre pour y arriver ; il ne m’est donc pas possible ici de vous donner la moindre estimation sérieuse à l'avance. Mais le maquilleur que vous aurez choisi pour faire le travail pourra vous indiquer cela une fois qu’il saura ce qu’il aura à faire, donc quand vous lui aurez bien tout dit du projet pour lui permettre de faire ses calculs au plus juste sur des bases solides.
Comme je l’ai longuement expliqué dans le chapitre 8 Comment concevoir des personnages justes…, votre maquilleur ne le pourra jamais avant de vous avoir rencontré et discuté en profondeur du sujet. Donc, même si c’est la question qui vous taraude le plus, inutile de l’appeler en commençant par :
« — Ça me coûterait combien pour avoir X zombies avec une morsure qui arrache la peau de la victime ?…»
Ça manquerait des détails nécessaires à la réponse correcte, vous savez maintenant pourquoi, et ce n'est pas à lui de passer son temps à travailler pour vous sans être payé pour déterminer tout cela.
Ce travail précis et minutieux n'est évidemment pas du domaine d'une esthéticienne qui n'est pas formée pour répondre à de telles demandes — et ce n'est évidemment pas péjoratif de ma part pour cette profession respectable que d'en reconnaître les frontières. Elle a par ailleurs ses attributions légitimes, mais le maquillage de ce genre est spécifiquement du domaine du maquilleur de cinéma spectacle dûment formé, selon un cursus différent des cours d'esthétique, à toutes les disciplines du maquillage professionnel. J'invite donc les jeunes réalisateurs à choisir soigneusement un réel maquilleur de spectacle confirmé pour leurs tournages afin d'éviter des déconvenues, que l'on entend parfois regretter par ceux qui n'ont pas réfléchi suffisamment à leur choix avant de commencer à tourner : les vraies économies commencent en évitant les erreurs conduisant à un gaspillage et en faisant les bons investissements.
For small prosthetics such as wounds, under-eye bags, or partial noses, gelatin can be used. However, the weight of this material makes it unsuitable for larger pieces, such as large double chins, full-face masks in one piece, fake bellies, etc. Additionally, high heat can cause it to melt. It is crucial to understand the context of use to choose the most appropriate material for the shooting conditions, which your makeup artist cannot anticipate if not informed well in advance. Furthermore, arriving at the last moment, they might not have the time to prepare everything correctly, which might not yield the best desirable results on screen. This cannot be justifiably attributed to the makeup artist.
You can already see the importance of preparatory work for a person to be made up. Consider that if you have 6 or 10 zombies, it will be the same work multiplied by 6 or 10. Of course, there are other techniques (with different products — which I might discuss next) that allow working directly on the actor's face. This takes a lot of time on set. Moreover, these products are quite expensive and require large quantities, so it is not as economical as it seems, especially if you have several actors to be made up. Additionally, two copies made from the same mould can be made up differently, allowing the use of a piece made for the main actor in the background, a common technique for zombie and other monster make-ups.
You can see that it is therefore important to have a dialogue very early on with your makeup artist. (Cf. Ch. 6 The Preparation of Makeup in Cinema)
Once the first prosthetics are cast, it is necessary to conduct a trial on the actor to determine approximately how long it will take to apply and remove the makeup on set. This is crucial for the finalisation of the shooting schedule. It is impractical to change the makeup multiple times in one day if it takes several hours, or if it is too exhausting for the actor. Additionally, when there are special hairstyles and wigs that need to be cleaned and restyled over several days, a professional hairdresser is essential.
The supplies for these tasks will obviously depend on the scope of the work to be done and the materials used to achieve it. Therefore, it is not possible for me to provide any serious estimates in advance here. However, the makeup artist you choose for the job will be able to give you this information once they know what they need to do. This means that you must provide them with all the details of the project to allow them to make accurate calculations based on solid information.
As I explained at length in Chapter 8, "How to Design Authentic Characters…", your makeup artist will never be able to provide an accurate estimate without having met with you and discussed the project in depth. Therefore, even if it is the question that concerns you the most, it is pointless to call and start with:
"— How much would it cost to have X zombies with a bite that tears off the victim's skin?…"
This would lack the necessary details for a correct response, you know now why, and it is not the makeup artist's job to spend time working out these details for free.
