Chapitre 2
QUI SONT LES MAQUILLEURS SUR UN FILM
WHO ARE THE MAKEUP ARTISTS ON A FILM
Le maquillage en France, est un métier très mal connu. On parle des maquilleurs SFX, de la maquilleuse (voir ci-dessous ce que cela sous-entend), mais on ne sait pas clairement quels sont leurs points communs et leurs différences.
On ne connait pas suffisamment bien les maquilleurs : s'ils sont cités discrètement et rapidement au générique, ils ne sont pas encore reconnus en France en 2024 par les César ou les Molière. De plus, aucune école de cinéma n’enseigne suffisamment aux futurs réalisateurs ou directeurs de production les véritables ressources que pourrait leur offrir le maquillage, ni comment travailler avec les maquilleurs, encore moins à réserver au maquillage une place budgétaire suffisante. Or, le maquillage est une discipline créative à part entière du cinéma, et peut contribuer largement au succès d'un film, comme nous l'avons vu dans le chapitre précédent.
Précisons tout de suite qu’un maquilleur de cinéma n’est pas une esthéticienne, et inversement, malgré une fâcheuse confusion persistante remontant à l’époque où la télévision française publique produisait régulièrement des fictions et devait administrativement recruter son personnel intégré sur un diplôme reconnu par l’Etat.
Comme, à part la Carte Professionnelle délivrée à l'époque par le CNC (Centre National de la Cinématographie et de l'Image animée) à des maquilleurs déjà longuement expérimentés, il n’existait pas de diplôme national de maquilleur (énorme lacune de l’administration française, c’est encore le cas aujourd’hui et sans doute encore pour longtemps), quelqu’un – et ce n’était sûrement pas un professionnel du maquillage de spectacle – a trouvé que ce qui s’en rapprochait le plus était le diplôme d’esthéticienne.
Or, il y a autant de rapport entre une esthéticienne et un maquilleur de cinéma qu’entre un cardiologue et un dentiste, et ce n'est méprisant pour personne : il y a certains points communs (maquillage de beauté, par exemple) mais aucune esthéticienne ne fera normalement dans son institut un vieillissement, une blessure ou une barbe, alors qu’elle y vendra des produits cosmétiques et des soins, ce que le vrai maquilleur de spectacle ne fera jamais, même s'il se fait rembourser l'achat de ses fournitures. De plus, un maquilleur compétent pourra travailler à tour de rôle pour le cinéma, long ou court métrage, la télévision, le théâtre, la publicité, la photo, etc… Alors, voyons un peu qui est qui et qui fait quoi, les fonctions et les attributions de chacun.
In France, makeup artistry is a profession that is not very well understood. We talk about SFX makeup artists, about the makeup lady (see below what that implies), but it's not clear what their commonalities and differences are.
Makeup artists are not well enough known : although they are discreetly and quickly mentioned in the credits, they are still not recognized in France as of 2024 by the César or Molière awards. Moreover, no film school adequately teaches future directors or production managers about the real resources that makeup could offer them, nor how to work with makeup artists, let alone to allocate a sufficient budget for makeup. However, makeup is a fully-fledged creative discipline in cinema and can significantly contribute to the success of a film, as we saw in the previous chapter.
Let's clarify right away that a cinema makeup artist is not an esthetician, and vice versa, despite an unfortunate and persistent confusion dating back to the time when French public television regularly produced dramas and had to administratively recruit its integrated staff based on a diploma recognized by the State.
Since, apart from the Professional Card issued at the time by the CNC (National Centre for Cinematography and the Moving Image) to makeup artists who were already highly experienced, there was no national diploma for makeup artists (a huge gap in French administration, which is still the case today and probably will be for a long time), someone – and it certainly wasn't a professional makeup artist – decided that the closest thing was an esthetician diploma.
However, there is as much connection between a beautician and a cinema makeup artist as there is between a cardiologist and a dentist, and this is not disrespectful to anyone : there are some common points (such as beauty makeup), but no esthetician would normally do ageings, wounds, or beards in their salon, whereas they would sell cosmetic products and treatments, which a real makeup artist would never do, even if they are reimbursed for the purchase of their supplies. Moreover, a competent makeup artist can work alternately for cinema, long or short films, television, theatre, advertising, photography, etc.
So, let's see who is who and what each person does, the roles and responsibilities of each.
A quoi pense t'on quand on dit "maquillage" ?
What comes to mind when we say "makeup"?
Posez la question autour de vous, il y aura deux réponses principales à cette question. Ces réponses sont ancrées comme des clichés dans la tête des gens non avertis de la réalité des choses, les débutants, le public ou les amateurs enthousiastes :
- Aux effets spéciaux, les monstres, les têtes qui éclatent, le sang, etc…
Ce cliché valorise excessivement le métier, et fait penser que le maquillage est inaccessible à la plupart des budgets, alors que cela réclame énormément de temps et beaucoup de fournitures très chères ; pourtant, même si on peut le regretter, on ne fait pas beaucoup de monstres dans le cinéma français professionnel de long métrage.
- A la maquilleuse qui va poudrer en quelques secondes le nez des invités d’un plateau de news en une ou deux minutes pour leur éviter de briller.
Ce cliché tenace est si réducteur du travail de maquillage qu’il en est ridicule, mais pour beaucoup de gens qui ne s’intéressent qu’à leur propre travail, voire à leur propre personne, il représente tout le travail et tout le temps qu’il faut pour maquiller normalement. (C'est d'ailleurs souvent une demande de ce type qu'on voit sur les annonces recherchant des maquilleurs/euses, mais ceux qui les passent ne connaissent pas le maquillage, à l'évidence.)
C’est évidemment très différent de la réalité. D’un extrême à l’autre, la palette des activités du maquilleur est beaucoup plus large. Je vais vous exposer les différents aspects de son travail.
Par parenthèse, disons tout de suite que j’emploie le mot maquilleur quand il désigne la fonction, et non la personne, ainsi que le veut la langue française. Je sais parfaitement qu’il existe de nombreuses personnes maquilleuses, et je les respecte profondément, aussi ne me faites pas un procès en machisme, svp. Le métier se portera mieux si on dépasse très vite ce genre de choses si néfastement réductrices.
A ce propos, je remarque de plus en plus souvent que si on parle toujours des chefs de service, donc de la fonction de – chef-opérateur, cadreur, steadycameur, ingénieur du son, décorateur, électricien ou machiniste, etc…– au masculin, on parle aussi quasi systématiquement d'une maquilleuse et non d'une cheffe-maquilleuse, et encore moins d'un chef maquilleur.
Il semble y avoir là une intention péjorative, plus ou moins consciente, comme si l'on semblait vouloir minimiser le travail (pour que ça coute moins cher ?…) et laisser les petits travaux (— Va le poudrer, tu vois pas qu'il brille ?…) à une maquilleuse – genre stagiaire à peine compétente, mais faut bien quelqu'un pour faire ce petit truc, à peine considéré comme un vrai boulot… – et les grands travaux à je ne sais qui.
