Chapitre 1
LE MAQUILLAGE AU CINÉMA
Parler du maquillage au cinéma est un vaste sujet, tant qu’il faudra plusieurs chapitres rien que pour s’en faire une idée générale.
Il y a tant de choses à traiter que si on commence n’importe où, n’importe comment, on va vite s’y perdre.
Aussi, je vais m’efforcer de sérier chronologiquement les choses, afin de garder une certaine cohérence, en commençant par un rapide (donc forcément approximatif et incomplet, vous voudrez bien m’en excuser) survol de l’historique du maquillage, des origines à nos jours.
Chapter 1
MAKE-UP ARTISTRY IN CINEMA
Talking about makeup in cinema is a vast subject, requiring several chapters just to get a general idea.
There are so many aspects to cover that starting anywhere, in any manner, would quickly lead to confusion.
Therefore, I will strive to chronologically organise the topics to maintain some coherence, beginning with a brief (thus necessarily approximate and incomplete, for which I ask your understanding) overview of the history of makeup, from its origins to the present day.
La place du maquillage dans l’Histoire
The position of Make-up in History
Le maquillage est une des plus anciennes coutumes de l’humanité.
Depuis que l'Homme a compris qu'il pouvait dessiner et peindre, des signes distinctifs relativement bien dessinés sur la peau avec de la cendre et des colorants naturels servirent à reconnaître les membres d’un clan, puis d’une tribu.
Plus tard, une valeur spirituelle s’est ajoutée à cette fonction de relier entre eux les hommes d’un même peuple, d’une même croyance. Cette très ancienne coutume a perduré au moins jusqu’au début du XXe siècle dans certaines régions du monde, c’est dire si cela avait une importance considérable.
Outre cette valeur de signe de reconnaissance, on s’aperçut vite que cela pouvait être joli, décoratif, et peu а peu le « maquillage » évolua dans ce sens.
Les anciens égyptiens découvrirent un médicament, composé а base de cendres de saule et d’amandes et de malachite pulvérisées qui les protégeait contre les infections dues aux moustiques, et se le mettaient dans les yeux. Ce fut l’origine du Kohl, l’écorce de saule étant riche en acide salicylique, base de l’aspirine synthétique qui ne fut découverte que dans la seconde moitié du XIXe s. On s’aperçut vite aussi de la beauté d’un œil sain ourlé de kôhl.
Au soleil, on bronzait fortement, mais les rougeurs dues aux coups de soleil étaient masquées de blanc en pommade. Cette technique sera reprise par les Grecs et les Romains qui découvrirent en plus le charme du rouge à joues sur le fond blanc, ainsi que la coloration des cheveux en bleu, rouge ou jaune pour les personnages en vogue (aujourd’hui on dirait in ou branchés, mais même ce vocabulaire est déjà dépassé…).
Au Moyen Age, puis à la Renaissance, on utilisa encore cette technique de maquillage un peu plus discrètement, mais la pommade blanche, la céruse, faisait alors des ravages : à base d’oxyde de plomb, c’est un poison qui provoque le saturnisme, maladie grave pouvant entraîner la mort.
Elle est maintenant formellement proscrite de la cosmétologie moderne et remplacée par des oxydes de titane ou de zinc, ce dernier ayant de plus des vertus cicatrisantes.
Makeup is one of humanity's oldest customs.
Ever since humans realised they could draw and paint, relatively well-drawn distinctive marks on the skin using ash and natural dyes served to identify members of a clan, and later a tribe.
Later on, a spiritual value was added to this function of connecting people of the same group, of the same belief. This very ancient custom persisted at least until the early 20th century in certain parts of the world, indicating its considerable importance.
Beyond this recognition value, it was soon noticed that it could be pretty and decorative, and gradually, “makeup” evolved in this direction.
The ancient Egyptians discovered a medication made from willow ash, almonds, and powdered malachite, which protected them against mosquito-borne infections, and they applied it to their eyes. This was the origin of Kohl, with willow bark being rich in salicylic acid, the basis of synthetic aspirin, which was only discovered in the latter half of the 19th century. The beauty of a healthy eye lined with kohl was quickly appreciated as well.
Under the sun, they tanned heavily, but the redness from sunburn was masked with white ointment. This technique was adopted by the Greeks and Romans, who also discovered the charm of rouge on a white base, as well as hair colouring in blue, red, or yellow for fashionable individuals (today we would say "in" or "trendy," but even that vocabulary is already outdated).
In the Middle Ages and then the Renaissance, this makeup technique was still used, albeit more discreetly, but white ointment, ceruse, wreaked havoc : based on lead oxide, it is a poison that causes lead poisoning, a serious illness that can lead to death.
It is now strictly banned in modern cosmetology and replaced by titanium or zinc oxides, the latter also having healing properties.
Personnages de la Commœdia dell'Arte.
Sur la gauche, en noir, est représenté un jeune
Jean Baptiste Poquelin, dit Molière.
Some Commœdia dell'Arte characters.
Left, dressed in black, is shown a young
Jean Baptiste Poquelin, a.k.a Molière.