This precise and meticulous work is clearly not within the domain of a beautician, who is not trained to meet such demands — and this is not in any way derogatory towards that respectable profession. Beauticians have their legitimate roles, but this type of makeup is specifically the realm of a duly trained cinematic and theatrical makeup artist, following a different curriculum from beauty courses, encompassing all the disciplines of professional makeup. I therefore urge young directors to carefully choose a genuine, experienced theatrical makeup artist for their shoots to avoid disappointments. Regret is often voiced by those who have not thoroughly considered their choice before beginning to film: real savings start by avoiding mistakes that lead to waste and by making the right investments.
Présent et Avenir
Present and Future
Les techniques présentées dans les deux sections précédentes de ce chapitre sont des techniques basiques, connues depuis longtemps, avec lesquelles des générations de maquilleurs ont fait des films et donné de bons résultats sur des millions de films. Naturellement, tout évoluant (on n'en est plus à l'âge de la fabuleuse caméra BMC Mitchell non plus), les matériaux et techniques de maquillage ont évolué aussi. Dans le monde entier, on n'en est donc plus non plus à l'époque du Niveau 1, des simples plâtres pour les moules et latex pour tirer les pièces, depuis longtemps, même s'il est toujours utile de les connaître quand on a un problème inattendu à l'improviste et qu'on est loin de toute ressource moderne. De nouveaux produits sont apparus ces dernières années tant pour le moulage que pour tirer les prothèses que vous utiliserez sur vos films, un jour, si vous pouvez trouver un peu de budget. Je ne m'étends pas ici sur les formations à ces nouvelles techniques : pour cela, il y a des écoles spécifiques pour les maquilleurs ou des formations complémentaires, comme par exemple ici.
Et, dans ce domaine comme dans tous les autres, les prix des matières premières synthétiques (silicones et plastiques) ont sérieusement augmenté depuis l'époque de nos grands-papas. Il faut donc que vous sachiez que lorsque vous demandez à un jeune de faire vos effets spéciaux, il mourra d'envie d'utiliser les méthodes et matériaux contemporains s'il en a l'occasion, pour agrandir ses compétences en testant pour vous de nouveaux produits ou techniques et le résultat dépendra de son expérience en la matière. Mais il lui faudra de toute façon un peu de temps et de budget pour se perfectionner et son perfectionnement bénéficiera à votre film.
Vous n'envisageriez plus de tourner normalement avec une Cameflex sans Blimp à l'époque du numérique, alors pensez à utiliser les moyens modernes de maquillage aussi.
Mais ils ne sont pas encore dans les fonds de boîte des maquilleurs récemment sortis des écoles.
Pensez aussi à bien gérer et répartir avec justesse l'argent de votre budget : ne jetez pas tout votre argent par la fenêtre pour louer la dernière caméra hi-tech à la mode, ou un décor sublime, s'il ne vous reste plus rien pour les autres postes de tournage, notamment pour le maquillage ; vous voyez qu'il n'y a pas de miracle : le maquillage de votre film nécessite un vrai travail des maquilleurs et un coût important en matériel bien avant même d'arriver sur le tournage. Même pour des maquillages normaux, si le maquilleur utilise, bien sûr, son fond de boite, il faut l’indemniser pour ce qui utilisera ou devra acheter. Cela ne peut pas être improvisé à la dernière minute et sans budget s'il y a plusieurs jours à raccorder. A vous donc de prévoir une ligne budgétaire « Maquillage : fournitures et équipe maquillage » dans votre budget et d'y abonder les fonds suffisants, déterminés d'accord avec votre maquilleur choisi sur des critères solides pour ce genre de travail. Inutile d'annoncer que ça ne prendra que « 3 ou 4 heures de présence sur le tournage » pour justifier que vous n'avez pas pensé au maquillage et le minimiser à vos propres yeux : vous voyez bien que ce n'est pas vraiment le cas.
Soyez responsable, dans tous les sens du terme, de votre budget.