Hé bien, non, désolé ! il n'y a ni petit maquillage, ni petit personnel – quel que soit le sexe – au maquillage, et c'est un non respect de la fonction professionnelle autant que de la langue française que de s'exprimer ainsi. Un maquilleur seul est un chef de service – juridiquement, c’est même un Cadre de Production – responsable et aussi compétent que souhaitable pour faire tout type de maquillage, du simple poudrage sur un plateau journalistique aux prothèses les plus élaborées. Ainsi la fonction doit donc être mise au masculin comme pour tous les autres postes, même si une femme est engagée pour remplir cette fonction. Parle t'on d'une cheffe opératrice ou d'une ingénieure du son ? Ce serait parfaitement ridicule, et pourtant il y a des femmes qui font ces métiers et elles les font bien.
Il n'y a pas, non plus, que des femmes qui font le métier du maquillage, ni en France, ni à l'étranger, même s'il y en a de plus en plus. Il n'y a donc pas de raison de demander une maquilleuse systématiquement, ce serait une demande discriminatoire, et donc illégale, à moins que cela ne démontre une tendance machiste ou un manque de culture.
Les maquilleurs ne sont pas moins dignes de respect et de considération que les autres techniciens, réalisateurs, chef opérateurs, ingénieurs du son, ou autres, sous prétexte que leur fonction n'est pas la même, ni enseignée à bon niveau aux futurs réalisateurs dans leurs écoles de cinéma. Regretter cette carence n’est pas la critiquer méchamment : au contraire, je m’offre à aller parler du maquillage de fiction dans toute école de cinéma qui le souhaiterait afin d’améliorer la situation.
Ask around, and you'll get two main answers to this question. These responses are ingrained as clichés in the minds of uninformed individuals, beginners, the general public, or enthusiastic amateurs:
- In special effects, monsters, exploding heads, blood, etc...
This cliché excessively glorifies the profession and gives the impression that makeup is beyond the reach of most budgets, whereas it demands a lot of time and very expensive supplies. However, even though it might be regrettable, there aren't many monsters made in the professional French cinema of feature films.
- To the lady makeup artist who quickly powders the noses of news show guests in one or two minutes to prevent them from shining.
This persistent cliché is so reductive of the makeup artist's work that it's ridiculous, but for many people who are only interested in their own work, or even themselves, it represents all the work and time required for normal makeup. (In fact, such requests are often seen in job postings seeking makeup artists, but those who post them clearly don't understand makeup.)
Obviously, the reality is very different. From one extreme to the other, the makeup artist's range of activities is much broader. I will outline the various aspects of their work.
By the way, let me clarify that I use the french term "maquilleur" (masuline) when referring to the role, not the individual, as dictated by the French language. I am well aware that there are many ladies makeup artists, and I deeply respect them, so please don't accuse me of sexism. The profession will be better off if we quickly move beyond such detrimentally reductionist issues.
On this note, I increasingly notice that while we always talk about heads of department – such as director of photography, camera operator, steadicam operator, sound engineer, set decorator, electrician, or grip – in the masculine form, we also almost systematically refer to a lady makeup artist as a "maquilleuse," not as a "chef-maquilleuse" nor even a "chef maquilleur."
There seems to be a somewhat derogatory intention there, more or less conscious, as if there were an attempt to minimize the work (to save money perhaps?) and leave the small tasks ("Go powder him, can't you see he's shining?") to a makeup lady – like an barely competent intern, but someone has to do this little thing, barely considered a real job... – and the big tasks to someone else of higher rank.
Well, sorry, no ! There is no such thing as small makeup or small personnel – regardless of gender – in makeup, and it is a lack of respect for the professional function as well as the French language to express oneself in this way. A makeup artist alone is a department head – legally, they are even a Production Executive – responsible and as competent as desired to perform any type of makeup, from simple powdering on a news set to the most elaborate prosthetics. Therefore, the role should be put in the masculine form as with all other positions, even if a woman is hired to fill that role. Do we speak of a female cinematographer or a sound engineeress? That would be perfectly ridiculous, and yet there are women who do these jobs, and they do them well.
There are not only women who work as makeup artists, neither in France nor abroad, even though there are more and more of them. So there is no reason to systematically ask for a female makeup artist; it would be a discriminatory request, and therefore illegal, unless it demonstrates a sexist tendency or a lack of culture.
Makeup artists are no less worthy of respect and consideration than other technicians, directors, directors of photography, sound engineers, or others, just because their function is different, or not taught at a good level to future directors in their film schools. Regretting this deficiency is not malicious criticism ; on the contrary, I am willing to talk about fiction makeup in any film school that wishes to improve the situation.
Les différents maquilleurs et coiffeurs sur un film
The different makeup artists and hairdressers on a film
Le rôle du maquilleur est loin d’être unique et vous aurez déjà deux sortes de maquilleurs.
- Le chef maquilleur sera engagé avec son équipe (co-chef(s) et ses assistant(s) ) par la production avant le tournage, et
- Les renforts maquilleurs qui viendront pour une journée ou plusieurs lorsqu’une grosse distribution sera présente sur le plateau (nombreux acteurs, grosse figuration, besoin de maquillage très soigné, de postiches ou de blessures en quantités importantes, etc…). Ces renforts devront bien évidemment être tout aussi compétents que les chefs, mais ce sera aussi l’occasion de faire débuter les jeunes maquilleurs au milieu de collègues expérimentés. Nous reverrons ce point très important plus loin.
Toute personne qui maquille est donc un maquilleur, quel que soit son niveau. Les graduations dépendent en conséquence du niveau obtenu. Nous avions jadis des stagiaires (l’équivalent des apprentis d’autrefois), mais trop souvent on ne les payait pas et pour éviter les abus le poste a été dorénavant supprimé dans la Convention Collective Nationale pour le maquillage dans les films. Nous n'avons plus que des maquilleurs de deux niveaux : des assistants : ceux qui débutent et apprennent encore leur métier, et ceux qui déjà bien expérimentés, on les appelle souvent 1er assistant, sont désormais capables de prendre la responsabilité d'un film à tous égards, voire remplacer le chef dans l’urgence d’un accident.
C'est parmi ces derniers qu'une production choisira son maquilleur qui deviendra alors chef-maquilleur, responsable du service par rapport à la production du film considéré. Un chef confirmé pourra aussi travailler comme maquilleur adjoint sur un film sans en être le responsable en titre, mais avec un niveau de responsabilité et un salaire supérieurs à un jeune assistant débutant.
Commençons par définir précisément les différents postes de maquilleurs et coiffeurs, l’organigramme des fonctions du service, tels qu’on les trouve sur tout film professionnel normal, c’est à dire à budget normal et durée normale. Nous verrons au chapitre 7 consacré au prix du maquillage comment ça se passe sur les films à petit budget ou les films de réalisateurs débutants ou amateurs.
Ces fonctions sont définies succinctement en termes juridiques dans la Nouvelle Convention Collective, reprenant basiquement les anciennes descriptions des postes du C.N.C. (ce qui semble bien confirmer le regret de la disparition des Cartes Professionnelles), mais je les précise maintenant davantage en détail techniquement parlant.
The role of the makeup artist is far from unique, and you will already have two types of makeup artists.
- The head makeup artist will be hired with their team (co-head(s) and assistants) by the production before filming begins, and
- The additional makeup artists who will come for a day or several days when a large cast is present on set (numerous actors, a large number of extras, the need for very meticulous makeup, extensive use of wigs or prosthetic injuries, etc.). These additional makeup artists must obviously be just as competent as the heads, but it will also be an opportunity to introduce young makeup artists to work alongside experienced colleagues. We will revisit this very important point later.