La place du maquillage dans le spectacle
The make-up position in Show-business History
A l’origine du spectacle, dans les théâtres grecs, les femmes n’étaient pas autorisées à jouer et les hommes devaient interpréter les rôles féminins. Ils se mirent donc des masques en pierre sculptés à l’effigie du personnage à représenter et qui leur servaient en même temps de porte-voix. Ces masques lourds furent remplacés par des masques en bois, puis en cuir au XVe s. avec la fameuse Commœdia dell’Arte, comme on en voit sur l'illustration Internet ci-dessus.
Les femmes commencèrent alors en France à jouer et les masques furent abandonnés peu à peu. Mais à la fin du XVe s. cela n’était pas encore admis partout et Shakespeare eut l’idée d’utiliser le maquillage, alors principalement des poudres de différentes couleurs, pour remplacer les masques et permettre aux femmes de jouer des rôles de jeunes hommes, ce que l'on nommera plus tard les travestis. Bien plus pratique que les vieux masques, l’idée se répandit vite en France puis dans le reste de l’Europe.
Les procédés étaient alors très exagérés, mais ne choquaient pas trop dans une époque où beaucoup parmi les plus aisés, hommes et femmes, se maquillaient quotidiennement.
Depuis Shakespeare, les techniques se sont affinées en même temps que les produits et l'éclairage de scène.
Shakespeare devait éclairer ses acteurs à la bougie, ainsi que Molière un peu plus tard (c'est pour ça que la durée des actes était limitée à environ 25 minutes maximum). On fixait alors les poudres sur une couche de graisse (saindoux, suif ou équivalent), avec une patte de lapin (c'est une brosse souple baptisée ainsi, en principe…), mais cela glissait, bien entendu et ne durait pas longtemps. On a fini par mélanger les colorants directement dans les graisses, mais les couleurs n'étaient pas fiables et les produits finissaient par sentir mauvais au bout de quelques semaines.
La première marque de produits de maquillage spécialement destinée au théâtre fut conçue et fondée en 1873 à Berlin par un chanteur baryton allemand, également intéressé par la chimie, Johan Ludwig Leichner. Il a le premier systématisé une gamme de coloris reproductibles et inventé différentes textures et formes pour ses produits de maquillages, principalement sous forme de sticks épais, cireux, emballés dans du papier métallique, pour les teints et plus fins pour les "liners" permettant de tracer les ombres et reliefs. On s'appliquait alors les produits directement sur la peau avec le stick, puis on les étirait au doigt. Cette technique a perduré au théâtre jusque dans les années 1960.
Les produits et coloris de Johan Ludwig Leichner ont servi depuis de base à de nombreuses autres marques qui les ont développés, affinés encore davantage au fur et à mesure de l’évolution, du théâtre au cinéma, puis du N&B à la couleur et maintenant à la Haute Définition (HD).
Les sticks Leichner étaient relativement durs, surtout dans les loges de théâtres non chauffées, et les dames ont utilisé une texture pâteuse souple en tube pliant après 1914 lorsqu'un certain maquilleur polonais (devenu américain sous le nom de Max Factor) eut inventé cette texture plus souple d'emploi pour le cinéma.
Le maquillage de scène devait représenter toute la société humaine – hommes, femmes, jeunes, vieux, européens, africains, asiatiques, etc – et bien sûr, des couleurs spécifiques furent créées pour peindre ces caractères sur les artistes alors assez éloignés des premiers spectateurs.
Les rajeunissements artificiels d’actrices de 40 voire 50 ans, ou plus, jouant les jeunes premières avec une épaisse couche de fond de teint n’étaient pas perceptibles de la salle.
Pas plus que les vieillissements, appelés grimes en. français, de jeunes gens jouant des vieillards généralement comiques mais pas toujours avec perruques et barbes blanches et nez à la pâte à modeler-cire.
On parlait alors de grimage. Ce fut l'ancêtre de nos maquillages de compositions qui ont depuis bien évolués.
At the origins of theatre, in Greek theatres, women were not allowed to perform, and men had to play the female roles. They wore stone masks sculpted in the likeness of the character they were portraying, which also served as a megaphone. These heavy masks were later replaced by wooden masks, and then by leather masks in the 15th century with the famous Commedia dell'Arte, as seen in the above internet illustration.
Women then began to perform in France, and the masks were gradually abandoned. However, by the end of the 15th century, this was not yet accepted everywhere, and Shakespeare had the idea of using makeup — primarily powders of various colours at the time — to replace masks and allow women to play the roles of young men, which would later be known as cross-dressing. This idea, being much more practical than old masks, quickly spread in France and then throughout the rest of Europe.
The techniques were very exaggerated at the time but were not too shocking in an era where many of the wealthier individuals, both men and women, wore makeup daily.
Since Shakespeare, techniques have been refined alongside the development of products and stage lighting.
Shakespeare had to give his actors light with candles, as did Molière a bit later (this is why the length of the acts was limited to about 25 minutes maximum). The powders were fixed with a layer of grease (lard, tallow, or equivalent) using a rabbit’s paw (a soft brush named so, in principle…), but this would slip, of course, and did not last long. Eventually, colourants were mixed directly into the greases, but the colours were unreliable, and the products would start to smell bad after a few weeks.