The techniques presented in the previous two sections of this chapter are basic techniques, long established, with which generations of makeup artists have made films and achieved good results in millions of films. Naturally, as everything evolves (we are no longer in the age of the fabulous BMC Mitchell camera either), makeup materials and techniques have also evolved. Worldwide, we have long since moved past the era of Level 1, with simple plaster for moulds and latex for casting pieces, even though it is always useful to know these techniques when faced with an unexpected problem far from any modern resources. New products have emerged in recent years for both moulding and casting prosthetics that you will use in your films one day, if you can find some budget. I will not elaborate here on training for these new techniques; there are specific schools for makeup artists or additional training courses, such as here.
And, in this field as in all others, the prices of synthetic raw materials (silicones and plastics) have seriously increased since the days of our grandparents. You must understand that when you ask a young artist to create your special effects, they will be eager to use contemporary methods and materials if given the opportunity, to enhance their skills by testing new products or techniques for you, and the outcome will depend on their experience in this area. However, they will need some time and budget to perfect these skills, and their improvement will benefit your film.
It is essential to consider the use of modern makeup techniques, just as you would not consider shooting normally with an old Cameflex without a Blimp in the digital age.
However, these means are not yet in the makeup artists' recent graduates' toolkit.
It is crucial to manage and distribute your budget accurately. Do not spend everything on renting the latest hi-tech camera or a lavish set, risking having nothing left for other aspects of filming, particularly makeup. The makeup for your film requires serious work from makeup artists and a substantial investment in equipment well before filming starts. Even for standard makeup, compensating the makeup artist for the use of their supplies must be accounted for, whether through reimbursement or necessary purchases. This cannot be improvised at the last minute without sufficient budget, especially if several days of work are anticipated.
Therefore, it is vital to include a budget line specifically for makeup, covering supplies and the makeup team, and to allocate adequate funds, in agreement with your chosen makeup artist based on solid criteria for this type of work. Do not underestimate the importance of makeup by minimizing the time and resources required. Plan accordingly to avoid unforeseen circumstances and ensure the final quality of your film across all aspects, including makeup.
Be responsible, in every sense of the term, for your budget.
Conclusion
Avec ces explications générales destinées, je le rappelle, aux jeunes réalisateurs — les détails techniques plus précis sont davantage pour les maquilleurs qui pourront toujours me demander des renseignements plus spécifiques s'ils le désirent — j'espère avoir réussi à vous faire comprendre pourquoi le maquillage demande du temps de préparation et un certain budget, et qu'il occupe une place importante dans votre processus de créativité.
Accordez-lui la place qu'il mérite, traitez les maquilleurs comme les autres chefs d'équipe de votre équipe et vous aurez de bons résultats qui valoriseront votre travail et votre réputation.
Je vous invite aussi à relire les chapitres précédents pour préciser certains points que je n'ai pas pu reprendre maintenant faute de place.
Si ce chapitre vous a intéressé, vous pouvez aussi aller lire mes propos sur l' Elephant Man, le film de David Lynch, dont les maquillages ont été créés par Christopher Tucker.
Dans le chapitre suivant, Débutant maquilleur : les "Règles du Jeu", j'indique le code de bonne conduite entre un jeune assistant et son chef maquilleur autant qu'avec les autres membres d'une équipe de tournage.
With these general explanations aimed, as I mentioned, at young directors — more detailed technical aspects are more for makeup artists who can always ask me for more specific information if they wish — I hope I have succeeded in helping you understand why makeup requires preparation time and a certain budget, and why it holds an important place in your creative process.
Give it the recognition it deserves, treat makeup artists like other heads of department in your team, and you will achieve good results that enhance your work and reputation.
I also encourage you to revisit previous chapters to clarify certain points that I couldn't cover due to space constraints.
If this chapter has sparked your interest, you may also want to read my thoughts on "The Elephant Man," the film by David Lynch, where the makeup was created by Christopher Tucker.
In the next chapter, "Beginner Makeup Artist: 'Rules of the Game'," I outline the code of conduct between a young assistant and their head makeup artist, as well as with other members of a film crew.