Anyone who applies makeup is thus a makeup artist, regardless of their level. The gradations depend on the level achieved. We used to have trainees (the equivalent of apprentices in the past), but too often they were unpaid, and to avoid abuse, this position has now been removed from the National Collective Agreement for film makeup. We now have only two levels of makeup artists : assistants, who are beginners still learning their trade, and those who are already well-experienced, often called 1st assistants, who are now capable of taking full responsibility for a film, even replacing the head in case of an emergency.
It is from these experienced individuals that a production will choose its makeup artist, who will then become the head makeup artist, responsible for the department in relation to the film’s production. A confirmed head can also work as an assistant makeup artist on a film without being the primary responsible party, but with a higher level of responsibility and salary compared to a young beginner assistant.
Let's start by precisely defining the different positions of makeup artists and hairdressers, the organisational structure of the department, as found on any normal professional film, that is with a normal budget and duration. In Chapter 7, dedicated to the cost of makeup, we will discuss how things work on low-budget films or films by beginner or amateur directors.
These roles are succinctly defined in legal terms in the New Collective Agreement, basically reflecting the old jobs descriptions from the C.N.C. (which seems to confirm the regret over the disappearance of Professional Cards), but I will detail them now more thoroughly from a technical standpoint.
Le chef-maquilleur
The head-makeup artist
Pour être efficace sur un tournage, le chef maquilleur devra avoir eu le temps nécessaire pour préparer avant tournage le film et ses maquillages : lire scénario et plan de travail et faire son dépouillement, c’est à dire relever les effets requis, les vieillissements éventuels, les postiches et prothèses éventuels à prévoir, et les fournitures pour l’ensemble du tournage. Il lui faudra donc quelques jours pour réfléchir intellectuellement à tout cela, concevoir les maquillages et comment réaliser les effets demandés, chercher où trouver les fournitures et choisir les collaborateurs les plus appropriés en fonction de leurs compétences propres. Il faudra faire une estimation du coût de ces frais et voir avec le directeur de production les limites budgétaires. Puis, après accord, il pourra commencer à fabriquer lui-même ses effets ou passera commande chez un spécialiste en accord avec la production, faire des essais, etc… Cette préparation, qui ne peut évidemment pas se faire le matin même du tournage, pourra prendre quelques jours ou quelques semaines selon l'importance du projet, mais elle est vitale pour un bon résultat. Nous parlerons plus loin du cas, malheureusement de plus en plus fréquent, où la production n’a pas prévu le budget nécessaire, mais pour l’instant poursuivons. Les chapitres 6 La préparation du maquillage au cinéma et 8 Comment concevoir des personnages justes détailleront en profondeur tout ce travail.
Le chef-maquilleur (en ce sens, Make up Designer = littéralement Concepteur des maquillages ; on dit plus souvent Créateur des maquillages) déterminera donc la marche à suivre et le travail à faire et répartira les tâches à son équipe.
- Il sera le responsable du service et l’intermédiaire entre la production et les autres maquilleurs.
- Il gérera ou délèguera sous sa responsabilité le budget global et l'achat et la distribution des fournitures en accord avec la production.
- Il s’occupera de concevoir avant tournage les maquillages, perruques et postiches de tous les personnages et réalisera lui-même pendant le tournage le maquillage, postiches faciaux compris, du ou des principaux artistes selon les difficultés et le temps requis. En français, on dira que c'est un chef maquilleur-posticheur, précision inutile en anglais car on ne peut prétendre être maquilleur de cinéma si on ne fait pas aussi les postiches faciaux.
En revanche, s’il peut éventuellement poser un faux crâne ou une perruque d’homme déjà coiffée, donner un coup de peigne ou de brosse, le maquilleur (chef ou assistant) n’est pas censé réaliser une coiffure complète, faire une teinture permanente ou un chignon élaboré pour un film d'époque. Reconnaissons qu'il a déjà assez à faire, même si cela ne parait pas évident à tout le monde.
De plus, il faut un certain temps pour maquiller, puis un autre certain temps pour coiffer. Ce n'est pas parce qu'on n'engagera qu'une seule personne pour les deux fonctions que cela prendra moins de temps, sauf au détriment du travail des deux qualifications. Donc, si le maquilleur passe son temps à coiffer, il faudra en prendre un autre pour maquiller les autres personnages. Autant prendre un maquilleur pour faire les maquillages et un coiffeur pour faire les coiffures. L'expérience démontre que les productions à petit budget qui demandent des maquilleurs-coiffeurs (ou des coiffeurs-maquilleurs) ne sont pas les meilleures, ni les plus solides financièrement. Donc, si vous ne voulez pas donner de vous-même la très mauvaise image d'un maquilleur au rabais, vous ne perdrez pas grand chose (car elles ne vous proposeront pas de gros salaires, de toute façon) en refusant de faire les deux métiers pour le prix d'un seul, et la qualité de la référence ne serait pas vraiment intéressante pour vous, futurs maquilleurs. Les productions sérieuses savent bien qu'il faut un maquilleur et un coiffeur pour avoir un bon et beau travail. Elles connaissent le prix des choses et prévoient approximativement dans leur plan de financement le budget nécessaire pour payer correctement ce qu'elles veulent. Comme vous et moi, quand nous allons faire nos courses.
La journée des maquilleurs commence toujours une ou plusieurs heures avant le tournage proprement dit pour préparer les comédiens. C'est pourquoi certains, peu au fait du dessous de l'iceberg, pensent à tort que les maquilleurs ne font pas grand chose… Pourtant, ceux-ci assurent par une surveillance attentive et constante sur le plateau la tenue du maquillage qu’ils ont déjà fait pendant une heure ou deux avant l’arrivée sur ce même plateau de ceux qui les critiquent si injustement. C'est cette surveillance qui permettra de déterminer le moment adéquat et précis pour intervenir et faire alors ces fameux raccords maquillage qui parfois agacent mais pourtant font partie intégrante de leur travail en particulier, comme du travail général sur le film. Il est inutile de les faire trop tôt.
Quand il n’y a qu’un seul maquilleur sur un projet, il est légalement considéré comme chef-maquilleur, avec tout ce que cela implique comme responsabilité et salaire.
Il y avait jusqu'à fin Juillet 2009 une Carte d’Identité Professionnelle de Chef-Maquilleur délivrée par le CNC à l’issue d’une formation reconnue sur 3 stages et 6 assistanats, seule accréditation officielle, faute d’un diplôme national sanctionnant un enseignement professionnel commun à toutes les écoles de maquillage du pays. Nous en parlerons plus longuement au chap. 4 Comment devenir Maquilleur, Le statut professionnel socio-administratif.
Administrativement, le chef-maquilleur a un statut de cadre et cotise donc à ce titre à une caisse de retraite complémentaire spécifique.
To be effective on a film set, the chief makeup artist must have the necessary time to prepare the film and its makeup needs before shooting begins. This involves reading the script and production schedule, identifying the required effects, any potential aging makeup, prosthetics, wigs, and sourcing all supplies needed for the entire shoot. This preparation includes mentally planning everything, designing the makeup and how to achieve the required effects, sourcing supplies, and selecting the most suitable team members based on their specific skills. An estimation of costs must be made and discussed with the production manager to establish budget limits. Upon agreement, the chief makeup artist can begin creating the effects or placing orders with specialists, conducting tests, etc. This preparation, which obviously cannot be done on the morning of the shoot, may take several days or even weeks depending on the project's scope, but it is crucial for achieving high-quality results. We will discuss this further, unfortunately, increasingly common scenario where the production has not allocated the necessary budget, but for now, let us proceed. Chapters 6 "Preparation of Makeup in Cinema" and 8 "How to Design Authentic Characters" will detail this work in depth.