The first brand of makeup products specifically for theatre was conceived and founded in 1873 in Berlin by a German baritone singer with an interest in chemistry, Johan Ludwig Leichner. He was the first to systematise a range of reproducible colours and invented different textures and forms for his makeup products, primarily in the form of thick, waxy sticks wrapped in metallic paper for foundation and thinner ones for liners to draw shadows and highlights. The products were then applied directly to the skin with the stick and spread with fingers. This technique persisted in theatre until the 1960s.
Johan Ludwig Leichner's products and colours have since served as a basis for many other brands, which have developed and refined them further with the evolution from theatre to cinema, from black and white to colour, and now to High Definition (HD).
Leichner's sticks were relatively hard, especially in unheated theatre dressing rooms, and after 1914, women began using a softer paste-like texture in a pliable tube when a certain Polish makeup artist (who became American under the name Max Factor) invented this more user-friendly texture for cinema.
Stage makeup had to represent the entire human society—men, women, young, old, Europeans, Africans, Asians, etc.—and naturally, specific colours were created to paint these characters on artists who were quite far from the front row audience.
The artificial rejuvenation of actresses aged 40 or 50, or older, playing young lead roles with a thick layer of foundation was not noticeable from the audience.
Nor were the ageings, called grime in french, of young people playing generally but not always comic old men with wigs and white beards and noses made of moulded wax.
This was known as character makeup application, which was the ancestor of our current character makeup that has since significantly evolved.
Un peu d'histoire
A bit of history
La Petite Ecole du Maquillage Leichner
The little
Leichner Make-up School
Otto Adalbert Leichner
Pendant longtemps, le livret ci-dessus, publié en allemand, français et anglais, fut la seule référence un peu sérieuse en matière de maquillage scénique vraiment pro. Il présentait le placement des couleurs nécessaires sur un côté du visage et le résultat sur l'autre côté.
Dans les écoles d'esthétique, le maquillage était alors enseigné sur des bases d'esthétique pour sublimer les dames avec une belle peau bien lisse. Mais au cinéma les personnages les plus intéressants à maquiller n'ont pas tous ce type de beauté esthétique, et avant de rencontrer Arakélian, j'ai appris les bases dans ce petit livret (en version française, bien sûr). J'ai personnellement appris beaucoup dans ce petit livret dont ma version a disparu de chez moi il y a quelques temps… Si je la retrouve, j'en publierais le contenu…
Naturellement, depuis ce livret, beaucoup d'autres livres sont sortis, non seulement pour le théâtre (la collection Kryolan, par exemple), mais aussi sur le maquillage de cinéma et les effets spéciaux, mais ils sont le plus souvent en anglais.
Aujourd'hui, certes, les moyens ont évolué, mais les principes sont toujours valables, il suffit de bien doser les couleurs pour bien modeler un visage. Ou d'utiliser des prothèses.
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For a long time, the booklet above, published in German, French, and English, was the only somewhat serious reference for truly professional stage makeup. It displayed the placement of the necessary colours on one side of the face and the result on the other side.
In beauty schools, makeup was taught on aesthetic principles to enhance ladies with beautiful, smooth skin. But in cinema, the most interesting characters to makeup do not all have this type of aesthetic beauty, and before meeting Arakélian, I learned the basics from this small booklet (in the French version, of course). I personally learned a lot from this little booklet, although my version disappeared from my home some time ago... If I find it, I will publish its content...
Naturally, since this booklet, many other books have been published, not only for theatre (the Kryolan collection, for example) but also on cinema makeup and special effects, though they are most often in English.
Today, certainly, the means have evolved, but the principles are still valid ; it is enough to properly balance the colours to effectively model a face. Or to use prosthetics.
(Photo Internet)
Quelques produits courants Leichner
Some common
Leichner's products.
Otto Adalbert Leichner
Les petits modules (Liners) servaient de fards d’appoint, comme des crayons mais pas seulement ;
Les gros modules (Stick Form C) sont les fonds de teints gras solides pour le théâtre.
Il y avait aussi une variété plus souple en tubes comme du dentifrice pour le cinéma.
Ces produits étaient principalement utilisés au théâtre par les artistes jusque dans les années 1960, mais le cinéma s’en est aussi servi à ses débuts avec Méliès, Lon Chaney et d’autres…
En France, la marque Yamiléh, disparue dans les années 60, avait des sticks de ce genre, mais à ma connaissance, pas de livret.
On trouve encore chez Kryolan, je crois, certains fards en sticks, mais je n'en suis pas sûr.
Aux USA, plusieurs marques aujourd'hui disparues avaient ce genre de sticks dans leur gammes : les crayons de Bob Kelly, Stein's,…
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Small modules (liners) were used as touch-up make-up, similar to pencils but not exclusively;
Large modules (stick form C) were solid, greasy foundations for theatre use.
There was also a softer variety in tubes like toothpaste for cinema.
These products were primarily used in theatre by artists until the 1960s, but cinema also used them in its early days with Méliès, Lon Chaney, and others.
In France, the brand Yamiléh, which disappeared in the 60s, had similar sticks, but to my knowledge, no booklet.
You can still find some stick make-up at Kryolan, I believe, but I am not sure.
In the USA, several brands now defunct had this type of stick in their ranges: Bob Kelly's crayons, Stein's, etc.
(Photo Internet)
L'évolution des produits de maquillage
Make-up products evolution
Dès l’origine du cinéma, Méliès fit appel au maquillage de théâtre pour ses personnages de composition. Si les frères Lumière ont inventé la caméra et le film de reportage, voire le documentaire, l’essor du cinéma de fiction est dû à Méliès qui racontait de merveilleuses histoires, et l’on peut dire que ses maquillages (et ses trucages, mais ce n'est pas notre propos ici) ont grandement contribué au développement et au succès de cette nouvelle invention que nous aimons tant depuis.
Dès lors, l’évolution du cinéma et du maquillage s’est faite en parallèle. Les pellicules N&B se sont affinées, la couleur est arrivée, puis le Technicolor, le 70mm, et dernière en date la "HD", en attendant les futures évolutions, et les nouveaux standards de diffusions Internet et télévision Ultra HD.
Les fonds de teint épais et cireux de 1873 se sont affinés et Max Factor à Hollywood a inventé dès 1918 le fard en pâte beaucoup plus souple et plus discret, le "Flexible Greasepaint", en tube genre dentifrice, puis en 1935 le Pan-Cake (fard pressé, à étaler à l’éponge humide, en boite ronde) et en 1948 le fard-crème (appelé Pan-Stik) qui est encore la texture la plus utilisée actuellement dans presque toutes les marques professionnelles malgré l’apparition relativement récente de fards fluides (à l’eau, à base de silicone ou d’alcool) et des aérographes.
From the beginning of cinema on, Méliès used theater make-up for his compositional characters. If the Lumière brothers invented the camera and the reportage film, not to say the documentary, the rise of the cinema of fiction is due to Méliès who told wonderful stories, and one can say that his make-ups (and his tricks, but it's not here our intention) contributed greatly to the development and the success of this new invention that we have loved so much since.
Since then, the evolution of cinema and make-up have been parallel. The B&W films have refined, the colour has arrived, then the Technicolor, the 70mm, and the latest - at least temporarily until the next novelty - the High Definition or "HD" and the new internet definitions.
The thick and waxy foundations of 1873 became refined and Max Factor invented since 1918 the finer and softer pasty Flexible Greasepaint in collapsible tube, touthpaste tube like, then in 1935 the Pan-Cake (pressed powder makeup to spread with sponge and water, in flat round container) and in 1948 the famous Pan Stik (cream makeup in a swivel stick) which is still the texture most used today in almost all professional brands despite the relatively recent appearance of fluid makeup (water, silicone or alcohol based) and airbrushes.
Les fards vedettes de Max Factor
Max Factor's star textures
Le fond de teint crème existait déjà au théâtre depuis 1914, bien avant l'arrivée du maquillage de cinéma. Cette texture a donc été l'une des toutes premières utilisées au cinéma. Beaucoup d'autres ont suivi.
The smooth cream fooundation already existed in theater since 1914, well before make-up arrived seriously to cinema. This texture, thus, was one of the first used in cinema. Many others followed.
Le Pan-Cake servait beaucoup au théâtre pour sa rapidité d'application permettant un teint lisse, et principalement pour le maquillage des corps au cinéma. En grande figuration, des fards liquide etaient projetés en douche sur les corps.
From 1935 on, Pan-Cake was extensively used in theater as it was quick to apply and gave a smooth foundation look, and mainly for body make-up for film.
(Photo Internet)
Le Pan-Stik, plus fin d'emploi, devint vite la préférence pour les visages dès 1948. On l'utilisait "couvrant" en N&B, puis beaucoup plus finement, un peu dilué, après l'arrivée de la couleur.
C'est toujours la texture préférée de beaucoup de maquilleurs.
Pan-Stik, smoother to employ, quickly became favorite for faces from 1948 on.
It was applied"covering" in B&W, then much more thinly, slightly diluted, when colour arrived. It still is the favorite texture of many artists.
Aujourd'hui, la HD exige des produits à la fois plus fins et plus riches en colorants – on parle alors de "haute pigmentation" –, et toutes les marques professionnelles ont développé leurs gammes de produits HD, en fards gras et fluides, pour la beauté, et certaines à l'alcool pour les effets spéciaux qui doivent impérativement tenir très longtemps. Nous aurons l’occasion de reparler de ces produits.
Les fards-crème, à l'origine en sticks, sont maintenant souvent présentés en boite et, malgré l’apparition des fards fluides, restent toujours la texture préférée des maquilleurs classiques car ils permettent un maquillage très fin ou couvrant selon les besoins.
Avec l’usage de plus en plus fréquent des prothèses en mousse de latex, des produits spéciaux à base de colorants et d’huile de ricin avaient été développés dès la fin des années 30 à Hollywood sous le nom de R.M.G.P. (Rubber Mask Grease Paint = Fond de teint pour masques en caoutchouc), mais sont restés « secret professionnel » très – trop –longtemps et n’ont été commercialisés en France qu’au début des années 70.