The chief makeup artist (in this sense, Makeup Designer, literally meaning Makeup Creator) will determine the workflow and tasks to be done and will allocate tasks to their team.
- They will be responsible for the department and the intermediary between the production and the other makeup artists.
- They will manage or delegate the overall budget and the purchase and distribution of supplies in agreement with the production.
- They will be responsible for designing the makeup, wigs, and prosthetics for all characters before filming begins and will personally handle the makeup, including facial prosthetics, of the main actors during filming according to the required difficulties and time. In French, this role is referred to as "chef maquilleur-posticheur," a distinction unnecessary in English because one cannot claim to be a film makeup artist without also hand-laying facial hairpieces.
However, while the makeup artist may occasionally apply a bald cap or style a pre-styled male wig, or give a quick brush or comb, they are not expected to perform full hairstyling tasks such as creating elaborate period hairstyles or applying permanent hair dyes. Recognise that makeup artists have enough on their plate, even if it may not seem obvious to everyone.
Additionally, it takes time to apply makeup and another set time to style hair. Hiring a single person for both roles does not reduce the time needed, except at the expense of the quality of both jobs. Therefore, if the makeup artist spends their time styling hair, another will be needed to apply makeup to other characters. It is better to hire a makeup artist to do the makeup and a hairstylist to do the hair. Experience shows that low-budget productions seeking makeup artist-hairstylists (or vice versa) are not the best or most financially stable. Therefore, if you do not want to present yourself as a low-quality makeup artist, you will not lose much (as they will not offer high salaries anyway) by refusing to do both jobs for the price of one. The quality of the reference would not be particularly beneficial for you as future makeup artists. Serious productions understand the need for both a makeup artist and a hairstylist to achieve a high standard of work. They know the cost of things and plan their financing accordingly to pay properly for what they want. Just like you and I do when we go shopping.
The makeup artists' day always starts an hour or more before the actual shoot to prepare the actors. This is why some, unaware of the behind-the-scenes work, mistakenly believe that makeup artists do not do much.
However, makeup artists ensure through constant, attentive monitoring on set that the makeup they applied earlier remains intact. This vigilance determines the precise moment to intervene for necessary touch-ups, an integral part of their job and the overall work on the film. It is pointless to do them too early.
When there is only one makeup artist on a project, they are legally considered the chief makeup artist, with all the associated responsibilities and salary.
Until the end of July 2009, there was a Professional Identity Card for Chief Makeup Artists issued by the CNC after recognised training through three internships and six assistantships. This was the only official accreditation due to the lack of a national diploma standardising professional training across makeup schools in the country. More on this in Chapter 4: "How to Become a Makeup Artist, The Professional Socio-Administrative Status."
Administratively, the chief makeup artist has an executive status and thus contributes to a specific supplementary pension fund.
Un cas particulier : le maquilleur de la "star"
A special case : the make-up artist of the "star"
Il arrive souvent qu'une star (homme ou femme) demande à la production d'avoir son maquilleur exclusif. Dans ce cas, celui-ci est considéré – et doit être payé – comme un chef-maquilleur à part entière, et doit s'occuper d'absolument tout ce qui a trait au maquillage de son artiste, homme ou femme : conception, fournitures, réalisation et surveillance et entretien du travail. Il commandera ou réalisera lui-même les postiches faciaux de son comédien, posera un toupet ou une perruque que le coiffeur (de la production ou personnel) aura préparé, mais un chef coiffeur dûment qualifié devra faire les coiffures élaborées d'un homme (films d'époque) ou d'une femme (toutes époques).
C’est aussi, bien sûr, lui qui créera et réalisera les maquillages divers d’une femme, y compris les éventuels effets faits sur places.
Ce maquilleur particulier pourra devoir aussi gérer, personnellement ou en charger un assistant, des doublures images, voire des cascadeurs lors de telles scènes ; même si cela n’est pas systématiquement dans son champ d’action, c’est sans doute préférable et plus pratique. Il devra donc s’occuper des perruques, postiches et autres prothèses éventuelles nécessaires. Encore faudra t’il que la production l’ait prévenu suffisamment tôt pour qu’il ait le temps de préparer tout ce qu'il faut.
En outre, il devra réaliser — ou faire réaliser sous sa responsabilité — et poser et maquiller les prothèses éventuelles, s’il sait le faire.
Dans le cas contraire, un maquilleur prothésiste sera engagé spécialement. (Cf. ci-dessous : Le chef maquilleur-prothésiste).
It often happens that a star (male or female) requests the production to have their exclusive makeup artist. In this case, this makeup artist is considered—and must be paid—as a full chief makeup artist and must take care of everything related to their artist's makeup, male or female : design, supplies, application, monitoring, and maintenance of the makeup. They will order or create the facial prosthetics for their actor, apply a toupee or wig prepared by the hairdresser (whether from the production or personal), but a duly qualified chief hairdresser must handle the elaborate hairstyles of a man (for period films) or a woman (for any period).
This makeup artist will, of course, also create and apply various makeups for a woman, including any effects done on-site.
This particular makeup artist may also need to manage, personally or by delegating to an assistant, image doubles or even stunt doubles during such scenes. Although this is not always within their scope of work, it is likely preferable and more practical. They will therefore need to take care of the necessary wigs, prosthetics, and other potential prosthetic needs. It is crucial that the production informs them early enough so that they have the time to prepare everything required.
Furthermore, they will have to create — or have created under their supervision — and apply and makeup any prosthetics, if they have the expertise to do so.
If not, a prosthetic makeup artist will be specially hired. (See below: The Chief Makeup Artist-Prosthetic Specialist).
Le(s) maquilleur(s) assistant(s)
The assistant make-up artist(s)
Ils seront là pour exécuter le travail confié par le chef maquilleur et en assurer la surveillance pendant la journée. Ils sont engagés – en principe – pour la totalité du film.
Leur rôle sera de maquiller les seconds plans, voire la figuration, et de faire les raccords sur le plateau pendant la journée.
Au besoin, et quand ils auront déjà acquis un peu d’expérience, ils aideront le chef maquilleur à réaliser les travaux préparatoires ou le maquillage difficile d’un acteur (vieillissements, prothèses, blessures, postiches, etc…). Leur rôle est donc très important et sera parfois confié à des chefs maquilleurs expérimentés selon les besoins. Le niveau de salaire doit donc respecter et refléter cette compétence.
S'il n'est pas déshonorant d'être ainsi assistant de chefs ou de 1ers assistants compétents et expérimentés – non seulement on apprend rien d'utile à travailler comme assistant de soi-disant chefs qui n'ont pas de réelle expérience, ou de camarades de promotion de même niveau, si gentils soient-ils – on risque de prendre des défauts qui seront ensuite difficiles à corriger (les mauvaises habitudes se prennent vite et se gardent longtemps), et/ou de se créer une mauvaise réputation dont on aura beaucoup de mal à se débarrasser par la suite.
Il n'existait pas en France de carte professionnelle d'assistant maquilleur au CNC.
They will be there to carry out the tasks assigned by the chief makeup artist and to ensure the continuity of the makeup throughout the day. They are typically hired for the entire duration of the film.