Une nouvelle variété de fards à l’alcool, liquides à l’unité pour l’aérographe ou solides en palettes, est apparue avec les prothèses en silicone en fin des années 90 et s’est vite répandue parmi les maquilleurs d’effets spéciaux du monde entier.
Today, high definition demands products that are both thinner and richer in pigments – this is referred to as "high pigmentation" – and all professional brands have developed their ranges of HD products, in both creamy and liquid formulations, for beauty, and some alcohol-based for special effects that must endure for a very long time. We'll have the opportunity to talk about these products again.
Creamy makeup, originally in stick form, are now often presented in palettes and, despite the emergence of fluids, remain the preferred texture of classical makeup artists as they allow for very precise or full coverage makeup as needed.
With the increasingly frequent use of foam latex prosthetics, special products based on pigments and castor oil had been developed as early as the late 1930s in Hollywood under the name R.M.G.P. (Rubber Mask Grease Paint), but remained a "trade secret" for far too long and were only commercialised in France in the early 1970s.
A new variety of alcohol-based makeups, available either as individual liquids for airbrush application or solid in palettes, emerged with silicone prosthetics in the late 1990s and quickly spread among special effects makeup artists worldwide.
Le « rôle » du maquillage dans un film
The Make-up "part" in a film
Dès Méliès, le maquillage a servi à composer l’apparence des différents personnages interprétés par les artistes, ce qui a donné naissance à l’expression maquillage de composition (= Character make-up = Littéralement Maquillage de caractère, ou de personnage) par rapport au traditionnel maquillage de beauté destiné à présenter la personne à son avantage esthétique. Pour cela, il faudra recourir à des artifices plus ou moins élaborés, mais toujours étudiés et réalisés avec le plus grand soin.
Comme au théâtre, à l’époque du N&B, certaines actrices plus âgées que leur rôle exigeaient un maquillage important, couvrant, leur donnant une peau « lisse » et une fausse allure de jeunesse, et les chefs opérateurs devaient faire des miracles d’éclairage, ou d’ombrage…, pour que l’on ne voit pas leurs rides ou leurs doubles mentons. On n’en est plus là aujourd’hui, croyez-vous ? En théorie, non, bien sûr, les techniques et produits ont bien évolué, mais les principes restent les mêmes et qui sait si on ne croisera pas encore un jour un problème de ce genre à résoudre ?
Méliès faisait souvent des faux nez avec une pâte à modeler cireuse assez dure : malgré l’évolution vers plus de souplesse de telles pâtes à modeler, ces ajouts assez durs sont aujourd’hui remplacés par des prothèses en matières beaucoup plus souples et élastiques qui permettent de recomposer complètement un visage : latex, mousse de latex, gélatine ou silicone.
On a toujours eu recours à des perruques et postiches au théâtre et au cinéma depuis ses débuts.
Les faux crânes de Méliès, appelés crânes-couronnes, étaient d’une seule pièce en toile avec des cheveux implantés tout autour, comme on faisait à l'époque au théâtre. Cette technique est restée longtemps la seule connue et c’est encore le cliché qu’ont souvent aujourd’hui ceux qui ne connaissent pas bien le sujet. En effet, le latex d’abord puis le plastique ont depuis longtemps remplacé la toile pour simuler un crâne chauve, mais la chevelure n’y est plus attachée aussi systématiquement car les calottes sont à usage unique pour l’écran de cinéma et doivent être changées à chaque fois – comme toutes les prothèses d’ailleurs – car le décollage détruit les bordures qui doivent être très fines pour être invisibles après collage, et souvent la pièce elle-même. Une perruque complète clairsemée ou partielle est alors posée par-dessus la calotte maquillée.
Si on utilise encore de nos jours les mêmes idées et principes pour composer l'aspect de chaque personnage dans un film de fiction, les techniques d’artefacts ont bien évolué et nous en reparlerons prochainement.
Quelques exemples
Certains merveilleux films n’auraient pas pu être réalisés sans le maquillage, tant celui-ci a une importance primordiale pour raconter l’histoire.
Par exemple, ci-dessous, mais il y en a des milliers d'autres et je n'ai pas pu tout mettre :
Since Méliès, makeup has been used to create the appearance of various characters portrayed by artists, giving rise to the term "character make-up" as opposed to traditional beauty makeup intended to present a person in their aesthetic advantage. For this, more or less elaborate tricks must be used, always studied and executed with the utmost care.
As in theatre, during the black and white era, some actresses older than their roles required extensive makeup, covering their imperfections and giving them a false appearance of youth, cinematographers had to work miracles with lighting or shading to hide their wrinkles or double chins. We're not quite there anymore today, do you think? In theory, no, of course, techniques and products have evolved significantly, but the principles remain the same, and who knows if we might encounter such a problem to solve again someday?
Méliès often made use of fake noses with a fairly hard, waxy modelling paste ; although such pastes have evolved towards greater flexibility, these rather hard additions are now replaced by prosthetics made of much softer and more elastic materials which allow for a complete recomposition of a face: latex , foam latex , gelatine, or silicone.
Wigs and hairpieces have always been used in theatre and cinema since their inception.
Méliès's fake baldness, called litterally crown-skulls in french, were made in one piece of canvas with hair ventilated all around, as was done in the theatre at the time. This technique remained the only one known for a long time, and it is still the stereotype often held today by those not well-versed in the subject. Indeed, latex first and then plastic have long replaced canvas to simulate a bald head, but the hair is not attached as systematically because the bald caps are for single use for the cinema screen and must be changed each time - like all prosthetics - because the removal destroys the edges, which must be very thin to be invisible after gluing, and often the piece itself. A sparse or partial wig is then placed over the made-up cap.
While the same ideas and principles are still used today to create the appearance of each character in a fictional film, artefact techniques have evolved significantly, and we'll talk about them again soon.
Here are a few examples :
Some wonderful films couldn't have been made without makeup, as it plays a crucial role in telling the story. For instance, below are some examples, but there are thousands more, and I couldn't include them all :
A: 1923. Quasimodo. Lon Chaney, Auto-maquillage à la pâte à modeler en N&B.
A: 1923. Quasimodo. Lon Chaney, Self make-up with putty in B&W.
(Photo Internet)
B: 1939. Quasimodo, Charles Laughton :
Un des tout premiers maquillages en mousse de latex, conçu par Perc Westmore et George Bau.
B: 1939. Quasimodo, Charles Laughton :
one of the very first foam latex make-ups, designed by Perc Westmore with George Bau.
(Photo Internet)
C: 1946. La Bête, Jean Marais
Maquillage Hagop Arakélian, masque cheveux implantés sur tulle en 3 pièces + perruque. Peut-être une des lointaines racines de Chewbacca ?
C: 1946. La Bête, Jean Marais
Make-up by Arakélian, 3 ventilated pieces + wig. Maybe a distant inspiration for Chewbacca ?
(Photo Internet)
D: 1959. Le Bossu, Jean Marais
Maquillage par Alex Marcus, faux crâne latex, nez en mousse fait par George Klein, le maquilleur du Quasimodo d'Anthony Quinn, et posé par A. Marcus.
D: 1959. Le Bossu, Jean Marais
Make-up design and application by Alex Marcus, latex bald cap, foam latex nose by George Klein who did Anthony Quinn's Quasimodo's make up.
(Photo Internet)
E: 1964. Fantomas, Jean Marais,
Cagoule latex par Gérard Cogan, maquillage René Daudin.
E: 1964. Fantomas, Jean Marais.
Latex balaclava by Gérard Cogan, make-up by René Daudin.
(Photo Internet)
F: 1980. Elephant Man, John Hurt,
Maquillage mousse de latex conçu par Christopher Tucker, application par Wally Schneiderman.
F: 1980. Elephant Man, John Hurt,
Foam latex make-up designed by Christopher Tucker, on set application by Wally Schneiderman.
(Photo Internet)
— Les films de Méliès, les différentes versions de Notre Dame de Paris, Frankenstein, Dracula, Le Fantôme de l’Opéra, La Belle et la Bête, La Momie, Fu-Manchu, Le Bossu, Fantômas, Arsène Lupin ; ou encore Le Dernier de la Liste, Victor-Victoria, Le Limier, Tootsie, Little Big Man, Amadeus, Elephant Man, La Môme, et les fameuses séries de La Planète des Singes, la saga Star Trek, Mission Impossible, Le Labyrinthe de Pan, Avatar, sans oublier Le Seigneur des Anneaux et tant d’autres… Il faudrait un site entier pour y rassembler les photos de tous ces chefs d'œuvre du maquillage.
Ces grands films utilisent les spectaculaires maquillages de composition qui font la gloire du cinéma en général et du maquillage en particulier.
Ces maquillages importants doivent être préparés longtemps à l’avance en laboratoire par une équipe de professionnels hautement qualifiés et nécessitent un budget conséquent qui doit être prévu sérieusement sous peine d’invalider le projet.
— Méliès films, various versions of Notre Dame de Paris, Frankenstein, Dracula, The Phantom of the Opera, Beauty and the Beast, The Mummy, Fu-Manchu, The Hunchback, Fantômas, Arsène Lupin; or even The Last of Sheila, Victor-Victoria, Sleuth, Tootsie, Little Big Man, Amadeus, Elephant Man, La Vie en Rose, and the famous Planet of the Apes series, the Star Trek saga, Mission Impossible, Pan's Labyrinth, Avatar, not to mention The Lord of the Rings and many others... It would take an entire website to gather photos of all these masterpieces of makeup.
These great films use spectacular character make-ups that glorify cinema in general and makeup in particular.
These significant makeups must be prepared long in advance in a laboratory by a team of highly skilled professionals and require a substantial budget that must be seriously considered to avoid jeopardising the project.