Their role will be to apply makeup to the supporting cast and extras, and to make touch-ups on set during the day.
If necessary, and once they have gained some experience, they will assist the chief makeup artist in preparing or applying more complex makeup on an actor (ageing effects, prosthetics, wounds, facial hair pieces, etc.). Their role is therefore very important and is sometimes entrusted to experienced chief makeup artists depending on the needs. The level of salary should respect and reflect this competence.
It is not dishonorable to be an assistant to competent and experienced chief makeup artists or first assistants — not only does one learn nothing useful from working as an assistant to so-called chiefs who lack real experience, or classmates of the same level, however nice they may be — but one also risks acquiring bad habits that will later be difficult to correct (bad habits are quickly acquired and long retained), and/or gaining a bad reputation that will be hard to shake off.
There has never been an official assistant makeup artist card issued by the CNC in France.
Les renforts
The additional makeup artists
Autrefois appelés extras en français, les renforts, comme on les appelle aujourd’hui, seront convoqués selon les besoins supplémentaires quand l’équipe complète permanente du tournage ne sera pas suffisante. Ce n’est pas du tout du personnel inutile, budgétivore (?) comme on entend parfois, l'équipe permanente a déjà son travail, mais une aide indispensable à la bonne image du film sur l’écran.
Les maquilleurs n'étant pas des robots inépuisables, mais des humains, fatigables, pour garder une certaine qualité au travail, il est souhaitable de ne pas dépasser en moyenne 9 à 10 figurants à maquiller soigneusement en 2 heures par maquilleur pour des maquillages normaux et modernes, 6 à 7 pour des personnages d’époque, femmes ou hommes avec postiches ou blessures : ces maquillages prennent autant de temps à réaliser que pour les acteurs de premier plan, en bien ou en mal ; il vaudra donc mieux chercher à les faire bien.
Intégrer des jeunes maquilleurs en renforts parmi d'autres maquilleurs plus expérimentés leur assure une meilleure formation et permet aux plus anciens de voir sur qui ils pourront compter à l'avenir en les voyant travailler. C'est une importante constante de la vie professionnelle, indispensable autant aux réalisateurs pour leurs futurs films qu’aux maquilleurs eux-mêmes pour leurs futures équipes.
Comme ils ne viennent qu’au jour le jour, ils ne font généralement pas une semaine entière d’affilée. L’usage était naguère de les rémunérer sur la base du quart de la semaine minimum de chef maquilleur par jour de travail, plus les éventuelles majorations pour heures supplémentaires. De nos jours, ce tarif est toujours au quart de la semaine, mais souvent de la semaine d’assistant même pour de vrais chefs. C'est une honte, mais les maquilleurs eux-mêmes en saut la cause à force d'accepter n'importe quoi.
Pour éviter de payer des heures supplémentaires à tout le monde, les productions comptent les 7 heures légales de travail à partir de l’heure de convocation, plus une heure de déjeuner, et font partir les renforts quand le compte est atteint.
Pour certains tournages contemporains, cela n’a pas trop d’importance, mais sur un film d’époque avec perruques et postiches c’est vraiment la galère pour les récupérations de fin de tournage.
Il faut donc vraiment veiller à pouvoir conserver un minimum de personnel pour nettoyer et recoiffer postiches et perruques pour que tout soit propre pour le service du lendemain matin.
De même pour les films nécessitant des blessures en prothèses : c’est long à démaquiller proprement, mais c’est la responsabilité du service maquillage de le faire, et il faut donc qu'il y ait quelqu'un pour ça, même si les prothèses ne sont pas récupérables pour le lendemain, les bordures ayant été déchirées au démaquillage.
Les artistes ne doivent en aucun cas s'abîmer la peau en se démaquillant mal tout seuls d'un maquillage compliqué.
Formerly known in french as extras, the additional makeup artists, as they are called today, are summoned as needed when the permanent team is not sufficient. Contrary to the notion that they are unnecessary and budget-consuming (?), they are actually essential to maintaining the film's quality on screen.
Makeup artists are not inexhaustible robots, but humans who can tire. To maintain a certain quality of work, it is advisable not to exceed an average of 9 to 10 extras to be carefully made up in 2 hours per makeup artist for normal and modern makeups, or 6 to 7 for period characters, including women or men with facial hair or wounds. These makeups take as much time to apply as they do for the principal actors, whether done well or poorly; therefore, it is better to aim for high quality.
Incorporating young makeup artists among more experienced ones ensures better training and allows the senior artists to see who they can rely on in the future by observing them at work. This is an important aspect of professional life, crucial for both directors for their future films and for the makeup artists themselves for their future teams.
As they come in on a day-to-day basis, they generally do not work a full week consecutively. The practice used to be to pay them based on a minimum of a quarter of the chief makeup artist's weekly rate per day of work, plus any applicable overtime.
Nowadays, this rate is still a quarter of the week, but often of the assistant's week even for true chiefs. It's a shame, but the makeup artists themselves jump the cause by dint of accepting anything.
To avoid paying overtime to everyone, productions count the legal 7 hours of work starting from the call time, plus a lunch hour, and release the additional makeup artists when this time is reached.
For some contemporary shoots, this does not matter much, but for period films with wigs and facial hair, it is really challenging for end-of-day recoveries.
It is crucial to ensure a minimum number of staff are available to clean and restyle facial hair pieces and wigs so that everything is ready for the next morning's call.
Similarly, for films requiring prosthetic wounds, it takes a long time to properly remove makeup, but it is the makeup department's responsibility to do so. There needs to be someone available for this task, even if the prosthetics cannot be reused the next day due to the edges being torn during makeup removal.
Artists should never damage their skin by improperly removing complex makeup on their own.
Le stagiaire, autrefois et maintenant
The trainee, formerly and now
La Convention Collective Nationale ne prévoit plus la possibilité de stagiaire au maquillage pour la durée d'un film. Si donc quelqu'un doit travailler sur la durée totale du film, ce sera en qualité et au salaire de "Maquilleur", c'est а dire d’assistant, ou, en renfort pour une journée ou plusieurs jours, en qualité et au salaire d’un chef comme autrefois ou d’un assistant comme aujourd’hui sur les productions à très (trop) petit budget.
A contrario, il existe une possibilité de convention de stage entre une école et une production, permettant à l'école de mettre des élèves en formation à disposition des chefs de service pendant un ou plusieurs jours pour maquiller la figuration et apprendre ainsi leur futur métier. Quoique souvent pratiqué de nos jours, ce système est critiqué par les syndicats car il fournit une main d'œuvre gratuite à une production au détriment des professionnels en chômage. De plus, ces élèves ne sont pas toujours compétents pour accomplir les missions qu'on leur assigne. J'ai souvenir d'un tournage à postiches avec des élèves envoyés par une école et qui n'avaient encore jamais vu un postiche et ne savaient évidemment pas comment les coller, encore moins les nettoyer et les recoiffer.
Or, un tel stagiaire (homme ou femme, évidemment) est un apprenti – et ce n'est pas péjoratif, loin de là – présent non pour faire le travail d’un maquilleur qualifié mais pour apprendre son métier en regardant faire les professionnels expérimentés. On ne peut donc pas en attendre beaucoup plus qu’une simple aide gracieuse, contrairement aux souhaits déraisonnables de certaines productions qui n’ont pas prévu un budget suffisant pour réaliser normalement leur film : en toute logique, même si elle peut le devenir, la petite cousette n’est pas encore Coco Chanel et ne sait pas encore faire tout ce que peut sa patronne. De même dans le maquillage. On pourra pourtant lui confier quelques maquillages sans risques en figuration afin de participer à sa formation.
Les stagiaires envoyés en renfort par une école doivent bénéficier d’une convention de stage fournie par l’école et signée par la production pour pouvoir éventuellement bénéficier des protections sociales en cas d’accident..
Il est toujours bon de bien former stagiaires et assistants pour pérenniser le métier dans de bonnes conditions. Mais, quel que soit son niveau réel, tout élève sortant d'une école doit, en toute logique, faire le plus possible d'assistanats avant d'accepter de faire un film tout seul, même un court-métrage, car le métier ne se résume pas seulement à mettre des produits sur un visage, il a aussi à découvrir la vie de plateau qui ne s'apprend évidemment pas à l'école.
Pour trouver un premier votre premier film en tant qu'assistant, voyez Chap. 5 : Comment devenir maquilleur, 2e Partie.
Pour plus d'information sur le rôle de l'assistant débutant, et pour qu'il se passe bien, voyez au Chapitre 12 : Débutant maquilleur : les "Règles du Jeu".
The National Collective Agreement no longer allows for the position of a makeup trainee for the duration of a film. Therefore, anyone working for the entire duration of a film will do so as a "Makeup Artist," meaning an assistant, or as an additional makeup artist for a day or several days, at the rate of a chief makeup artist as in the past or an assistant as is the case today on very (too) low-budget productions.
Conversely, there is the possibility of an internship agreement between a school and a production, allowing the school to provide students in training to department heads for one or more days to do makeup on extras and thus learn their future profession. Although commonly practiced today, this system is criticized by unions because it provides free labor to a production at the expense of unemployed professionals. Additionally, these students are not always competent to perform the tasks assigned to them. I recall a shoot involving facial hairpieces where students sent by a school had never even seen a hairpiece before and obviously did not know how to apply them, let alone clean and restyle them.
A trainee (male or female, of course) is an apprentice—not a pejorative term at all—present not to do the work of a qualified makeup artist but to learn their trade by observing experienced professionals. Thus, one cannot expect much more than simple, gracious assistance from them, contrary to the unreasonable expectations of some productions that have not budgeted sufficiently to properly realize their film : logically, even if they may become so, a novice seamstress is not yet Coco Chanel and does not yet know how to do everything her boss can. The same goes for makeup. However, they can be entrusted with a few risk-free makeups on extras to contribute to their training.
Trainees sent as reinforcements by a school must have an internship agreement provided by the school and signed by the production to potentially benefit from social protections in case of an accident.
It is always good to properly train trainees and assistants to sustain the profession under good conditions. But, regardless of their actual level, any student graduating from a school should logically do as many assistantships as possible before accepting to handle a film alone, even a short film, because the profession is not just about applying products to a face ; they also need to discover the set life, which is obviously not learned in school.
To find your first film as an assistant, see Chapter 5: How to Become a Makeup Artist, Part 2.
For more information on the role of the beginner assistant and how to perform well, see Chapter 12: Beginner Makeup Artist: The "Rules of the Game."
Le maquilleur-prothésiste
The prosthetic makeup artist
Même si en théorie tout chef maquilleur doit être compétent dans tous les domaines et savoir faire ses propres prothèses, la pratique d’aujourd’hui reconnaît le statut hautement spécialisé de maquilleur-prothésiste : il conçoit, réalise et pose, ou fait poser sous sa responsabilité, les prothèses d’un acteur pour un vieillissement complexe ou une blessure importante. Sa place est donc absolument de tout premier plan dans l’équipe maquillage d’un film. Il a rang de chef-maquilleur, et peut avoir des assistants prothésistes spécialisés. Son salaire est au moins celui d'un chef maquilleur et souvent supérieur, compte tenu des compétences supplémentaires quand le chef ne sait pas faire lui-même les prothèses.
Compte tenu des temps avant tournage de préparation en laboratoire de certains maquillages, parfois plusieurs semaines, ce poste est réputé cher, mais son salaire est toujours amplement mérité et justifié. Le prix d’une prothèse ne doit donc pas se calculer ni s'estimer en fonction du seul poids de matière utile, encore moins du temps où on verra le travail à l'écran. Je détaillerai plus tard la fabrication d’un vieillissement sérieux pour vous montrer tout le travail mis en œuvre et le temps indispensable avant d’avoir un résultat satisfaisant. Mais soyez bien conscient déjà qu’on ne peut pas bousculer le temps et faire continuellement de la corde raide sans risque.
Even though, in theory, every chief make-up artist should be proficient in all areas and know how to create their own prosthetics, today's practice acknowledges the highly specialised status of a prosthetic makeup artist. This specialist designs, creates, and applies, or supervises the application of, prosthetics on an actor for complex ageing effects or significant injuries. Therefore, their role is absolutely crucial within the make-up team of a film. They hold the rank of a chief make-up artist and may have specialised prosthetic assistants. Their salary is at least that of a chief make-up artist and often higher, considering the additional skills required when the chief does not know how to make prosthetics themselves.
Given the laboratory preparation time required for some make-up effects, sometimes several weeks, this position is known to be expensive, but their salary is always well-deserved and justified. The cost of a prosthetic should not be calculated or estimated based solely on the weight of the material used, and even less on the screen time the work receives. I will later detail the process of creating a serious ageing effect to show you all the work involved and the necessary time required to achieve a satisfactory result. But be very aware already that one cannot rush the process and continually walk a tightrope without risk.
Les techniciens de laboratoire
The laboratory technicians
Aux USA et en Grande Bretagne, et de plus en plus en France, la liste est très longue sur les génériques de tous ces techniciens qui constituent l'équipe d'un chef-maquilleur SFX sur un projet important : mouleurs, sculpteurs, spécialistes des produits (mousse latex, silicone, etc…), implanteurs de cheveux, spécialistes dentaires ou oculaires, qui concourent à la réalisation d'un projet de grande envergure.
Chaque maquilleur devrait théoriquement connaître un minimum de ces techniques de sculpture et moulage pour pouvoir faire face à tout problème courant simple sur un tournage, surtout en extérieur.
Même s'il faut parfois se donner la peine de les chercher un peu, ce ne sont pas les techniciens hautement qualifiés compétents dans ces domaines qui manquent en France, ce sont les projets d'ampleur budgétaire suffisante pour les réunir, ainsi que la considération financière qui devrait être accordée au maquillage et à ceux qui le font. Le maquillage ne se fait pas d'un coup de houppette magique : comme dans les usines ou dans les ateliers de confection des costumes ou des décors, il faut des personnes et du temps.
Il serait grand temps que les productions et les écoles de cinéma acceptent de s'en rendre compte, et que cela soit enseigné aux futurs réalisateurs et producteurs.
In the USA and the UK, and increasingly in France, the credits for a chief SFX make-up artist on a major project are very long, listing all these technicians who form the team : moulders, sculptors, product specialists (foam latex, silicone, etc.), hair punchers, dental or ocular specialists, all contributing to the realization of a large-scale project.
Every make-up artist should theoretically have a basic knowledge of these sculpting and moulding techniques to handle any simple common problem on a shoot, especially outdoors.