La place du maquillage dans le film
The make-up position in the film
Pour autant, on ne doit pas penser que le rôle du maquillage ne soit réservé qu'à ces chefs-d’œuvre et à des travaux de cette ampleur. De nombreux films ont besoin d’un maquillage tout aussi indispensable au récit mais moins voyant, et font appel à de petits effets simples tels que larmes, sueur, œil au beurre noir et autres hématomes, petites blessures, etc… Ces effets peuvent le plus souvent être "faits sur place" en quelques minutes, s’ils ont été réfléchis et préparés – et même essayés – suffisamment longtemps à l’avance et l’achat des fournitures appropriées anticipé. Il faut néanmoins un personnel hautement qualifié et déjà expérimenté, et des miniformations vous y prépareront dans la bonne humeur.
La majorité des personnages n’étant pas censés être maquillés, il faudra donc absolument que le maquillage paraisse naturel. Cela ne veut pas dire qu’il ne devra pas y en avoir, donc pas besoin de le préparer, mais qu’il ne devra pas être perceptible en tant que tel. C’est le maquillage qui permettra de raccorder l’aspect d’un personnage d’une fois à l’autre, surtout à distance de plusieurs jours, et évitera qu’un teint clair devienne subitement bronzé ou inversement, ou qu’une coulure de sang soit moins longue après qu’avant ou du mauvais côté…
C’est donc encore une autre préparation (cf. Chap. 8. Concevoir des personnages justes) aussi utile que précédemment, même si elle peut être moins longue. A ce propos, il faudra aussi compter le temps de fabrication des barbes postiches et perruques éventuelles avant de commencer à tourner. Comme on tient compte du temps de fabrication des décors et des costumes.
La beauté et le maquillage artistique, tel que la peinture sur peau (le fameux body-painting), font l’éclat de la mode, de la photo et de l’événementiel. Cette beauté esthétique, parfois exagérée, paraîtra souvent artificielle, mais passera dans ce contexte sans problème, quand ce sera plus rarement employé au cinéma.
Comme on l’a vu ci-dessus, le maquillage est essentiel au récit d’une histoire. Il est donc indispensable d’y accorder autant d’importance qu’à la caméra, au décor, au son, au costume, à la musique, et aux répétitions. Les essais maquillage font partie d’une bonne préparation.
Si vous accordez au maquillage et aux maquilleurs la place que chacun mérite vous aurez une belle image et votre film, crédible visuellement, se vendra bien.
Dans un prochain chapitre, je développerai à l’intention des jeunes réalisateurs les différents types de maquillages, et vous verrez comment travailler en équipe avec ce personnage si méconnu : le maquilleur, votre maquilleur, un collaborateur aussi discret que précieux pour votre film si vous ne l’oubliez pas.
A l’intention des curieux du maquillage, professionnels ou amateurs, je développerai les produits et les techniques, les plus récentes autant que celles qui quoique anciennes dépannent toujours en cas de pépin.
However, one should not think that the role of makeup is reserved only for these masterpieces and works of such magnitude. Many films require equally essential makeup for storytelling but on a smaller scale, and rely on simple effects such as tears, sweat, black eyes, bruises, minor injuries, etc. These effects can often be done "out of the kit"on site in a few minutes if they have been well thought out and prepared – and even tested – well in advance, with the purchase of appropriate supplies anticipated. Nevertheless, it requires highly skilled and experienced personnel, and mini-training sessions will prepare you for this with good humour.
Since most characters are not supposed to be made up, it is absolutely essential that the makeup appears natural. This doesn't mean that there shouldn't be any makeup at all or that it doesn't need to be prepared, but rather that it should not be noticeable as makeup. It is the makeup that will ensure the consistency of a character's appearance from one scene to another, especially over the course of several days, and prevent sudden changes in complexion or inconsistencies such as a bloodstain being shorter than before or on the wrong side.
This is yet another preparation (see Chapter 8: Designing Genuine Characters) as useful as before, even if it may be shorter. In this regard, the time needed to make false beards and wigs should also be taken into account before filming begins, just as one considers the time needed for set and costume construction.
Beauty and artistic makeup, such as body-painting, shine in the worlds of fashion, photography, and events. This aesthetic beauty, sometimes exaggerated, may often appear artificial but will pass in this context without issue, although it is less frequently used in cinema.
As seen above, makeup is essential to storytelling. It is therefore crucial to give it as much importance as the camera, set design, sound, costumes, music, and rehearsals. Makeup tests are part of good preparation.
If you give makeup and makeup artists the recognition they deserve, you will have a beautiful image, and your visually credible film will sell well.
In an upcoming chapter, I will delve into the different types of makeup for aspiring directors, and you will see how to work as a team with this often overlooked character : the makeup artist, your makeup artist, an invaluable yet discreet collaborator for your film if you do not overlook them.
For those curious about makeup, whether professionals or amateurs, I will explore both the latest products and techniques as well as those that, though old, still come in handy in case of emergencies.
Autres sujets évoqués ci-après…
Other brought-up topics hereinafter…
Dans le chapitre suivant, je vous exposerai qui sont les maquilleurs au cinéma, qui est qui et qui fait quoi dans une équipe maquillage au sein d'une équipe de production.
Je vous parlerai ensuite :
- des différents maquillages qu'on peut exiger d'un maquilleur pour le considérer vraiment comme un professionnel du cinéma à l'échelon standard international, ce que les américains oscarisables et les autres maquilleurs internationaux de haut niveau (Bafta, Emmy, Globe Award, en espérant pouvoir un jour prochain ajouter César et Molière…) m'ont dit considérer comme un bagage, pas seulement technique, mais fondamental) ;
- Comment devenir maquilleur (En 1e partie, quel est notre statut actuel en France, l'accès au métier et les différentes formations, les cursus des écoles, un aperçu des bases minimum à maîtriser ;
- Puis, dans la 2e partie, les différentes démarches actives à faire pour trouver un premier travail qui permettra de poursuivre ;
- Comment préparer un film (principalement pour les jeunes réalisateurs ou photographes qui n'ont pas, peu ou mal entendu parler du maquillage dans leur école — si, si, hélas, il peut encore y en avoir… — mais aussi pour que les futurs maquilleurs sachent quoi et comment préparer avant un tournage et comment en discuter avec le réalisateur et le directeur de production) ;
- Comment concevoir des personnages justes, ce qui n'est pas aussi simple qu'on le croit généralement ;
- Le prix du maquillage, parce que, oui, hélas, le maquillage est un coût dans un film, qui doit avoir été prévu avant tournage ; comment faire un budget minimum réaliste en sachant de quoi on parle, tout y est décrit précisément, ainsi qu'un aperçu de la question du bénévolat ;
- Comment faire des blessures et des faux crânes ;
- Puis comment faire une prothèse ou un vieillissement simples (un minimum pour exposer les principes de base à la nouvelle génération de réalisateurs, mais les grands films n'en sont déjà plus là ;
- Nous n'oublierons pas pourtant les petits budgets (théâtre et cinéma) avec Pourquoi apprendre le postiche, car beaucoup de jeunes n'ont pas appris а l'école ou sont réticents à cette technique — malheureusement pour eux — qui leur permettra de faire sur place un postiche facial à l'improviste sur un ou plusieurs acteurs ;
- Comment faire un faux-nez à petit budget ;
- Ces explications suffiront toutefois pour donner un résultat avec un minimum de qualité professionnelle, et pour l'étudiant devenu enfin Débutant, les règles du jeu de l'éthique des rôle et comportement du jeune assistant maquilleur sur un film afin qu'il/elle se comporte de façon professionnelle et utile à l'équipe dans laquelle il/elle s'insèrera et puisse ainsi être réengagé.
Un long chapitre tout entier vous présentera les Fondateurs du Maquillage de Cinéma depuis son origine à Hollywood et continuera celui-ci : il est bon de savoir qui a constitué ce métier dans lequel vous voulez entrer et les efforts qu'ils ont fait pour que VOUS le trouviez comme il est devenu aujourd'hui. Ce sera maintenant à vous de continuer à le faire progresser.
Bonnes lectures…
In the next chapter, I will explain who the makeup artists are in cinema, who's who, and what each member of the makeup team does within a production crew.
I will then discuss:
- The different types of makeup that can be expected from a makeup artist to be considered a true professional in the international standard, what American Oscar-winning makeup artists and other top international makeup artists (Bafta, Emmy, Globe Award, hopefully soon to include César and Molière...) have told me they consider as essential minimum knowledge, not just technical but fundamental.
- How to become a makeup artist (In the 1st part, what is our current status in France, access to the profession and the different training options, school curricula, an overview of the minimum basics to master ; then, in the 2nd part, the various active steps to take to find initial work that will allow for progression.
- How to prepare for a film (primarily for young directors or photographers who have not, little, or poorly heard about makeup in their school — yes, unfortunately, it can still happen... — but also for future makeup artists to know what and how to prepare before shooting and how to discuss it with the director and production manager).
- Designing authentic characters, which is not as simple as it's generally believed.
- The price of makeup, because, yes, unfortunately, makeup is a cost in a film, which must have been budgeted before shooting ; how to make a realistic minimum budget knowing what you're talking about, everything is described precisely, as well as an overview of the issue of volunteering.
- How to create wounds and bald caps.
- Then how to create simple prosthetics or aging effects (a minimum to explain basic principles to the new generation of directors, but major films are already beyond this stage).
- However, we won't forget low budgets (theatre and cinema) with Why learn postiche, as many young people haven't learned it in school or are reluctant to this technique — unfortunately for them — which will allow them to create facial hairpieces on the spot for one or more actors.
- How to make a low-budget fake nose.
- These explanations will suffice, however, to achieve a result with a minimum of professional quality, and for the student who has finally become a Beginner, the rules of the game for the ethics of the role and behavior of the young assistant makeup artist on a film so that he/she behaves professionally and usefully to the team in which he/she integrates and can thus be rehired.
A long entire chapter will introduce you to the Founders of Cinema Makeup since its origins in Hollywood and will continue this one : it's good to know who has shaped this profession you want to enter and the efforts they have made for YOU to find it as it has become today. It will now be up to you to continue to make it progress.
Happy reading...
More chapter translations are coming soon. Stay tuned...