Although sometimes they may require a bit of searching, highly skilled technicians proficient in these areas are not lacking in France. What is lacking are projects with sufficient budgetary scope to bring them together, as well as the financial consideration that should be given to make-up and those who do it. Make-up doesn't happen with a magical brush stroke : just like in factories or in costume and set design workshops, it requires people and time.
It's high time for productions and film schools to acknowledge this and for it to be taught to future directors and producers.
Le chef coiffeur-perruquier
The chief hairdresser
Toute personne qui coiffe, élabore une coiffure complète, décolore, teint ou coupe des cheveux, est un « coiffeur ».
On a pris l'habitude en France de préciser "chef coiffeur-perruquier" pour indiquer que le coiffeur coiffait les artistes et posait les perruques qu'il avait recoiffées. Ils ne faisait pas lui-même les perruques qui étaient faites en ville dans un atelier spécialisé par des professionnels de haut niveau. Cela précisait que la pose et la coiffure des perruques ne dépendant pas du maquilleur mais du coiffeur.
Cette précision n'existe pas en anglais, à ma connaissance, car la chose est généralement entendue et se pratique sans trop de problème.
Dans le monde entier de la cinématographie (cf. à l’âge d’or d’Hollywood), le chef maquilleur est responsable de l’ensemble du maquillage et de la coiffure depuis toujours. Le chef maquilleur ès-qualités sera donc responsable de l’ensemble du département, concevra les personnages entièrement, cf. chap. 8 : Comment concevoir des personnages justes, mais fera réaliser les coiffures par un (chef) coiffeur titulaire d’un diplôme national, au moins un CAP de coiffure, car la législation française l’exige pour des raisons de qualification professionnelle minimum requises et de responsabilité légale vis à vis des assurances en cas de souci. Le maquilleur de cinéma français n’ayant pas encore de diplôme national, ni de CAP de coiffure dans la plupart des cas, n’a pas le droit légalement en France d'exercer le métier ni les fonctions de coiffeur, malgré le désir de plus en plus stressant de certaines productions plus préoccupées de gérer leur budget que de chercher à le compléter ou à respecter toutes les lois.
De nos jours, de nombreux maquilleurs et coiffeurs sont contraints, pour des raisons d’économie de production, d’accepter de faire maquillage et coiffure pour le salaire d’un seul. C’est se tirer une balle dans le pied pour ceux qui acceptent, et cela prive de travail la moitié du personnel disponible. C’est donc de la concurrence déloyale. Pas très propre. Défendez-vous, c’est vous qui pourriez un jour être privé de travail parce que quelqu’un a pris l’un des deux postes à votre place.
En revanche, le (chef) maquilleur devra faire de plein droit tout le travail de postiche facial nécessaire : pose et entretien de postiches implantés, pose de postiches au poil а poil, etc, nous en parlerons plus tard. Certains maquilleurs français d’aujourd’hui se défaussent de leur responsabilité sur le coiffeur en refusant de poser des postiches parce qu’ils n’aiment pas ça ou ne savent pas le faire. C’est très peu professionnel. Ils n’avaient qu’à l’apprendre dans leur école, ou en étant assistant de gens qualifiés sur des films à forte figuration d’époque (ça se faisait beaucoup autrefois et on y apprenait très bien son métier) ou encore en cours particuliers avec des gens qualifiés. Quand on se dit « chef-maquilleur » il faut en assumer les qualifications.
Le rôle du coiffeur-perruquier sera donc alors de choisir – ou faire réaliser chez un perruquier selon les directives convenues – les perruques nécessaires au tournage et que la production achètera ou louera selon son budget. Il posera ces perruques, en assurera l’entretien et le nettoyage pendant le tournage, les recoiffera le soir pour le lendemain et réalisera le matin la coiffure des principaux acteurs.
Le chef coiffeur a aussi maintenant officiellement depuis le 1er Janvier 2022 statut de cadre et cotise en conséquence désormais systématiquement à une caisse de retraite complémentaire spécifique. La minime différence de salaire entre maquilleur et coiffeur devrait disparaitre bientôt des minima conventionnels, mais elle est déjà disparue depuis longtemps pour les professionnels expérimentés et plus cotés que les débutants, ce qui est tout à fait logique et juste.
Une bonne équipe maquilleur / coiffeur travaillera toujours en confiance dans l’intérêt commun, et sera souvent réengagée.
Anyone who styles, designs a complete hairstyle, bleaches, dyes, or cuts hair is a 'hairdresser'.
In France, it has become customary to specify "chief hairdresser-wigmaker" to indicate that the hairdresser styled the artists' hair and fitted the wigs that had been restyled. They did not make the wigs themselves, which were made in town in a specialized workshop by high-level professionals. This specified that the fitting and styling of wigs did not depend on the makeup artist but on the hairdresser. This distinction does not exist in English, to my knowledge, as the matter is generally understood and practiced without much difficulty.
In the worldwide film industry (cf. the golden age of Hollywood), the chief makeup artist has always been responsible for all makeup and hair. The chief makeup artist will therefore be responsible for the entire department, will design the characters entirely, cf. chapter 8: How to design genuine characters, but will have the hairstyles done by a (chief) hairdresser holding a national diploma, at least a CAP in hairdressing, as French law requires for reasons of minimum required professional qualification and legal liability vis-a-vis insurance in case of trouble. Since French cinema makeup artists do not yet have a national diploma, nor a CAP in hairdressing in most cases, legally they are not allowed to practice the profession or functions of a hairdresser in France, despite the increasingly pressing desire of certain productions more concerned with managing their budget than with seeking to supplement it or to comply with all laws.
Nowadays, many makeup artists and hairdressers are forced, for reasons of production economy, to accept doing both makeup and hair for the salary of one. This is shooting oneself in the foot for those who accept, and it deprives half of the available staff of work. So, it's unfair competition. Not very clean. Defend yourselves, it could be you who are deprived of work one day because someone took one of the two positions instead.
However, the (chief) makeup artist must by right do all the necessary facial prosthetic work: applying and maintaining ventilated hairpieces, hand laying facial hair, etc., we will talk about this later. Some french makeup artists today shirk their responsibility to the hairdresser by refusing to apply facial hairpieces because they don't like it or don't know how to do it. This is very unprofessional. They should have learned it in their school, or by being assistants to qualified people on films with a lot of period extras (it was extensively done in the past and you learned your trade very well) or even in private lessons with qualified people. When you call yourself a "chief makeup artist' you must assume the qualifications.
The role of the hair stylist will therefore be to choose – or have made by a wig maker according to agreed directives – the wigs needed for the shoot, which the production will buy or rent according to its budget. They will fit these wigs, ensure their maintenance and cleaning during the shoot, restyle them in the evening for the next day, and do the morning hair styling for the principal actors.
The chief hairdresser also now officially has since January 1, 2022 a managerial status and consequently now systematically contributes to a specific complementary retirement fund. The minimal difference in salary between makeup artist and hairdresser should soon disappear from the conventional minimums, but it has long disappeared for experienced professionals and those more highly regarded than beginners, which is entirely logical and fair.
A good makeup / hair team will always work in confidence in the common interest, and will often be rehired."
Le coiffeur de la "star"
The hairdreser of the "star"
Tout comme son maquilleur et son habilleuse, une star pourra souhaiter avoir son coiffeur pour s’occuper d’elle exclusivement.
Comme le maquilleur de la star, il aura aussi rang et salaire de chef-coiffeur et cotisera à une caisse de retraite des cadres spécifique.
Just like their makeup artist and dresser, a star may wish to have their own hairdresser exclusively attend to them.
Similar to the star's makeup artist, they will also hold the position and salary of a chief hairdresser and contribute to a specific retirement fund for executives.
Le coiffeur (assistant-coiffeur)
The (assistant) hairsresser
Assistant du chef coiffeur, il coiffera et posera les perruques et exécutera les coiffures requises pour les autres rôles et /ou la figuration. Il récupérera les perruques le soir, les nettoiera et recoiffera pour qu’elles soient prêtes à être posées le lendemain.
Il devra légalement être lui aussi titulaire au moins d'un C.A.P. afin d'être couvert juridiquement par les assurances en cas de problème, comme l'atteste la Fédération Nationale de la Coiffure.
Le coiffeur, assistant, n'est pas considéré comme cadre.
As the assistant to the chief hairdresser, they will style hair, apply wigs, and execute the required hairstyles for other roles and/or extras. They will collect the wigs in the evening, clean them, and restyle them to be ready for the next day.
Legally, they must also hold at least a C.A.P. (Certificate of Professional Aptitude) to be covered legally by insurance in case of any issues, as confirmed by the National Federation of Hairdressing.
The assistant hairdresser is not considered a cadre (executive).
Le renfort coiffeur
The additional hairdresser
En renfort, on appellera aussi bien des chefs-coiffeurs que des coiffeurs pour la figuration, chacun selon ses compétences particulières dans les différents styles de coiffures requis.
As daily reinforcements, both chief hairdressers and hairdressers for extras will be called upon, each according to their particular skills in the various styles of hairstyles required.
Où trouver les références légales ?
Where can you find the legal references?
Ces fonctions type du cinéma long métrage sont bien connues des professionnels et exposées dans les textes réglementaires disponibles :
- La Nouvelle Convention Collective signée le 19 Janvier 2012 est étendue, ce qui signifie que ce texte fait désormais référence juridique incontestable dans toute la France, y compris l’Outre-Mer) pour toute contestation éventuelle auprès du Tribunal des Prudhommes. Pour ceux que cela intéresse, ils trouveront ici l’ancienne Convention Collective Nationale de la Production Cinématographique (N° 3048), publiée au Journal Officiel par le Ministère de tutelle. Ce document date de 1950, et a connu plusieurs additions et révisions depuis lors, jusqu'à l'application au 1er Octobre 2013 de la nouvelle convention.
Comme il n’existe aucune différence dans la façon de travailler pour obtenir de bons résultats entre Long Métrage, Court métrage et Téléfilm, il était important de vous faire connaître les fonctions et attributs de chacun afin que vous sachiez bien qui doit faire quoi sur un film.
N’acceptez pas non plus de faire en même temps le travail des habilleuses, ce serait complètement stupide et contre-productif.
J’ajouterai, à titre d’information, que les tarifs minimums (appelés Barèmes des Techniciens ou minimums syndicaux) sont aussi disponibles en ligne (version plus claire et plus lisible ici, valable jusqu'à publication des nouvelles grilles), afin que ceux qui souhaitent des maquilleurs bénévoles sachent ce que coûtent vraiment ces choses qu’ils appellent improprement « pas grand-chose », « rien », ou encore « trois fois rien à faire », au mépris du temps consacré à les préparer et réaliser. Je décrirai sommairement cette préparation au chapitre 6 La préparation du maquillage avant tournage et plus en détail dans le chapitre 8 Concevoir des personnages justes.
J’ajouterai aussi, puisqu’elle existe, la convention collective de l’USPA, Union Syndicale de la Production Audiovisuelle pour certaines productions cinématographiques et télévisuelles, et les salaires minimums que cette association de producteurs accorde aux techniciens pour ses tournages. Les tarifs y sont très inférieurs mais l’expérience dans la profession semble y être reconnue par une majoration de 3% par année d’ancienneté dans le métier.
Pourtant, je ne crois pas que 25 ans d’ancienneté entrainerait vraiment une majoration de 75 % du minimum de référence dans ces productions ; encore moins un doublement du salaire de référence pour une expérience de 34 ans. Ce n'est donc apparemment pas la grille de référence la plus avantageuse pour les débutants, ni, a fortiori, pour les techniciens confirmés, à supposer qu'on leur demande leur participation : il semble, au contraire, que le minimum soit la seule référence prise en compte…
Sans esprit de polémique, je m'interroge pourtant sur un point qui me paraît important, mais je ne sais pas tout, loin de là. Comme je l’ai dit plus haut, le travail à exécuter est rigoureusement le même partout, en cinéma et téléfilms, surtout depuis la HD, ainsi que le prix des fournitures indispensables, alors je me demande sur quoi sont fondées les différences de rémunération pour le même service dans le maquillage, alors que les délais sont réduits et donc le travail plus concentré, les journées plus longues et plus stressantes.
Maintenant que nous avons vu les attributions de chacun, nous pourrons voir dans le prochain chapitre les différents types de maquillage que l’on peut attendre d’un maquilleur de cinéma.
These typical functions in feature film cinema are well known to professionals and outlined in available regulatory texts :
- The New Collective Agreement signed on January 19th, 2012, is extended, which means that this text now serves as an indisputable legal reference throughout France, including the Overseas Territories, for any potential dispute before the Industrial Tribunal. For those interested, the former National Collective Agreement for Film Production (No. 3048) published in the Journal Officiel by the supervising Ministry can be found here. This document dates back to 1950 and has undergone several additions and revisions since then, until the application of the new agreement on October 1, 2013.
As there is no difference in the way of working to achieve good results between Feature Film, Short Film, and TV Movie, it was important to acquaint you with the functions and attributes of each so that you know exactly who should do what on a film set.
Do not accept to do the work of costume designers at the same time; it would be completely foolish and counterproductive.
I will add, for information purposes, that the minimum rates (known as Technician Scales or union minimums) are also available online (clearer and more readable version here, valid until the publication of new scales), so that those who seek volunteer makeup artists know the real cost of these things that they improperly call "not much," "nothing," or even "next to nothing to do," disregarding the time spent preparing and executing them. I will briefly describe this preparation in Chapter 6: Makeup Preparation before Shooting and in more detail in Chapter 8: Designing Accurate Characters.
I will also add, since it exists, the collective agreement of the USPA, Union Syndicale de la Production Audiovisuelle, for certain film and television productions, and the minimum salaries that this association of producers grants to technicians for its shoots. The rates there are much lower, but experience in the profession seems to be recognized with a 3% increase for each year of seniority in the field.
However, I do not believe that 25 years of experience would actually lead to a 75% increase in the reference minimum in these productions ; let alone a doubling of the reference salary for 34 years of experience. So apparently, it is not the most advantageous reference scale for beginners, nor, a fortiori, for experienced technicians, assuming they are asked to participate : it seems, on the contrary, that the minimum is the only benchmark taken into account...
Without a spirit of controversy, I still wonder about an important point that seems significant to me, but I don't know everything, far from it. As I mentioned earlier, the work to be done is rigorously the same everywhere, in cinema and TV films, especially since HD, as well as the price of essential supplies, so I wonder what the differences in remuneration for the same service in makeup are based on, considering that the deadlines are shorter and therefore the work more concentrated, the days longer and more stressful.
Now that we have seen everyone's roles, we can explore the various types of makeup that can be expected from a film makeup artist in the next chapter.